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La défaite des va-t-en guerre, la victoire des terroristes (Par Demba Ndiaye)

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Ainsi donc, en moins de 72h, le temps du week-end (VSD), le président Macky Sall et sa galaxie hétéroclite, ont mis pied à terre. La bête blessée haineuse qui voulait castrer sa jeunesse qu’elle accusait de « terroristes » parce qu’ayant pris d’assaut les rues de toutes les villes du pays en déversant ses colères enfouies, ses espoirs déçus, ses désespérances longtemps enfouies au tréfonds de leur quotidien sans espoir.

Je suis toujours réticent quand j’entends des « spécialistes » et autres commentateurs parler d’un président pris en otage par son entourage, ses conseillers. On peut donc être élu par le peuple et gouverner sous la dictature de ses plus proches contre ce même peuple ?On peut donc promettre monts et merveilles à son peuple pour être élu et refuser ensuite d’entendre ses plaintes et complaintes ? On peut donc jouir (dans tous les sens du mot) sans vergogne, de la pauvreté de ces citoyens tout en l’anesthésiant de gros et grands projets, dont ses jeunes, ne voient ni retombées pour leur quotidien  ni fléchage  pour se repérer dans la démagogie de ces parvenus sans cause ni mérite.

On (le président) a envoyé un ministre de l’Intérieur, ancien juge, plus familier à croiser le fer avec les avocats et  les suspects qu’à gérer la sécurité du pays en tenant compte des magmas sociologiques politiques. Si hautain et méprisant, si raide et inquisiteur, avec une gestuelle d’un roitelet, menace ces foudres , glaive et sabre, sa jeunesse qu’il de la grande des ignominies: terroristes !

Le ridicule délit « d’appel à l’insurrection, menace de troubles à l’ordre public »  a donc été rayé de l’acte d’accusation d’un procureur, dont plus personne, sauf les deux palais : présidentiel et justice où officie le garde des Sceaux, ne donne un quelconque crédit.

À force d’ajuster des œillères en lieu et place d’une écoute attentive des signaux que vous envoient vos concitoyens ; à force de brandir le sabre contre les millions de « terroristes « qui squattent les rues de nos villes, on se prépare des lendemains cauchemardesques. Macky, dont les laudateurs qualifient « d’animal politique », fin politique et autres louanges surfaites, Macky Sall, qui se veut et se voit roi au royaume des « guelawars », vient d’apprendre à son corps défendant, qu’un royaume a besoin de sujets acquis à votre cause pour vos bienfaits, qu’une dynastie ne peut se construire un malentendu historique ; le temps des dynasties et autres royautés est terminé, enterré par des modernités qui s’appellent liberté, démocratie. dans une République.

Le Sénégal ne sera plus comme avant devant ce vaudeville qui voulait masquer un complot d’État, qui devait conduire à l‘échafaud d’une étoile montante qui condense pour le moment, les espoirs d’une jeunesse à qui on a donné comme choix que la mort dans les aventures désespérées dans l’Océan, ou la désespérance dans nos villes et campagnes endormies dans un sommeil comateux profond.

Le pays ne sera plus comme avant après cette folle semaine qui accentua les césures qui tracent, cisaillent, creusent chaque jour davantage, les lignes Maginot qui barricadent notre société à deux vitesses ; les hauts d’en haut qui s’enrichissent chaque jour outrancièrement et, ceux d’en basse noient chaque jour d’avance dans les profondeurs de la misère.

Sonko est sous contrôle judiciaire, mais rentre chez lui, fera une adresse en fin d’après-midi à la place de la Nation, ex-place de l’Obélisque. Le président Macky Sall, affaibli par un bras de fer qu’il n’aurait jamais dû engager, est aussi attendu vers 20h GMT, pour une adresse près que forcée. Ironie de l’histoire : les deux désormais se poursuivent, se tiennent par une corde raide qui se fracassera inévitablement.

Sa garde rapprochée ayant été laminée, vaincue se terre désormais. Son allocution de ce soir n’aura de sens et de crédit que si elle véhicule une parole forte, sincère. Fini le clair-obscur sur le  troisième mandat. Fini les propagandes sur l’émergence et autres grands projets dont aucun (non soyons justes, dont beaucoup) Sénégalais ne semble voir  l’utilité par rapport à leur quotidien.

Un coup de balai énergique doit être donné à ce gouvernement pléthore de jouisseurs. Le retour une décongestion de la gouvernance avec un Premier ministre responsable, responsabilisé, et non une serpillière présidentielle.

Une réforme profonde de la Justice pour que les justiciables reprennent confiance avec leur système judiciaire ; mettre fin aux prédations foncières en ressortant des tiroirs le document de la commission Sourang ; dépoussiérer nos institutions en ressortant les résultats de la commission des Assises nationales.

Bref, remettre notre République sur des pieds…républicains. Et puis..

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