LA BANDE À CISSÉ: À JAMAIS LES PREMIERS !

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Aliou Cissé est trop énervant. Son style de jeu n’est pas folichon. Seulement, sa seule obsession c’était le résultat. Pour lui, inscrire le Sénégal au tableau des vainqueurs de la CAN valait toutes les renonciations liées au beau jeu. Pari réussi !

C’est normal, une nation au palmarès vierge on lui demande d’abord de gagner avant de penser « beau jeu ». Avec la solide paire Koulibaly-Diallo ( une des révélations de cette CAN), avec Édouard Mendy qui fait encore en finale  » The arrêt » justifiant sur cette seule action son titre de meilleur gardien du monde, l’omniprésence de Nampalis Mendy,  l’abattage de Saliou Ciss et Gana Gueye dont on sacrifie un peu l’apport offensif pour en faire un véritable empêcheur de tourner en rond des adversaires, Aliou Cissé a concocté un bloc pas facile à manœuvrer mais pas séduisant.

Des joueurs minutieusement choisis pour leur force mentale et leur loyauté. L’ exemple le plus frappant vient de l’attitude d’un Abdou Diallo. Caractère de combattant, Q.I football élevé, le binational apporte cette grinta qui nous a tant fait défaut par le passé. Tout ça est loin du beau jeu mais le plan à Aliou était clair!
Ce qu’ on peut pardonner au Sénégal puisqu’ il court depuis longtemps derrière le premier sacre, on peut difficilement le pardonner au Cameroun ou à l’Égypte. Surtout à l’Égypte septuple champion d’Afrique. Les supporters égyptiens n’en ont-ils pas marre de gagner en ne marquant que peu de buts et en alignant prolongations et tirs aux buts ?

L’ Égypte est énervante et diaboliquement efficace. On ne peut avoir que du respect pour ces pharaons. Sortir tour à tour la Côte d’Ivoire, le Maroc et le Cameroun pays hôte est tout simplement pharaonique. Gabaski leur gardien de but, remplaçant au départ, s’est révélé être un immense leader et un goal de grande classe. Sur le tournoi il aurait mérité d’être désigné « meilleur gardien ». Leur défenseur central Hegazy phénoménal tour de contrôle, El-Neny l’infatigable milieu de terrain et Mohamed Salah joueur d’une dimension hors-norme, apportent une solidité à toute épreuve à leur jeu.

Malgré tout, si elle avait gagné cette finale, ça aurait été un peu cruel. Par contre, battre une telle Egypte valorise encore plus la victoire des Lions. Le Sénégal n’est pas loin de l’Égypte en terme de jeu, même si devant, notre attaque marque beaucoup plus et que Sadio Mané est étincelant à chaque toucher de balle. Le numéro 10 sénégalais a été d’une générosité et d’un mental énorme. Grâce aux coups de génie de son leader technique, Aliou 1er, a réussi son coup. À jamais le premier !

Le Sénégal est champion d’Afrique. C’est fini, on ne nous dira plus « vous les sénégalais taisez-vous, vous n’avez que Youssou Ndour » !  Désormais on entendra les journalistes parler de Moustapha Namé ou d’Ismaela Sarr en disant  » le champion d’Afrique… »

Mawade Wade, Lamine Diack, Pape Diouf,  Saïd Fakhry, Pape Diop, Cheikh Thione, Bruno Metsu, Christophe Sagna, Baba Touré, Mamadou Tew, Karim Seye, Pape Bouba Diop, Demba Sall Niang, Oumar Seck,  Karim Séga Diouf, Joseph Koto,Thialang, Sanfouné, Vieux Bescaye Diop, Thiam 12ème Gaïndé, Lamine Dieng et tant d’autres, peuvent dormir tranquille !  Une énorme pensée pour El Hadj Malick Sy dit souris, actuellement alité et sans doute fier de ses petits-enfants.

C’est fait ! On a désormais une étoile. Les joueurs ont été héroïques. Après Asmara 68,  Caire 86, après une finale en 2002 et une autre en 2019, Cameroun 2021 a confirmé l’adage qui dit que c’est à force d’être présent dans le dernier carré d’une compétition qu’ on acquiert cette culture de la victoire et c’est là qu’ on peut envisager de toucher les étoiles. Le doyen Abdoulaye Diaw nous a souvent dit qu’ il faut savoir faire la cour à dame coupe avec patience et endurance pour qu’ elle tombe sous votre charme. Cette délivrance donc que nous offre les Lions d’Aliou Cissé vient de très loin. Elle est le fruit d’une longue maturation. Son obsession, son humilité et son patriotisme ont payé. S’il avait perdu le retour de bâton aurait été sans doute terrible  mais il a gagné !  Bravo encore ! Tout va à Aliou !

Ces prochains jours, place à la fête !  Si on ne savoure pas maintenant, on ne savourera jamais car c’est bientôt les barrages pour aller au mondial et les retrouvailles avec l’Égypte. Parmi les débats à venir, le jeu à coup sûr reviendra sur la table. Un champion doit désormais gagner avec la manière. C’est un éternel débat et c’est cela une des belles facettes du foot n’en déplaise à ceux qui disent:  « applaudis et tais-toi ». Le foot c’est le débat, l’échange, la polémique et même la mauvaise foi ! « I love this game » (Evra voice). Cela, le sélectionneur pas « borné » l’a compris et a fait évoluer son équipe au fur et à mesure que la compétition se poursuivait.

En attendant, Aliou 1er a réussi son pari. Et de quelle manière !  La dramaturgie du football est unique en effet. Qui aurait cru avant le match que les Lions, maladroits sur les coups de pieds arrêtés mais excellents dans le money time pour te marquer 2 ou 3 buts, devaient attendre les tirs aux buts pour venir à bout des pharaons qu’ on disait épuisés avec 3 prolongations dans les jambes ? Tout le monde s’attendait à ce que le Sénégal plie l’affaire dans les 90 minutes ! Le football est décidément un sport de fou !

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