La Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (Jds) poursuit ses vives critiques contre SMS et son pouvoir. Pour Babacar Diop & Cie, «la gouvernance de (SMS) ignore tout de la justice et se corrompt dans l’injustice, l’iniquité et une violation permanente des principes de l’Etat de Droit. Les citoyens sont traités selon leur appartenance sociale et politique». Selon eux, «le scandale et le vice ponctuent la marche du pouvoir actuel. La presse annonce que des prisonniers qui ont détourné les deniers publics vont bénéficier d’une grâce présidentielle. Pendant ce temps, d’autres prisonniers qui ont commis des fautes mineures vont continuer de croupir en prison. C’est injuste et scandaleux». Ils estiment qu’«il y a une rupture d’égalité des citoyens. Le Sénégal est un pays où seuls les pauvres croupissent dans l’enfer des prisons (…) Nous avons désormais une justice à deux vitesses : clémente avec les délinquants financiers qui ont mis ce pays à genoux, et une justice ; sans clémence avec les pauvres citoyens qui croupissent en prison pour des fautes mineures, parce qu’il n’y a personne pour parler à leur nom».
Après avoir diagnostiqué la gouvernance de Macky Sall, la Jds reparle de l’affaire Karim. «La volonté de Macky Sall est la loi, vaut la loi et fait la loi. Hier, sa volonté était d’emprisonner Karim Wade, aujourd’hui, sa volonté est de l’élargir de prison». Mais, s’interroge-t-elle : «va-t-il faire des principes de l’Etat de Droit, des règles de bonne gouvernance, de la transparence dans la gestion des deniers publics, de la reddition des comptes et du désir de mettre fin à l’impunité ?» «Tous ces principes ont été enterrés sous le linceul des calculs politiciens et égoïstes, au grand dam du peuple qui s’était mobilisé le 23 juin 2011 dans les rues de la capitale», regrettent les membres de la Jds selon qui, «la volonté de Macky Sall de libérer Karim Wade de prison est une manifestation de la peur qui habite le régime actuel. Ce n’est pas un acte de magnanimité et de pardon en plein Ramadan. C’est un acte de faiblesse, de peur et de culpabilité de l’actuel régime».
Peur de quoi ?
Pis, disent-ils: «Aujourd’hui, tout une machination sophistiquée est orchestrée, organisée et mobilisée pour empêcher la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) de poursuivre son travail. Nous sommes en droit de nous demander où est passée la liste des vingt cinq dignitaires de l’ancien régime qui était sur la table du procureur Spécial ? Le régime actuel travaille à enterrer la Crei». «De quoi ont-ils peur ?», s’interrogent ces socialistes. «Parce que (SMS) et les membres de son régime sont naturellement et logiquement les prochains sur la liste du procureur Spécial. Sa famille est impliquée dans des scandales graves. Demain, elle rendra compte devant la Crei».
Poursuite traque
Allant plus loin dans leurs condamnations, la Jds souligne: «Le combat entre les deux gangs politiques issus de la même famille libérale a été violent et sanglant. (SMS) veut couper la poire en deux : laisser à chaque gang son butin. Aux Libéraux, ce qu’ils ont pris durant les douze années de règne de (3W), aux dignitaires de l’Apr, ce qu’ils ont commencé à amasser depuis leur arrivée au pouvoir». Mais préviennent-ils: «Le peuple ne l’acceptera pas. La traque des biens mal acquis doit se poursuivre. Il n’y a pas de compassion à avoir pour ceux qui ont détourné les deniers publics. Notre compassion va aux millions de (Sunugaaliens) sans eau potable, qui vivent chaque année le traumatisme des inondations, aux millions des Sénégalais sans électricité, aux régions coupées du reste pays par l’absence de voies de communication».
Le Populaire