Le Sida ou Syndrome d’immunodéficience acquise est une maladie grave liée à l’infection au VIH. Il est apparu pour la première fois en 1981 aux Etats-Unis d’Amérique dans la communauté homosexuelle (1). Oui, au commencement, il était exclusivement une maladie des homosexuels ; ce n’est que secondairement qu’est apparue une transmission de l’infection par voie hétérosexuelle (2). Actuellement, il est admis par tous les chercheurs que le VIH n’est pas seul en cause dans la survenue du Sida (3) ; en vérité, une situation à risque (homosexualité, prostitution, toxicomanie, promiscuité sexuelle) est quasi obligatoire pour le développement du Sida ; c’est dire donc que le Sida une maladie des homosexuels et des pervers d’une manière générale et ceci va conditionner fondamentalement la perception du Sida par le Musulman qui ne devrait pas du reste différer de celle du Chrétiens et du Juifs. En effet, l’homosexualité est une perversion sexuelle réprouvée par toutes les religions monothéistes (Islam, Christianisme, Judaïsme). Sur ce plan, il y a une convergence parfaite ; l’homosexualité est l’une des pires turpitudes ; elle remonte à l’époque du Prophète Loth – contemporain de Abraham, le ‘’Père de tous les croyants’’ ; cette première communauté homosexuelle fut châtiée de façon mémorable par un terrible cataclysme ayant complètement détruit les villes de Sodome et Gomorrhe ; les récits qui sont rapportés dans la Thora, les Evangiles et le Coran sont plus qu’explicites et constituent pour les croyants un rappel éternel, du fait de l’immuabilité de la coutume de Dieu (5). La vie est un éternel recommencement dirait l’autre ! Ainsi, les mêmes turpitudes entraînent toujours les mêmes conséquences ; oui, la sanction est constante, même si les modalités peuvent varier en fonction de l’évolution de l’homme et de l’humanité – Dieu l’Eternel n’est-Il pas le Subtil ? Avant l’avènement du Sida, d’autres pathologies comme l’anémie de Biermer ou la Syphilis ayant sévi dans ces mêmes communautés avaient la même signification. Telle est, en toute vérité, la perception de tous les croyants et nier une telle réalité relève d’une incrédulité morbide ou d’une hypocrisie certaine. Ainsi, du fait de la liberté d’opinion, les non-croyants qui sont de très loin minoritaires doivent permettre aux croyants d’exprimer librement leurs croyances, de bâtir des théories ou des thèses à partir des Textes Sacrés et ensuite de les vérifier scientifiquement. C’est très clair, pour les musulmans, les chrétiens et les juifs, tout malheur lié à une pratique homosexuelle ou à une turpitude manifeste ne peut être considéré que comme une malédiction (une sanction divine). Il ne peut pas en être autrement ! Selon le Prophète (PSL) : « Il n’est pas un peuple qui ne soit ouvertement livré à la débauche, sans que la peste (fléau d’une manière générale) ne l’ait frappé, ainsi que des maladies qu’ignoraient ses ancêtres ». Quatorze siècles après, le Sida ne vient-il pas confirmer une telle prophétie ?
Il ne s’agit point de vouloir stigmatiser les sujets à risque – bien au contraire ! Car même si le Sida est incontestablement la maladie des homosexuels et des pervers, d’une manière générale, il demeure l’affaire de tous et des religieux en particulier. Et à y regarder de près, la lutte contre ce fléau constitue l’essence même de leur mission. Oui, le Sida est l’affaire de tous, car la sanction peut ne pas atteindre exclusivement les injustes. Et donc, du fait d’éventuels effets collatéraux, le pervers constitue un danger pour lui-même et pour son entourage. Heureusement que les justes sont le plus souvent épargnés et leur présence dans la communauté peut même être bénéfique aux injustes ; c’est la « Baraka des Justes » ; la Bible rapporte que s’il y’avaient seulement dix justes dans Sodome, l’Eternel n’allait pas le détruire (Genèse 18 : 21-33). C’est peut être ceci qui expliquerait, entre autres, le peu de pathogénicité (nocivité) de certaines souches et aussi leur moindre transmissibilité (4).
Oui, il ne s’agit point de diaboliser les sujets à risque. Non ! Mais une telle perception du Sida est nécessaire, voire obligatoire, pour envisager en conséquence une prévention plus efficace et une prise en charge plus effective. Oui, dans cette perspective qui celle de l’Islam et des autres religions monothéistes (Christianisme et Judaïsme), il est illusoire d’envisager une prise en charge thérapeutique efficiente en dehors d’un repentir sincère et donc d’une rupture définitive avec la pratique à risque – à l’aide de la prière qui prémunit contre la tentation et éloigne de la turpitude et des actions blâmables (6).
Au demeurant, dans la perspective religieuse, tous les fléaux sont liés à un problème de comportement et donc à une turpitude. Et donc point de lutte contre les fléaux en dehors d’un retour à Dieu – qu’il s’agisse du Sida, du paludisme, des autres maladies infectieuses et autres problèmes de santé publique (maladies cardiovasculaires, cancers, etc.), des problèmes environnementaux et des catastrophes naturelles de toutes sortes. C’est le même combat !
Certes, la Médecine moderne est laïque par essence ; c’est-à-dire qu’elle ne se réclame d’aucune religion et les respecte toutes ; et jusqu’à une date récente, le médecin pouvait se permettre d’ignorer totalement tous les Textes Sacrés, mais à l’heure actuelle, à l’ère de la mondialisation et de la globalisation, une telle attitude ne peut plus se concevoir, ce d’autant que le premier temps de la recherche est ‘’philosophique’’ et doit de ce fait solliciter toutes les sciences humaines – et la religion en est une non moins importante. C’est dire que la Médecine moderne doit impérativement s’ouvrir ou périr !!!
Docteur Mouhamadou Bamba NDIAYE
Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar
Pédiatre à Thiès
Recteur de l’Université Virtuelle « La Sagesse » de la Fondation Serigne Babacar SY Ihsaan – Bienfaisance (Thiès).
REFERENCES :
(1) W. ROZENBAUM. L’infection par le VIH : Définition du Sida – Histoire naturelle de l’Infection par le VIH. Sida – Guide pratique. Objectif Médical, N°57, Décembre 1988.
(2) VIH : explosion fulgurante de l’épidémie. Médecine Digest, Vol XXIV, N°3, Mars 1998.
(3) La « Théorie des cofacteurs » est confortée. Médecine Digest, Vol XVII, N°12, Décembre 1991.
(4) Immunité croisée VIH1 – VIH2. Médecine Digest, Vol XXIII, N°3, Mars 1997.
(5) La Bible : Lévitique 20 : 13 ; Genèse 18 : 1-33.
Le Coran : 11. Houd : 69-83 ; 7. Al-Araf : 80-84.
(6) Le Coran : 29. L’Araignée : 45.
La Bible : Luc 22 : 39-46.