L’opération de ‘capitulation’ a débuté pour les cadres du Pds. Jusqu’ici avares en parole sur le cas Karim, ils ont commencé à jeter le masque pour légitimer le vœu de Karim Wade de succéder à son père. Et c’est Khouraïchi Thiam qui a ouvert le bal, lui qui a annoncé le week-end dernier à Tambacounda que ‘Karim Wade serait un mauvais fils s’il ne rêvait pas de remplacer son père’.
Le responsable libéral de Tambacounda, Khouraïchi Thiam, fait les yeux doux au fils du président de la République. Selon un communiqué de son ministère, lors d’une assemblée générale le week-end dernier dans sa localité, le ministre de l’Economie maritime a soutenu que ‘Karim Wade serait un mauvais fils s’il ne rêvait pas de remplacer son père’. Une déclaration qui surprend plus d’un dans un contexte où les cadres du Parti démocratique sénégalais (Pds) ont toujours affiché leur soutien indéfectible au président de la République et à son action politique sans jamais évoquer le cas Karim. Un cas qui était, jusqu’ici, considéré comme un sujet tabou pour nombre d’entre ceux qui, à coup sûr, le tolèrent plus qu’ils ne l’acceptent. Dans son raisonnement, le ministre déclare que ‘Wade n’a jamais dit qu’il va transformer la République en monarchie’. Ce qui fait selon lui, que Karim Wade devrait tenter de s’imposer en alternative à son père s’il veut être un bon fils. ‘Que Karim s’organise car il en a le droit et on n’a rien à lui reprocher’, soutient le ministre de l’Economie maritime.
Revenant sur les renouvellements à Tambacounda, Khouraïchi Thiam, poursuit le texte, s’est dit très satisfait de la forte mobilisation des libéraux de la ville qui ont scellé l’unité définitivement pour le triomphe de Wade en 2012. Cité par le document, le ministre de la Pêche pense que les militants de la ville ont donné l’exemple aux autres départements et s’est dit heureux de constater que l’unité et la forte mobilisation ont prévalu dans la cité. ‘Tambacounda est optimiste et voudrait aller à ces renouvellements avant la fin de l’hivernage. Notre souhait est de procéder le plus rapidement possible à l’installation et au montage des secteurs, sections et fédérations’, déclare-t-il. Car, pour lui, il serait suicidaire de bloquer en ce moment précis les renouvellements des instances du parti. ‘La base voudrait voir une nouvelle génération de responsables qui pourront aider le président de la République à être réélu en 2012 au premier tour. Sans ce changement, cela risque d’être difficile parce qu’il va y avoir des frustrations. Nous avons des responsables à l’heure actuelle au sein de la direction du parti. Malheureusement, ils ne représentent rien à la base. Ils ont rompu avec la base’, ajoute-t-il.
Evoquant la dernière sortie de l’ancien ministre des Affaires étrangères contre le régime, le ministre de l’Economie maritime estime que Gadio a manqué à ses ‘devoirs républicains’. ‘Gadio est une pure création de Wade.Il est resté pendant dix ans avec Wade et c’est Wade qui l’a formaté, formé et guidé’. Et de poursuivre : ‘Aujourd’hui, Wade est en train de réaliser ce que personne ne croyait possible il y a peu de temps. Les travaux que Wade est en train de réaliser resteront. Alors, je ne vois pas la raison d’une telle déclaration, surtout que lui, Gadio aura besoin de ces réalisations. Gadio n’a qu’à rester dans son coin tout en fermant la bouche’, affirme-t-il.
Seyni DIOP
walf.sn
le président wade est vieux comme vous dites mais il a un plan « B » c’est GADIO qui propose d’amnistier sa famille, qui dit mieu. Regardez en direct le 22 mai sur Xalima depuis Montpellier, de 07 heures à 19 heures, le forum sur la Tijania.
e procès d’Abba Abacha, l’un des dix fils de l’ancien chef d’Etat nigérian Sani Abacha, s’est ouvert ce matin devant le Tribunal de police. Il est accusé d’organisation criminelle. La justice suisse lui reproche d’avoir participé au pillage des ressources de son pays lorsque son père était au pouvoir entre 1993 et 1998. L’année suivante, le Nigeria avait adressé aux autorités judiciaires suisses une commission rogatoire internationale visant à récupérer les 2,2 milliards de dollars que Sani Abacha, décédé en 1998, est accusé d’avoir détourné.
Ce matin, son fils, Abba Abacha, ne s’est pas présenté devant les juges. Et la défense, représentée par Mes Pierre et Bruno de Preux en a profité pour demander le renvoi des débats. Elle a en substance plaidé que le fils du dictateur décédé tient à comparaître en personne devant ses juges. Il veut s’expliquer et être confronté aux témoins. Mais, expliquent les avocats, il n’a pas pu venir aujourd’hui à cause d’un problème de visa, de délai, de vérification au sein de l’espace Schengen… Bref « Parce qu’en Afrique, les choses ne vont pas aussi vite qu’ici. » Et ceci malgré tous leurs efforts.
Mes David Bitton et Enrico Monfrini, avocats de la République du Nigeria, voient là une simple manœuvre dilatoire : « Le Code de procédure pénale n’est pas à la carte, même si le dossier est particulier. Il s’applique à tous, même si l’on est fils de dictateur et même si l’on vit dans un pays pestiféré et chaud. »
Le procureur général, Daniel Zappelli, a adopté la même position. Le tribunal rendra sa décision en début d’après midi. D’autres incidents seront soulevés par la défense. On se demande quand le procès commencera et s’il commencera vraiment.
Rappelons qu’en Suisse, quelque 700 millions de dollars au total ont été bloqués depuis 1999 avant d’être restitués par tranches au Nigeria, selon un accord conclu entre les deux pays.