XALIMANEWS : Lors d’une rencontre tenue hier avec la presse, le secteur régional du Syndicat national des corps gras a interpellé l’Etat et lancé une alerte solennelle au ministre du Commerce concernant la quantité d’huile stockée dans les magasins de la Sonacos d’une valeur marchande de sept (7) milliards de F Cfa et qui jusqu’ici n’arrivent pas à être vendue. Par la voix de son responsable régional, Bouba Aw, le syndicat a surtout voulu adressé une citation directe au ministre Alioune Sarr, au sujet du tourbillon qui règne sur le marché de l’importation d’huile au Sénégal. Autrement dit, il s’agit d’offrir à l’huile d’arachide les mêmes privilèges de protection et limitation de l’importation comme c’est le cas avec l’oignon et la pomme de terre. Et penser à arrêter de manière spontanée la délivrance des autorisations d’importation. Ainsi, en dépit de cette importante mévente, il est aussi constaté que les trois quarts (¾) des 187.000 tonnes de produit collectés cette année par la Sonacos dorment encore dans les greniers des différentes unités industrielles de l’entreprise réparties entre Kaolack, Diourbel et Ziguinchor. Ce qui, de l’avis des syndicalistes, pourraient provoquer des lendemains sombres en perspective de la prochaine campagne de commercialisation prévue dans deux (2) mois. Pour le bureau du syndicat, cette situation découle en partie du retard accusé dans l’exécution des dernières instructions du chef de l’Etat à propos d’une consommation d’huile d’arachide à hauteur de 30% des besoins nationaux. Dans ce projet où l’Etat voulait absorber toute la production restante de la saison écoulée, il était même prévu, selon le ministre Alioune Sarr, des petits formats d’emballage d’huile raffinée de un demi-litre (0,5 litre), 1 litre et 5 litres. Ces syndicalistes estiment que depuis aucun service allant dans le sens de respecter ces instructions n’a été offert. Toutefois l’importance pour eux, c’est de pousser l’Etat à revoir sa facture d’importation d’huile. Estimée à 200 milliards de F Cfa par an, les camarades de Bouba Aw trouvent cela exorbitant, compte tenu de notre potentiel industriel en fabrique d’huile, mais surtout des usines capables d’assurer la consommation locale.
Sud Quotidien