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La primauté tenace du devoir de gratitude sur le droit (Par Marvel Ndoye)

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Au moment où ces lignes sont écrites, le Conseil Constitutionnel n’a pas encore rendu public le rejet du recours du mandataire de Ousmane Sonko. Ceux qui s’attendent à un sursaut de patriotisme de la dernière minute de la part de ce Conseil Constitutionnel là vont malheureusement déchanter.

Ce Conseil Constitutionnel-là, celui qui a été monté de toutes pièces par Macky Sall avec des arrières pensées peu glorieuses, celui qui n’a jamais manqué depuis 2012 à son devoir de gratitude envers son patron, même lorsqu’il a fallu inventer aux législatives de 2022 une règle électorale risible digne d’un film de comédie sur les républiques bananières, celui qui va jusqu’à chanter les louanges de la première dame au lieu de se limiter à faire prêter serment au président réélu en 2019, celui qui depuis le début du processus de validation des candidatures n’a cessé de faire de Yao N’Dré un enfant de cœur, ce Conseil Constitutionnel-là a déjà prouvé qu’il n’a aucune intention de mettre le droit et le devoir d’impartialité au-dessus des désirs du chef.

Ce Conseil Constitutionnel version Macky Sall est déjà entré dans l’histoire de la plus triste des manières. Il sait qu’un petit sursaut de la 25ème heure après 12 années de devoir de gratitude au chef de l’exécutif ne le grandira qu’un tout petit peu.

Depuis le début de la procédure de réception et de validation des candidatures, ce Conseil Constitutionnel a déjà prouvé à suffisance qu’il est capable d’aller plus loin que ce qu’il nous a servi aux législatives de 2022 avec à l’époque cette grosse farce sur les suppléants sans titulaires, sur les titulaires sans suppléants, et sur son refus d’appliquer à la coalition de son chef la jurisprudence Malick Gakou.

17 millions de sénégalais, y compris les 7 du Conseil Constitutionnel :

¤ Ont vu comment la DGE s’est comportée en partisan et fossoyeur de l’état de droit

¤ Ont vu comment la CDC s’est comportée en partisan et fossoyeur de l’état de droit

¤ Ont vu comment Macky Sall a mis la CENA en état de sommeil profond, en remplaçant sans gêne certains de ses membres par des militants engagés connus

¤ Savent que les candidats à la présidentielle que sont Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye sont victimes de conspirations

¤ Savent que Ousmane Sonko n’aurait jamais dû être radié des listes électorales

¤ Savent que ce qui se passe n’est que le fruit de la haine, doublée d’une peur bleue de Macky Sall envers Ousmane Sonko

Rien de ce que le Conseil Constitutionnel a fait jusqu’à présent n’était imprévisible ou n’a surpris qui que ce soit :

¤ Ouverture du dossier de candidature de Ousmane Sonko sans la présence de son mandataire

¤ Feindre d’ignorer les raisons de l’absence de l’attestation de la CDC que refuse de délivrer un militant de l’APR qui dirige cette entité

¤ Feindre d’ignorer la présence de la quittance de versement de la caution et le PV d’huissier

¤ Rejeter les parrainages des candidats de l’opposition les plus radicaux et les plus populaires

¤ Valider les parrainages des candidats plan B, C, D, E, F, ….. de Macky Sall

¤ Valider les candidats de diversion dont d’illustres inconnus incapables de rassembler 1000 parrains

Donc ce Vendredi 19 Janvier, le Conseil Constitutionnel ne devrait surprendre personne. A priori il refusera d’ouvrir les yeux pour voir, reconnaissant ainsi le droit à n’importe quel fonctionnaire, même militant de parti, de refuser de délivrer une pièce nécessaire à un candidat à la candidature. Le prochain président qui veut s’éterniser au pouvoir dira simplement à la CDC de refuser la caution de tous ses adversaires, ou à un maire de refuser de délivrer des extraits de naissance à ses adversaires.

Bassirou Diomaye Faye quant à lui, il l’a échappé belle grâce à la ténacité des experts informatiques du Pastef. Mais il est attendu au tournant puisque les sondages le donnent malheureusement vainqueur lui aussi face au candidat de la continuité de la dictature.

Cheikh Tidiane Dieye et Déthié Fall l’ont échappé belle grâce à leurs positions favorables dans le tirage au sort, qui laissait peu de place à l’invocation de doublons.

Habib Sy l’a échappé belle grâce au parrainage des députés.

Quoi que conclura ce Conseil Constitutionnel, cette décision de calme des sénégalais à quelques encablures des élections en dit long sur leurs intentions régler le problème, « tchi ni, walla tchi na » au 25 Février 2024. Le chaos tant espéré par le chef sortant n’aura pas lieu.

MARVEL NDOYE

E-mail : [email protected]

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