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L’ambassade du Koweït défie la justice sénégalaise depuis quatre ans

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CONDAMNEE À PAYER DES DOMMAGES ET INTERETS À SON EX-ATTACHE DE PRESSE
L’ambassade du Koweït défie la justice depuis quatre ans

Condamnée depuis le 11 juillet 2004 par le tribunal du travail à payer à son ex-attaché de presse 2 548 000 Francs Cfa de droits au titre de préavis, indemnités de licenciement, dommages et intérêts pour licenciement abusif, l’ambassade du Koweït à Dakar continue de défier la justice sénégalaise. Retour sur une rocambolesque affaire dans laquelle, pris au piège d’une prostituée, un diplomate arabe perdait 3 500 000 F Cfa.

Tout est parti d’un article publié par le quotidien L’Observateur n° 638 des lundi 31 octobre et mardi 1er novembre 2005 sous le titre : « Pris au piège d’une prostituée, le diplomate arabe perd 3 500 000 F Cfa ». « Et au lendemain de la parution dudit article, l’ambassadeur m’a appelé dans son bureau, m’a tendu une copie de cet article et m’a demandé si je l’avais déjà lu. J’ai répondu par la négative ; je venais de le découvrir, puisque l’Ambassade n’était pas abonnée à ce journal », narre Talibouya Bâ. Poursuivant, il ajoute : « l’ambassadeur me chargea alors une mission auprès des responsables du quotidien L’Observateur et qui consistait à découvrir par qui et comment ils avaient obtenu cette information ; ensuite, les convaincre de ne jamais révéler la véritable identité de ce diplomate suggérée par l’initiale M. ». Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est, dit-il, « lorsque j’ai expliqué à l’ambassadeur que j’étais dans l’impossibilité d’exécuter cette mission. D’abord, par principe, je ne voulais pas intervenir dans un dossier qui ne relève pas du travail officiel de l’ambassade pour lequel j’ai été recruté ; ensuite, pour des raisons éthiques, je ne voudrais pas m’immiscer dans une affaire concernant la vie privée d’une personne que j’ignorais à cet instant-là ; enfin, je serais mal à l’aise de demander à des journalistes la source de leur information et pire, prétendre leur dicter la conduite à tenir face à leur propre sujet ».

Depuis lors, le torchon n’a cessé de brûler entre Talibouya Bâ, l’ancien attaché de presse de l’ambassade, le responsable des affaires administratives, Ali Bushari et l’ambassadeur, Mouhamed Al-Zuwaikh. Et le 27 janvier 2006, l’ambassadeur exigea de son employé sa démission. Ce dernier réclama une lettre de licenciement et le paiement intégral de ses droits. Mais la situation empirant de jour en jour entre lui et Mouhamed Al-Zuwaikh, Talibouya Bâ se résolut à faire constater par un huissier de justice l’interdiction qui lui a été faite plus tard d’accéder à son bureau, qu’il a fréquenté quatre ans durant, recruté qu’il était par l’ambassade du Koweït depuis le 4 février 2002.

Le 7 février 2006, l’ambassadeur convoqua son ancien collaborateur, avec comme prétexte, lui payer l’ensemble de ses droits. Mais, en réalité, c’était dans le but de le contraindre à signer une lettre de démission préalablement rédigée. Sinon, l’avait-il menacé, « tu ne recevras pas tes indemnités et même si tu saisis la justice, tu n’auras rien », explique la victime. Une semaine plus tard, l’ambassade notifia d’abord à l’avocat Me Daouda Kâ et ensuite au tribunal que Talibouya Bâ était licencié pour faute lourde. Ni plus ni moins.

Comment l’Ambassade a refusé d’exécuter l’ordre de sa tutelle

Selon une source digne de foi, pour légitimer le licenciement de son ex-employé, l’ambassadeur avait expliqué aux services du ministère des Affaires étrangères du Koweït que Talibouya Bâ avait démissionné. « Mais ce qui a perdu Son Excellence, c’est le fax que l’Ambassade a envoyé à sa tutelle, lui annonçant la démission de son attaché de Presse », affirme la même source. Qui ajoute : « les responsables du ministère des Affaires étrangères, étant doués de raison, ont renvoyé le fax et ont exigé qu’y soit jointe la lettre de démission dûment signée par Talibouya Bâ. Bizarrement, la même source de confier que, pour étouffer cette affaire, le ministère des Affaires étrangères du Koweït avait même ordonné à l’Ambassade de s’acquitter de la décision de justice, mais rien n’y fit.

Quand le tribunal lui adresse des courriers, l’Ambassade fait la sourde oreille

Le tribunal du travail qui avait rendu son verdict le 11 juillet 2006, avait déclaré que « l’Ambassade du Koweït n’a pas clairement rapporté l’existence de la faute reprochée au Sieur Bâ ». Par conséquent, il l’a condamnée à payer à celui-ci 2 548 000 F Cfa. Malgré la notification, par le canal du ministère sénégalais des Affaires étrangères et directement par courrier émis par son conseil Me Daouda Kâ, l’Ambassade n’a jamais répondu à aucune de ces correspondances et continue d’ignorer cette décision de justice.

L’avocat du plaignant bande les muscles

La dernière correspondance que l’avocat a adressée au successeur de Mouhamed Al-Zuwaikh et qui remonte au 10 février 2010, est restée, elle aussi, sans réponse. Joint au téléphone, le conseil du plaignant interpelle publiquement le gouvernement koweitien et exige qu’il règle les droits, conformément à la décision de la justice sénégalaise. « Sinon, avertit-il, nous nous réservons le droit légitime d’entreprendre d’autres initiatives nous permettant d’obtenir le règlement intégral de la somme due ». Toutefois, nos tentatives d’entrer en contact avec l’ambassadeur Mouhamed Al-Zuwaikh sont restées vaines, au motif que ce dernier a été muté.

Daouda THIAM

lasquotidien.info

1 COMMENTAIRE

  1. Tout à fait normal à mes yeux les arabes ne nous ont jamais respectè,meme en le pensant on se fourre le doigt dans l’oeil,seulement je plaints ceux qui ont eu la malchanche de travailler pour eux mais il faut surtout pas que cette affaire soit vaine.Seule la justice libre peut le regler,pas les etats qui ont tellement reçu de la part de ces corrupteurs qu’ils ont mains et langues lièes.

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