Il fallait beaucoup de courage pour fermer le marché Sandaga et Khalifa Sall n’en a pas du tout manqué. Mieux, il a déjà annoncé que les marchés HLM et Tilène seront les prochains sur la liste. Devant une situation d’anarchie permanente qui a fini de défigurer la capitale sénégalaise, un maire de Dakar a finalement osé s’attaquer à un fléau urmbain que d’autres élus dénonçaient avec vigueur sans l’affronter ouvertement. La peur de se mettre à dos une partie de l’électorat, ajoutée à l’énorme pression de certains groupes sociaux, faisait renvoyer aux calendes grecques, depuis très longtemps, la fermeture du plus grand lieu d’échange commercial de la ville de Dakar. La mairie regardait faire sans bouger le petit doigt et les populations riveraines noyaient leur chagrin dans l’espoir de voir l’administrateur municipal qui daignera un jour prendre le taureau par les cornes.
Cette décision courageuse, mais tardive est simplement symptomatique d’une réalité qui caractérise bien l’état dans lequel se trouve le pays dans son ensemble, où les freins au développement peuvent bien être pointés du doigt très clairement, mais peu d’élus décident véritablement d’y mettre fin. Car il s’agira bien évidemment d’attaquer frontalement des assises solides et bien ancrées dans l’imaginaire des populations, mais qui ne font en réalité que nous retarder.
À bien y penser, nous portons en chacun de nous les germes du sous-développement par nos comportements quotidiens devant la chose publique et dans nos rapports interpersonnels, mais on cherche souvent très loin le coupable… C’est toujours l’autre.
Khalifa Sall a eu donc le culot de faire face à ce détestable capharnaüm et il mérite bien le soutien de tout citoyen soucieux du visage de modernité que doit renvoyer Dakar, la capitale du Sénégal, à l’instar des grandes métropoles mondiales modernes. Une ville attrayante par ses infrastructures routières, mais aussi par sa propreté et sa belle organisation urbaine; contribuant ainsi à meilleure qualité de vie des citoyens et des familles.
En effet, de par sa position géographique, et par ses nombreuses potentialités, Dakar a tous les atouts pour redevenir une vitrine ouest africaine. Dans son dernier classement top 10 des villes africaines où il fait bon vivre, le magazine panafricain, Jeune Afrique, classait justement la capitale sénégalaise 8e derrière, Le Cap, Johannesburg, Casablanca, Tunis, etc., mais en tête des villes de l’Afrique de l’Ouest devant Libreville et Abidjan. Toutefois, une telle position enviable s’accommode mal avec l’insécurité galopante et la criminalité ambiante dont souffrent les populations, ainsi que l’amoncellement des déchets ménagers dans les grandes artères de la capitale. D’où l’importance de mettre de l’ordre dans les marchés publics qui ne respectent pas toujours les normes minimales d’hygiène et de sécurité.
Mais il ne suffit pas de fermer des marchés à tour de bras pour résoudre un problème encore plus préoccupant que celui de l’emploi de la population active en général et des personnes non scolarisées plus particulièrement. En effet, celles-ci, pour la plupart, ne trouvent souvent leur gagne-pain que dans le secteur informel, un secteur qui n’est pas soumis à des règles strictes et officielles.
Finalement, devrait-on s’étonner qu’il y ait autant de désordre dans la vie professionnelle des marchands ambulants? Un domaine d’activité qui n’est aucunement réglementé par des balises claires et dans lequel n’importe qui peut s’y mouvoir.
Et ces marchands « perturbateurs de l’ordre public » ont-ils véritablement le choix?
En quittant les zones rurales où la terre ne nourrit plus convenablement son homme, ils vont inévitablement s’investir massivement dans le commerce de détail –très lucratif- qui ne nécessite aucune qualification précise, dans les grands centres urbains.
Pire, puisque toute l’activité économique du pays est principalement concentrée à Dakar, il va sans dire que la presque totalité des chercheurs d’emplois vont s’y concentrer.
Donc, fermer les marchés revient tout simplement à pelleter un problème en avant.
Alors, l’importance de fournir à toutes les régions du Sénégal les moyens de se développer se pose à nouveau avec acuité. La folklorique décentralisation du Conseil des ministres dans certaines régions du pays ne semble toujours pas porter fruit. Et pourtant, les besoins spécifiques de ces localités avaient été clairement diagnostiqués; des pistes de redressement économiques bien ciblés, mais comme dans nos vielles et indécrottables habitudes, les documents de travail dorment encore dans les tiroirs.
Comment comprendre que la région de Kédougou croupisse toujours dans l’extrême pauvreté alors qu’on y exploite annuellement plus de 6 tonnes d’or métal dans les mines de Sabodala? Comment expliquer qu’il n’y ait toujours pas une véritable industrie forestière dans la vaste et riche région casamançaise? Pourquoi ne pas élaborer et exécuter de véritables stratégies maritimes pour mettre en valeur tout le potentiel du fleuve Sénégal ainsi que toutes les régions côtières par des activités portuaires innovantes et une industrie halieutique rayonnante?
Aucun pays au monde ne s’est en effet développé avec une concentration exclusive des investissements dans une seule et unique région comme c’est le cas présentement avec la capitale sénégalaise qui n’a d’autre choix que de recevoir la pauvreté du reste du Sénégal parce que les autres régions sont laissées en rade.
C’est dire finalement que peu importe la bonne volonté du maire de Dakar et ses grandes ambitions pour sa ville, son pouvoir d’intervention demeure hélas limité. Il s’attaque pour ainsi dire à un monstre à plusieurs têtes.
Lamine Niang
Ce texte montre encore une fois que tout est à faire dans ce pays pauvre et donc que rien n’a été fait surtout durant le règne de Maître WADE Wakh Wakhète sur qui nous fondions tellement d’espoirs !!!
Maitre WADE Wakh Wakhète, que l’on a pris pour l’Homme le plus calé du Caire au Cap, est passé avec sa clique de Voleurs, ils se sont beaucoup enrichis, nous ont laissé des Milliards de dettes (après que l’ardoise de la dette ait été effacée !!!) et, en 12 (douze) longues années, n’ont rien foutu !!!!
@Xémé: Khalifa Sall n’a jamais été maire de Dakar avant. Il faut quand même reconnaître sa volonté de mettre de l’ordre dans la capitale.
Ah bon, il n’était pas maire de Dakar sous Wade ?
C’EST MACKY L’IMBECILE QUI ACCEPTE DE N’ETRE AU COURANT DE RIEN,DONC IRRESPONSABLE.CES GENS SONT DES INHUMAINS,RAISON POUR LAQUELLE LE PAYS NE CESSE DE SOMBRER DANS LE MARASME ECONOMIQUE ET SOCIAL.WADE EST UN TEMERAIRE QUI ASSUME TOUT CE QU’IL FAIT,MAIS MACKY EST UN POLTRON QUI SE CACHE DERIERE LES ABOMINABLES COUPS POUR NE RIEN ASSUMER:C’EST UN TRAITRE.
Ce n’est pas demain la veille que le Sénégal sera débarrassé de ces ambulants. Si Wade n’avait désarticulé notre agriculture en dissolvant la sonagraines et en bradant la sonacos, on n’aurait pas connu tout cet afflux d’exode rural. Mais avec Calamity Wade on est pas encore au bord de nos surprises.