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La constitution, un instrument au service d’un parti ? (Par El Hadji Abdou Wade dit Mara).

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On croyait, après l’élection du Président Macky suivie de l’appel à un dialogue national ouvert et constructif, de la prestation de serment et de la mise en place du premier gouvernement de l’ère Macky 2, voir le temps de la politique battre un peu en retraite pour faire place à une prise en main rapide des réelles préoccupations des populations sénégalaises qu’elles aient oui on non contribué à l’élection du Président.
Que nenni !
Le temps de la politique a encore de beaux jours devant nous. Nous osons même parier que d’ici la présidentielle de 2024 en passant par les locales de 2019 et les législatives de 2022, il n’aura aucun répit.
En effet, tous les actes posés d’une part par le Président réélu depuis son élection et par l’opposition d’autre part nous confortent dans l’idée que la politique d’ici 2024 va prendre le dessus sur tout ce qui aura encore la chance de lui survivre.
La mise en place du premier gouvernement de Macky 2, une institution de notre république chargée sous la direction du Premier Ministre de conduire et de coordonner la politique de la Nation, a été un moment d’exacerbation des querelles politiques qui ont fait accoucher le bébé gouvernement dans la douleur. Il risque de porter les stigmates de cette naissance difficile qui risque d’être handicapante à bien des égards si l’on se fie à sa gestation difficile et aux dégâts collatéraux qu’il va engendrer dans la majorité.
Ne risque-t-on pas d’ailleurs de le jeter avec l’eau du bain pour en faire un mort né ?
Dans tous les cas, ce sera le cas si le projet de loi portant dissolution du poste de premier ministre est déposé sur la table de l’Assemblée nationale. Il n’y a aucune chance ou aucun risque, c’est selon, de voir le projet rejeté par la majorité mécanique.
Une fois le projet adopté, le premier ministre disparaît et sa disparition entraîne de jure et de facto celle de tout le gouvernement. Le Président pourrait alors faire encore quelques réglages dans l’attelage ou procéder simplement à une reconduction de l’équipe actuelle.
Alors elle devrait faire réfléchir par deux fois, si l’on sait l’importance de cette institution dans notre république qui risque d’être refondée après le vote du projet de loi. C’est quelque vingt-et-un article de notre Constitution qui seront revus et corrigés.
Si on sait que celle-ci avait été révisée sur proposition du Président Macky Sall au référendum du 20 mars 2016, on est légitimement en droit de nous poser la question de savoir si la constitution n’est pas, comme disait le Président De Gaulle, « un machin » taillable et corvéable par le Président et son clan.
Cela se traduit par cette volonté unilatérale de dissolution d’une institution par une autre institution, pourtant de nature et de fonction différentes.
En prenant cette décision, le Président de la république a surpris plus d’un avec cette annonce, non pas par lui-même, mais par la personne même dont l’institution sera supprimée.
Le contexte de l’annonce a été aussi surprenant. C’est au cœur des réglages précédant la mise en place du gouvernement que l’annonce a été faite, même s’il y avait déjà eu un effet d’annonce voilé depuis la prestation de serment quand le Président affirmait : « … je compte saisir l’Assemblée nationale afin qu’elle accompagne les changements dans la gouvernance de l’exécutif pour un meilleur suivi des politiques publiques. »
Le faisant dans ce contexte, ne serait-il pas un message codé adressé aux responsables qui avaient pour ambition le poste destiné provisoirement à Boun Abdallah ?
Cette volonté de supprimer le poste de premier ministre démontre, s’il en était encore besoin, la prééminence du Président de la république sur toutes les autres institutions qu’il tient même entre ses mains.
Elle obéit d’abord et avant tout à des calculs purement politiques pour trouver une alchimie aux nombreux problèmes relatifs à la succession du Président.
On coupe toute tête qui s’élève pour ne pas donner l’impression d’installer un dauphin. Boun Abdallah, Amadou Ba, Abdoulaye Diouf Sarr et certainement Mimi Touré en ont fait les frais. Mis à part le premier, les autres se prédestinaient déjà une ambition présidentielle.
Parallèlement dans le décret de répartition des services de l’Etat, on semble dérouler le tapis rouge à Mansour Faye, beau frère du Président Macky Sall dont le budget de son mega ministère, rappelant étrangement celui de Karim Wade, avoisine les 1500 milliards avec le PUDC, le PAMU, PROMOVILLE, l’ANACMU (Agence nationale de la Couverture de la Maladie universelle), les Bourses familiales, le Commissariat à la Sécurité alimentaire, la DGPSSN ( Direction générale de la Protection sociale et de la Solidarité nationale).
Cela est-il compatible avec le fast track qui en soi n’a rien de nouveau et rappelle le « accélérer la cadence » de Mimi Touré, premier ministre avec même un projet dénommé fast track au Ministère de l’Education nationale pour une construction rapide de salles de classes.
Ce fast track doit reposer sur des fondamentaux dont les compétences de base et l’aptitude à identifier et à en prendre en charge très rapidement les priorités nationales pour permettre au Président Macky Sall d’entrer dans l’histoire après son quinquennat.
N’a-t-on pas déjà fini de tirer les leçons de la présidentielle qui ont révélé au grand jour que pour conquérir le pouvoir, surtout au Sénégal, il faut nécessairement disposer du pouvoir et de l’argent.
En tout cas Mansour en dispose déjà !

El Hadji Abdou Wade dit Mara, Pôle de communication du Grand Parti.

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