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L’impossible remaniement ? Par Madior Fall

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Plusieurs fois annoncé, autant de fois repoussé, différé en tout cas, le énième remaniement ministériel de Wade cale, même si Me El Hadji Amadou Sall, l’éphémère ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice a été limogé et remplacé hier, vendredi 11 juin par un de ses prédécesseurs au poste, Cheikh Tidiane Sy. Il est impératif cependant pour le président de la République et patron du Parti démocratique sénégalais (Pds) d’avoir un gouvernement de campagne électorale à même aussi d’achever ses grands chantiers tout en respectant la « parité » homme/femme, s’il veut rempiler. Comme il lui faut également un gouvernement de protection et/ou de… « forçage ». Equations à plusieurs inconnues qui rendent quasiment impossible ce remodelage réattendu.

Me El Hadji Amadou Sall, ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des sceaux a été limogé hier, vendredi 11 juin, apprenait-on le même jour à Dakar. Il n’est certainement pas trop souple ou trop obéissant et pourrait même constituer, à cette posture, un grain de sable dans le couscous de la dévolution du pouvoir et/ou ne saurait suffisamment protéger les intérêts du fils…, lui qui réclamait des preuves pour laisser s’abattre le glaive de Dame justice. La capitale sénégalaise qui ne bruissait, ces derniers temps, que de l’imminence d’un énième remaniement ministériel s’en trouve quasiment frustrée. La montagne a accouché d’une souris, s’y dit-on, à moins que cela soit ainsi que le prédisent nos confrères de l’As, que le signe annonciateur d’un vaste chamboulement.

Annoncé néanmoins à maintes reprises, repoussé et/ou différé autant depuis au moins le mois d’avril dernier, le énième (re)changement de gouvernement de Me Wade est en passe de devenir une arlésienne. La sortie de l’attelage d’hier sans ménagement encore une fois, du ministre d’Etat, Garde des sceaux ne saurait aux yeux de plusieurs observateurs combler l’attente suscité à ce niveau par le président de la République en personne. N’a-t-il pas laissé entendre à plusieurs reprises et à maintes occasions qu’il pourrait être amené à réajuster comme d’habitude son équipe à n’importe quel moment, même si celle-ci lui donnait entière satisfaction ? Avec l’éviction d’Amadou Sall hier, il faut croire qu’un des membres au moins de l’épique était inapte ou ne donnait pas entière satisfaction !

En vérité, le chef du Parti démocratique sénégalais (Pds) et de la mouvance présidentielle peine à trouver une équipe nouvelle pour avoir certainement fait le tour du baobab à plusieurs reprises depuis 2000. Pourtant les stratèges de son camp veulent d’une escouade de « campagne électorale »,- il ne reste que 18 mois d’ici à 2012,-qui verrait le retour aux affaires de certains ténors du Pds bousculés par la Génération du concret du fils qui ne devrait pas voir pour autant ses « prérogatives » grignotées. Il se dit même que celles-ci seront renforcées. Est-ce la raison pour laquelle, les discussions du mercredi dernier entre l’ex-Premier ministre, maire libéral de Thiès, Idrissa Seck reçu longuement au palais et son mentor, Me Wade ont achoppé aux confidences de plusieurs sources généralement bien informées ? Echanges qui auraient tourné, selon les mêmes sources autour de la formation de ce gouvernement de campagne électorale. Une équipe qui ferait ainsi de la place aussi bien aux alliés anciens comme nouveaux, mais également « aux enfants égarés » de l’ex-Rewmi de retour au bercail.

Les pourparlers entre Idrissa Seck et Me Wade auraient buté sur le veto des « concrétistes » du fils qui auraient revu à la baisse les prétentions des partisans du maire de Thiès. Ce que ce dernier n’aurait pas accepté ont assuré les mêmes sources. Pour ne pas arranger les choses, ce qui passe aux yeux de nombre d’observateurs comme la « trahison » de Awa Guèye Kébé, l’ancienne égérie du chef de file des « Rewmistes » reçue récemment en grande pompe à la présidence de la République et que l’on annonce dans la nouvelle équipe non pas dans le quota de Idrissa Seck, mais plutôt dans celui de Karim Wade.

La gageure de la parité

Il s’ajoute à ce cocktail déjà difficile à mixer, la nécessité pour le président de la République d’appliquer sa parité, son nouveau dada qu’il a fait voter en grande pompe et qui lui a valu les félicitations de femmes euphoriques de tous bords, dans son nouveau gouvernement. Une gageure au regard de l’effectif libéral et pour corser le tout : des voix s’élèvent bruyamment dans ses rangs pour barrer la route à certaines femmes du parti qui pourraient être pressenties. C’est le cas notamment de l’ex-Ppc de Mbaye Jacques Diop, la « sénateur » Ngoné Ndoye que certaines parmi ses nouvelles sœurs ne veulent pas voir occuper un quelconque poste ministériel. Sans compter la rivalité ouverte et féroce au sein du mouvement des femmes libérales où tous les coups semblent permis.

Me Wade se résoudra-t-il à faire appel à des femmes de l’opposition ou des partis alliés ? Il aura à jouer serré dans ce domaine au moment où chaque voix compte pour lui, s’il ne veut pas frustrer les « hommes » de son camp qui comprendraient difficilement sa lubie pour la parité qui irait à leur détriment.

sudonline.sn

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