Le mois béni de Ramadan est une période de grande consommation de pain. Certains jeûneurs se paient deux petits-déjeuners : au « ndogou » et au « kheud ». Alors, pas question d’entendre parler de hausse. Pourtant, avec l’incendie des champs de blé en Russie qui a conduit à une augmentation de la baguette en France, le président de la Fédération des boulangers du Sénégal, Alioune Thiam, ne met pas le Sénégal à l’abri d’une hausse. À moins que l’Etat ne se décide, enfin, à renoncer aux Tva sur la farine.
Ramadan et hausse de la baguette ne font pas bon ménage et constituent une mauvaise nouvelle qui pourrait porter un coup à l’appétit gargantuesque de certains. Surtout que beaucoup de jeûneurs doublent leur consommation, en ce mois béni. Il suffit de les voir faire la queue devant les boulangeries, pour mesurer à tel point le pain leur est précieux. Avec les frustrations mal refoulées face aux augmentations de la viande, du lait, du sucre…la goutte de trop serait de casquer plus pour une miche de pain poids plume, qui suffit à peine à trois personnes. Pourtant, une augmentation est à envisager, après l’incendie des champs de blé en Russie, qui a déjà impacté en France par une hausse.
Des changements sont à prévoir, dit sans hésiter le président de la Fédération des boulangers du Sénégal, Alioune Thiam.
Précisant que ses propos s’arrêtent au stade de supputations, il explique que s’il y a une évolution du cours du marché du blé, cela va probablement se répercuter sur le marché de la farine, et donc du pain. Profitant de l’occasion pour prêcher pour leur paroisse, il rappelle que le souhait des meuniers a toujours été de maintenir un bon prix du pain. Mais à l’impossible, nul n’est tenu. Si l’intrant principal, en l’occurrence la farine, qui entre dans la fabrication de la baguette précieuse à hauteur de 60 %, est revu à la hausse, ils seront obligés d’augmenter. A moins, suggère-t-il, que l’Etat ne renonce enfin à la Tva sur le prix de la farine. Période ne pouvait être plus propice que le Ramadan pour se pencher sur cette éventualité. Cette solution, rassure Alioune Thiam, permettra une embellie sur le poids de la baguette, au grand bonheur du consommateur.
La baguette est actuellement à 210 g. Si l’Etat lâche du lest, elle pourrait augmenter de 100 g. « En France, le poids ne bouge jamais. Nous voulons en arriver à cela. Au point où le poids est arrivé ici, nous ne pouvons plus le baisser. Notre souhait est de faire en sorte que la qualité et le prix du pain restent stables ». A bon entendeur !
Hadja Diaw GAYE
lasquotidien.info