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Kebetu de Koly Tenguela: La censure épargne les corbeaux et s’acharne sur les colombes ( de Oumy Sambou)

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Deux actes d’une extrême gravité viennent d’être posés par le regime en place. malheureusement ils vont passer presque inaperçus et pourtant il mériterait qu’on s’y attarde.
En une semaine on a eu coup sur coup une annulation d’un concert parce que le thème était non aux 3e mandats en Afrique et maintenant on censure une série parce qu’elle menace la cohésion au simple motif qu’on y évoque le vieux conflit casmançais.
La 1ère chose qui frappe dans notre classe politique, c’est leur absence de sensibilité sur le plan culturel. Voilà des gens qui ne parlent jamais de littérature, jamais d’expos encore moins de cinéma. Cette classe politique est d’une telle pauvreté intellectuelle mais trouve quand même le temps de s’immiscer dans la création artistique pour essayer de l’étouffer quand d’autres nations subliment et encouragent leurs œuvres.

Il n’est pas rare de voir Barack Obama via ses réseaux sociaux recommander un film, un documentaire, un album de musique voir une œuvre artistique qui l’a marqué pour inciter et attiser la curiosité des gens.

Au Sénégal par contre, à part les querelles politiques de borne fontaine, on se suffit de peu.
Le plus cynique dans tout ça c’est que nos dirigeants font tout pour limiter l’accès à la culture aux populations. À la place d’une bibliothèque nationale, ils ont choisi une arène nationale.

Les peuples les plus avancés au monde sont ceux qui ont mis des moyens considérables dans la vulgarisation de leur culture.
Quand un pouvoir décide arbitrairement de censurer la liberté d’expression des œuvres d’artistes avant ou après leur diffusion au public, c’est le début de la fin de la démocratie.
À ceux qui penseraient que je suis dans l’exagération, je leur dis wait and see.
Liiy raam sa ñaag ba le jëm.

Koly Tengela

1 COMMENTAIRE

  1. Ce que tu dis dans ton texte est une vérité absolue. L’économie de la culture et des arts est tout simplement insignifiante au Sénégal. Cela dénote tout simplement aussi bien d’un manque de volonté politique que d’une méprise. L’état du Sénégal depuis senghor ne sait jamais placé dans une logique d’expression et développement culturel. L’explication pourrait aujourd’hui venir du fait que nous ne sommes pas des pays apaisées contrairement aux pays occidentaux. Nous sommes toujours dans les discussions et conflits politiques pour construire d’abord des nations et des États forts avant de penser au bien être commun. Ce qui fait qu’on soit encore en retard dans ce genre de combat.
    Nous ne sommes pas non plus des sociétés libres et fiers pour pouvoir promouvoir notre identité. Quand vous allez dans des sociétés comme celle du Québec (hier soir c’était la soirée de récompenses des artistes aussi bien sur le plan du cinéma et des arts) qui mène un combat pour leur identité eh ben la culture est un élément essentiel dans tout ce que l’état fait quelque soit son idéologie politique. Au Sénégal on a préféré tuer la diversité culturelle pour tout recentrer sur ce qui est islamo-wolof. Donc une culture qui a la place de promouvoir la création artistique et culturelle, elle va avoir plutôt tendance à la réprimer.

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