L’idée qui a germé il y a peu, et qui est en train de se développait dans les rangs du Pouvoir et même du public selon quoi, les voleurs à col blanc devraient bénéficier d’une faveur par rapport aux voleurs ordinaires est un scandale juridique dans le fond. En effet, elle préconise que si les concernés restituaient les 80% de leur butin, qu’ils soient libres et que toute poursuite à leur encontre soit abandonnée, mais c’est un non-sens et complètement ridicule. Pourquoi alors, les voleurs de poulets, à la sauvette et autres larcins, ne bénéficieraient pas eux aussi en cas de restitution à cette hauteur-là ou de remboursement complet, d’une liberté totale ? Nous sommes ici, dans le cas d’espèce, véritablement en face d’une justice à deux vitesses. Autrement dit de deux poids et deux mesures, par le fait de vouloir pour un même délit de vol qualifié, infliger des sanctions inversement proportionnelles, ne tenant pas compte de la gravité des faits avérés des uns et des autres.
A cet effet, le mot traque, perd ici complètement son sens et devient même dans une certaine mesure, un traitement bienveillant à l’endroit des voleurs de millions et milliards. Si la médiation pénale était effectivement appliquée, elle constituerait de fait, un bonus ou une ristourne pour avoir volé gros, certainement ! A supposer, que quelqu’un abuse délibérément des biens sociaux qui lui sont confiés d’une valeur de 100 millions, qu’il subtilise en sa propre faveur. Suite à une enquête en règle, il est pris en flagrant délit de détournement sans contestation. Par exemple, dans un tel cas, comment comprendre que l’Etat puisse lui demander de restituer seulement les 80 millions et de garder par devers lui les 20 autres millions, sans subir aucune peine d’emprisonnement ? Naturellement il acceptera volontiers cette aubaine! Ici, l’acte de vol en lui-même est complètement absout de l’action publique, en ne faisant pas l’objet d’une sanction pénale d’emprisonnement. Alors que le larcin, le voleur de poulets ou à la sauvette sont sévèrement punis. Ils subissent d’abord une peine préventive indéterminée en prison, avant de se voir infliger parfois, une peine de condamnation inférieure à la période de séjour en prison, sans autre forme de procès. Ce qui est un abus de pouvoir et complètement illégal.
Déjà, ces gros voleurs fossoyeurs de notre économie nationale, cupides et égoïstes bénéficient d’une procédure d’urgence pour l’examen de leurs cas dans les plus brefs délais. Ce qui fait que leur séjour préventif en prison est en général et relativement très court, tout le contraire des autres voleurs ordinaires. C’est un traitement inégal et discriminatoire entre des citoyens prévenus au même pied donc, injustice encore dans l’application de la loi.
Et cependant, dans le principe, tout voleur a l’obligation de rendre tous les biens subtilisés illégalement, parce que ceux-ci appartiennent bien à autrui. Et, dans le cas précis ici, des biens de l’Etat. Donc, un bien du peuple appartenant à toute une nation. Traduit autrement, c’est un crime économique que l’on doit punir sévèrement afin de dissuader éventuellement d’autres de tenter à vouloir emprunter la même voie, parce que les premiers ont été impunis ou pas assez punis.
Si cette idée de médiation pénale, qui est en fait un encouragement au vol de gros sous est de fait, matérialisée avec l’aval du président Macky Sall, il aura encore dérogé et manqué à un de ses engagements fermes et une de ses promesses de campagne qui n’ont laissés aucun citoyen honnête indifférent, à savoir traquer tous ceux qui ont fait miens les biens de notre peuple. A la limite et sans exagérer aucunement, cette idée de médiation est bien synonyme d’une prime au vol pour les bandits de grand chemin. Et si elle est adoptée comme mesure pour adoucir les peines contre ces prédateurs et délinquants économiques, elle va encourager de fait demain, d’autres gestionnaires indélicats des biens de l’Etats, à faire exactement la même chose, parce que sachant d’avance, qu’en cas de poursuite, ils n’auraient qu’à restituer seulement et simplement que les 80% des biens volés, avec le bénéfice d’une exemption de peine d’emprisonnement. A coup sûr, les gens malhonnêtes et totalement dépourvus de probité seraient sans hésitation preneurs. Assurément, ceci n’est point de la justice, mais plutôt un arrangement qui pénalise lourdement le trésor public, le patrimoine de l’Etat et tord complètement le cou à la morale, pour une société qui souhaiterait vivre dans la droiture et la justice sociale.
Dans les Républiques où la Justice est équitable et les lois appliquées à tous sans discrimination, là-bas, les voleurs quels qu’ils soient rendent gorge jusqu’au dernier centime, en sus d’une peine carcérale. C’est peut être au niveau de la peine carcérale où l’Etat pourrait à la rigueur, faire preuve de clémence en accordant des circonstances atténuantes, aux incriminés qui ont bien accepté de coopérer, en ne dissimilant pas la vérité et en restituant le tout, qui a été volé.
A mon humble avis, Il me parait même très dangereux et grave, de la part de l’Etat et de certains de ses représentants, d’entrevoir une telle possibilité ou faveur à offrir à ces prédateurs voraces, qui ont pillé et ruiné notre pays en l’espace de 12 ans. Avec leur mentor et chef de fil Me Wade en tête, ils se sont accaparés à eux seuls, presque tous les biens. Ce qui a mis d’ailleurs le pays en banqueroute après leur départ. Le président Macky Sall devrait bien savoir qu’il est aujourd’hui chargé de mission par le peuple sénégalais. Une mission de salubrité publique pour nettoyer les écuries d’Augias de Me Wade. Ce qui suppose précisément pour lui, une rupture radicale avec les pratiques de Wade. Ce que toutes les forces patriotiques qui ont participé de manière décisive à la victoire populaire du 25 mars, ne cessent de le lui réclamer et rappeler. Il n’est que vraie justice, le fait de châtier des coupables reconnus comme tels, sans cruauté inutile mais aussi sans faiblesse coupable. Ceux qui parlent de chasse aux sorcières ignorent certainement, la profondeur des dégâts que nous verrons ultérieurement, dont ces délinquants d’un genre particulier ont été les auteurs authentiques.
Il faudrait que certains Sénégalais arrêtent tout de même, d’implorer la pitié ou de nourrir des sentiments de compassion à l’endroit de tels gens qui, il n’y a guère longtemps se conduisaient avec une arrogance inacceptable et un mépris intolérable à l’égard du peuple sénégalais. Nous devrions avoir souvenance et nous rappeler bien en direction de ces gens que, lorsqu’ils prenaient tous ces biens à eux seuls, ils n’avaient nullement pensé un seul instant, qu’ils empêchaient de fait par leurs actes, à nos hôpitaux de disposer d’assez de médicaments et matériels techniques pour soigner nos malades, à nos écoles d’avoir l’essentiel pour fonctionner correctement, à nos campagnes d’avoir des forages suffisants pour s’alimenter en eau potable et abreuver leur bétail, de pouvoir créer de nouvelles routes et des pistes de production nécessaires, etc. Alors, pour de tels gens, qui ne pensent qu’à leur besace et bien être personnel, ils ne méritent rien de la nation, si ce n’est une sévère punition pour leur faire regretter leurs actes condamnables. Et comme disait l’autre : «la tentative de voler a traversé un jour l’esprit de chacun de nous certainement, mais c’est à nous qu’il appartient justement de résister farouchement pour ne pas y succomber » Par conséquent, aucune clémence ni pitié à leur égard ! Mais, qu’ils soient punis à la dimension de leurs fautes commises, conformément aux lois et au droit de leur défense.
L’enrichissement illicite est un acte condamnable à tout point de vue, aussi bien juridiquement, moralement que socialement. Par conséquent, les auteurs d’un tel acte doivent subir impérativement une triple sanction, à savoir juridique, morale et sociale. Ils ne peuvent en aucune façon échapper à la sanction populaire. Et faire moins que cela de la part des autorités étatiques, serait une manière délibérée ou tacite d’encouragement à la poursuite de tels actes répréhensibles et une pratique longtemps décriée par les honnêtes Sénégalais de notre pays. « Alalu mboolo bafa la tudd »
Tout cela nous renvoie assurément aux nombreux chantiers d’après Wade, qui attendent leur démarrage imminent et dont l’urgence crève les yeux de tous. Le président Macky Sall n’avait-il pas bien pris l’engagement de procéder à la refondation de nos institutions dans les meilleurs délais, comme le recommandait les Assises nationales ? Si, il n’est alors que temps ! Notre Justice, qui est l’un des centres névralgiques de nos institutions est loin d’être un modèle et équitable. Elle est l’un des premiers axes à examiner dans la refondation pour la sortir des chantiers battus. La refondation des institutions de la République sonne encore avec plus d’acuité, à la lumière de ce qui se passait hier et se poursuit encore aujourd’hui dans notre justice. Cette tâche centrale est au cœur du quinquennat du président de la République et des chantiers les plus urgents à entreprendre dans les meilleurs délais. Le peuple sénégalais a soif d’une justice équitable et égalitaire, qui effacera toute discrimination dans son fonctionnement régulier et pour qu’enfin, qu’il n’y est dorénavant qu’un seul et unique type de citoyen dans notre pays. Un Peuple Un But Une Foi !
Mandiaye Gaye
La loi du depute ElH. Diouf: Pour 100 boeufs voles, le voleur doit rendre les 80 pour sa liberte. C’est a dire
20/100 du buitin au voleur, la victime 80. Voila la propositionde loi de notre maitre diouf;grand avocat.
Et si monsieur Latif Coulibaly avait raison ?
A supposer que d’anciens « barons » du régime défunt du Président Abdoulaye Wade ont détourné des milliards et les auraient « planqués » dans des paradis fiscaux, je serais d’accord avec Monsieur le Ministre Latif Coulibaly pour qu’il soit possible de permettre une sorte de médiation pénale qui encouragerait ces prévaricateurs à restituer ce qu’il reste dans leur « besace », compte tenu qu’il serait très difficile d’engager une procédure qui, au bas mot durerait cinq, voire dix ans.
Avant de taper sur le berger, il faut comprendre ce qu’il siffle d’abord, dit un proverbe bien de chez-nous !
En ce qui concerne des biens mal-acquis qui seraient investis ou placés dans un pays comme la France, pour prendre ce seul exemple qui reflète ce qui pourrait se passer dans tous les autres pays d’Europe de l’Ouest, les procédures pour déterminer l’origine exacte de ces biens et ou capitaux sont très compliquées et longues.
Monsieur le Ministre Latif, plus réalistes que ceux qui entourent le Président Macky Sall, propose cette éventuelle médiation, soit avec sincérité ou bien, comme je l’ai subodoré dans un de mes commentaires de ces derniers jours, il aurait voulu « piéger » ceux dont des soupçons pèsent sur eux depuis des mois. Compte tenu de l’improbabilité de savoir dans quels établissements financiers ce « magot » avait été placé, il les obligerait à se découvrir par crainte de lourdes sanctions pouvant aller jusqu’à des années de prisons.
Comprenez au moins la démarche de Monsieur Latif qui ferait alors d’une pierre deux coups en annonçant la possibilité d’une « médiation » pénale.
Je mets médiation pénale entre guillemet parce que tout simplement ce terme juridique ne peut s’appliquer dans ce cas d’espèce, pour des interprétations qu’il serait long à expliciter ici.
Si j’étais dans ce Gouvernement, je me mettrais alors à ses côtés de Latif pour les deux raisons évoquées plus haut.