La lettre de Benno qui a fâché Pape Diop. (Intégralité)

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«Monsieur le Président, les sénégalais en sont témoins, depuis quelques temps, le Président de la République pose régulièrement dans la vie publique nationale des actes qui inclinent les patriotes de bonne foi à s’interroger sur son intégrité mentale et sur sa capacité à continuer à assumer le gouvernement de notre pays.

Déjà que les incessants remaniements ministériels témoignaient assez de son instabilité fondamentale qui tient à sa totale incapacité à fixer un cap à la Nation et à choisir les hommes pour conduire le navire Sénégal, mais beaucoup plus révélatrice encore, est sa propension à multiplier des déclarations incendiaires de nature à saper la cohésion nationale voire l’existence même de la Nation. Les récentes attaques contre les imams et contre nos compatriotes chrétiens dans le cadre de la laborieuse défense de la statue des mamelles ou encore la dangereuse exacerbation des tensions entre les communautés religieuses et (ou) confrériques sont autant de signe de son irresponsabilité devenue manifeste. Sur un autre registre, plus loufoque cette fois, ses prétentions à accaparer tout ou partie des retombées du monument de la renaissance édifié avec l’argent des sénégalais ou sa proposition de transplantation du peuple haïtien dans une région d’Afrique dont on leur ferait cadeau ne dissipent pas les craintes nos compatriotes.

Enfin, à tout ce qui précède, s’ajoute les signaux cliniques d’une dégénérescence mentale mise en évidence par une fâcheuse tendance aux trous de mémoire et à l’amnésie caractéristiques du grand âge. C’est ainsi qu’il y a peu, il déclarait sans sourciller ne pas connaître l’un de ses anciens directeurs de cabinet et toujours porte parole de son parti. Pire, et plus symptomatique du danger que sa désormais évidente sénilité fait peser sur l’avenir pays, il a révélé dernièrement l’oubli de ses déclarations scandaleuses qui ont failli mettre le feu aux poudres. Pour toutes ces raisons, les partis politiques regroupés au sein de Bennoo Siggil Sénégal s’estiment fondés à nourrir les plus vives inquiétudes quant à la santé psychique du Président de la République et sur son aptitude à demeurer à son poste. Soucieux de s’en assurer, les partis soussignés ont pris la ferme résolution de s’adresser à qui de droit pour édifier les sénégalais sur la question et le cas échéant, faire déclarer l’empêchement définitif du Chef de l’Etat.

Or l’article 39 alinéa 1er de la constitution sénégalaise dispose qu’ « en cas de démission, d’empêchement ou de décès, le Président de la République est supplée par le Président du Sénat… ». De même aux termes de l’article 41 de notre loi fondamentale « la démission, l’empêchement ou le décès du Président de la République sont constatés par le conseil constitutionnel saisi par le Président de la République en cas de démission, par l’autorité appelée à le suppléer en cas d’empêchement ou de décès ».

Ainsi donc il ressort de l’interprétation combinée de ces deux dispositions qu’il appartient au Conseil Constitutionnel de se prononcer sur l’empêchement définitif du Chef de l’Etat à la demande du Président du Sénat. Aussi bien, la Providence et l’Histoire qui vous ont porté au poste que vous occupez. ont-ils porté leur choix sur vous pour, après avoir diligenté les examens médicaux idoines, instruire le Conseil Constitutionnel de constater l’empêchement définitif du Président de la République. Voilà pourquoi les parties membres de Bennoo Siggil Senegaal vous prient de bien vouloir prendre les mesures quoi s’imposent aux fins de donner suite à la présente.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Président à l’assurance de notre très haute considération.»

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