La mission d’observation électorale de la CEDEAO au Niger a organisé hier après midi, une conférence de presse à Niamey. Animée par M. Koffi Sama, ancien premier ministre togolais, chef de ladite mission, cette conférence s’est déroulée au Palais des Congrès en présence de la coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies au Niger et de plusieurs ambassadeurs des pays de la CEDEAO accrédités au Niger. Il s’agit pour le premier
ministre M. Koffi Sama de livrer les observations de la mission relativement au déroulement des scrutins couplés législatif et présidentiel premier tour tenus le 31 janvier dans notre pays.
Dans une déclaration préliminaire, le chef de la mission d’observateurs de la CEDEAO a tout d’abord évoqué les activités de la mission au Niger avant le jour du scrutin. Ainsi la mission, présente dans notre pays depuis le 23 janvier dernier, a eu des entretiens avec les autorités de la transition en l’occurrence le chef de l’Etat, le président du Conseil consultatif national et le premier ministre. Elle a aussi rencontré le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), et les autres missions d’observation notamment celles de l’Union Africaine (UA) et de l’UEMOA. Ces entretiens ont permis à la mission de s’enquérir des préparatifs du scrutin. C’est pourquoi, le premier ministre Koffi Sama a salué les efforts et les appuis des autorités de transition à l’endroit de la CENI en vue d’une bonne organisation du vote.
Le jour du scrutin, la mission s’est déployée dans toutes les régions du pays à l’exception de celle d’Agadez. Les principaux constats formulés par les observateurs de la CEDEAO sont la mobilisation timide et une affluence moyenne des électeurs, la disponibilité dans la presque totalité des bureaux de vote de l’ensemble du matériel électoral, la présence effective dans les bureaux de votes des représentants des principaux partis en compétition et le règlement consensuel par les agents de bureaux et les représentants des candidats des quelques incidents rencontrés lors du processus de vote. La mission a aussi relevé, selon M. Koffi Sama, uncertain nombre d’insuffisances. Il s’agit principalement de l’ouverture tardive des bureaux de vote à certains endroits, une faible maîtrise des opérations de vote par nombres d’agents électoraux, l’insuffisance d’isoloirs et la présence d’isoloirs de fortune, la couverture déséquilibrée des forces notamment dans les zones rurales faiblement couvertes, le nombre élevé d’électeurs n’ayant pas retiré leurs cartes. Des tentatives de perturbation de vote et d’intimidation ont été aussi enregistrées dans certains bureaux en l’occurrence dans les localités de Tassara et Illéla. Quelques rares tentatives de fraude ont été constatées, selon Koffi Sama, dans les bureaux de Diagourou (Téra) et Kollo (région de Tillabéri).
Mais les fauteurs de tous ces actes ont été appréhendés selon le chef de la mission de la CEDEAO par les autorités. ‘’Ces incidents sont circonscrits et n’ont pas d’influence sur les résultats même dans les régions où ils ont été observés’’ prévient Koffi Sama. Et ‘’dans tous les cas, les textes, notamment le code électoral nigérien, ont prévu les sanctions qu’il faut appliquer dans telles circonstances’’ ajoute le chef de la mission de la CEDEAO. Ces insuffisances n’ont pas empêché, selon la mission de la CEDEAO, la libre expression par les citoyens de leur droit de vote. ‘’Par conséquent la mission considère que les élections présidentielles et législatives couplées du 31 janvier 2011 au Niger se sont déroulées dans le calme, en toute liberté et en toute transparence’’ déclare M. Koffi Sama. Le chef de la mission d’observation de la CEDEAO a lancé un appel aux candidats et à leurs militants pour le respect des résultats. Il les a aussi exhorté à recourir aux voies légales pour le règlement de tout contentieux en particulier concernant le scrutin présidentiel. La mission a par ailleurs demandé à la CENI et ses structures d’analyser les insuffisances observées en vue d’améliorer l’organisation des futures échéances. Elle a exprimé sa gratitude aux autorités nigériennes pour les mesures prises en vue du bon déroulement de la mission et aux partenaires notamment le PAPEN pour l’accompagnement du processus. Répondant à une question relative au retour du Niger au sein des instances de la CEDEAO, M. Koffi Sama a indiqué que le processus est en bonne voie avec le déroulement des différentes échéances électorales qui consacreront le retour du Niger à un ordre constitutionnel normal. Il faut noter enfin que la mission de la CEDEAO comprend une centaine d’observateurs. Elle est composée des membres d’institutions communautaires dont la Cour de justice, le Parlement et le Conseil des sages de la CEDEAO mais aussi des membres des Commissions électorales des pays membres, des ambassadeurs accrédités au Niger, des experts et des acteurs de la société civile.
Siradji Sanda
Le Sahel