Khardiata Pouye, auteur du documentaire ‘’Cette couleur qui me dérange’’ (26mn), inscrite au panorama du 23-ème Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) y sera pour ‘’élargir’’ le public de son film, convaincue que cette œuvre ‘’ne s’adresse pas seulement aux femmes sénégalaises, mais à toute femme que son teint noir dérange’’.
‘’Honorée’’ de figurer dans la sélection du festival, la jeune réalisatrice (34 ans) a dit à l’APS que l’événement, prévu du 23 février au 2 mars, est aussi ‘’une occasion rêvée de rencontrer les cinéastes les plus reconnus en Afrique, de les côtoyer, les connaître et de nouer des contacts avec eux’’.
Le théâtre a été la porte d’entrée de Khardiata Pouye dans le cinéma. Parallèlement à ses études de lettres à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, elle s’était inscrite à l’atelier de théâtre Isseu Niang. ‘’C’est de là que m’est venu le virus du cinéma à travers un casting que nous avions fait pour le tournage du film ’Battu’ (du Malien Cheick Oumar Sissoko)’’, explique-t-elle.
Elle passe ensuite le concours d’entrée au FORUT, succursale de Media Fabrican, une école de cinéma norvégienne. Reçue, elle s’est inscrite pour suivre des cours de réalisation en même temps qu’elle poursuivait ses études en lettres modernes. Son diplôme en poche, elle est envoyée en Norvège pour être imprégnée de l’expérience de ce pays dans le domaine.
A son retour, elle intègre la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS, chaîne publique) où elle exerce comme réalisatrice. Avant d’intégrer cette entreprise, elle a participé à des sessions de formation en écriture au Bénin, au Niger, au Japon, en Egypte. Elle a aussi pris part au MIP TV à Cannes avec un de ses films, ‘’L’école Espoir’’.
Avant ‘’Cette couleur qui me dérange’’ (2012), film sur la dépigmentation sélectionné au Fespaco, Khardiata Pouye a réalisé ‘’Obscure, clair-voyance’’ (2008, 52mn), sur la vie des pensionnaires de l’école des jeunes aveugles de Thiès, ‘’Avons-nous la notion du temps’’ (2008, 7mn), un docu-fiction sur la gestion du temps au Japon, (2007), feuilleton en trois épisodes, ‘’Design Design’’, un documentaire de 26 mn, sur l’art et le design (2006), ‘’L’école Espoir’’, documentaire de 26 mn, sur le quartier Tolbiac où se trouve l’école de la rue. ‘’Oumou Sy la styliste’’ est en postproduction.
Du courage, Khardiata. Les thèmes abordés sont vraiement percutants. Le Sénégal a vraiment besoin d’un cinéma qui lui montre son vrai visage de façon candide, tout en donnant la parole aux sans-voix.