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La république des conflits d’intérêts (Par Ibrahima Sadikh NDour)

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Jamais dans l’histoire du Sénégal, les conflits d’intérêt n’ont été aussi nombreux depuis l’avènement de Macky Sall au pouvoir. Si on publiait la liste des bénéficiaires des 500 milliards que l’État du Sénégal perd annuellement, en exonérations et en fraudes fiscales, la population serait ahurie de constater que cela ne profite qu’aux entreprises où les tenants du pouvoir y détiennent un intérêt quelconque (direct ou indirect), aux hommes d’affaires qui leur sont proches et à leurs différentes clientèles (politiques, maraboutiques, etc.). De plus, ce sont les mêmes qui bénéficient de nombreux marchés publics, conclus par entente directe, donc, qui captent une partie de nos maigres ressources grâce à la complicité des personnes investies de responsabilités publiques bien installées dans les arcanes du pouvoir.

Un conflit d’intérêts est une situation dans laquelle une personne se trouve lorsqu’elle est chargée d’une fonction d’intérêt général qui entre en concurrence avec des intérêts professionnels ou personnels (Dictionnaire encyclopédique de l’Administration publique). Le caractère généralisé des situations de conflits d’intérêts au Sénégal renseigne sur le degré de dépeçage du pays, le « tong-tong » de la République, que sont en train de se livrer nos élites politiques et administratives. Faut-il le rappeler, qu’en 2012, le candidat Macky Sall s’était fermement engagé à instaurer une « gestion sobre et vertueuse », puis, une fois élu, avait pris la résolution de « ne jamais mêler sa famille dans la gestion du pays ». Après 7 ans d’exercice du pouvoir, qu’en est-il exactement ? La réponse est sans ambages : le Sénégal de Macky Sall est la République des conflits d’intérêts ! Ces derniers sont banalisés jusqu’à devenir une gangrène. Les exemples concrets exposés ci-après, tirés de la gouvernance de Macky Sall, permettent d’étayer cette assertion.

Macky Sall et l’affaire Frank Timis

Le cas de conflits d’intérêts le plus grave et le plus scandaleux commis dans l’histoire du Sénégal reste, sans aucun doute, celui relatif à la signature, par Macky Sall, le 19 juin 2012, de deux (2) décrets portant approbation de contrats de recherche et de partage de production d’hydrocarbures conclus entre l’État du Sénégal, la société des Pétroles du Sénégal (PETROSEN) et la société Pétro-Tim Limited pour les blocs de Saint Louis Offshore Profond et Cayar Offshore Profond. Le conflit d’intérêts était manifeste, car au moment de la signature de ces deux (2) décrets, Macky Sall savait pertinemment que

  1. son frère Aliou Sall en était l’un des principaux bénéficiaires en sa qualité d’Administrateur Général de la filiale sénégalaise de Pétro-Tim Ltd enregistrée sous le nom de Pétro-Tim Sénégal SAU ;
  2. la société Pétro-Tim Ltd n’avait pas l’expertise technique, ni les moyens matériels, encore moins les moyens financiers pour honorer ses engagements, contrairement aux affirmations contenues dans les rapports de présentation accompagnant les deux (2) décrets.

Plus grave, une enquête diligentée par Macky Sall lui-même et confiée à l’Inspection générale d’État (IGE) concluait, en octobre de la même année, que Pétro-Tim Ltd ne remplissait pas les conditions pour obtenir des permis de recherche et d’exploration des hydrocarbures au Sénégal. Par conséquent, l’IGE lui suggérait de retirer les permis octroyés à Pétro-Tim Ldt en raison de sérieuses irrégularités. Comme à son habitude, Macky Sall a préféré « mettre le coude » sur ce rapport.

Pour l’histoire, on retiendra que les permis octroyés à Pétro-Tim Ltd étaient destinés, en fait, à la spéculation comme le prouve la rapidité avec laquelle cette compagnie a concédé ses droits à Timis Corporation, laquelle a cédé, à son tour, 60% des droits au major américain Kosmos Energy. La presse avait fait état du montant de la transaction, qui serait de 200 milliards de francs CFA. Deux petites signatures, sur deux bouts de papier appelés décrets, qui ont permis à une poignée de personnes privilégiées de « ramasser » 200 milliards de francs CFA ! Pour les poches et comptes bancaires de cette minorité de privilégiés, on a bradé une partie de nos ressources qui appartiennent à tous les sénégalais !  

Macky Sall nomme son frangin Aliou Sall à la tête du bras armé financier de l’État

Comme à son habitude, Macky Sall a fait du « wax wëddi » en usant de sa signature pour nommer son jeune frère, Aliou Sall, à la tête de la plus importante entreprise publique. En effet, les personnes averties savaient que Macky Sall ne disait pas la vérité lorsqu’il affirmait, de façon ferme et sans sourcilier, qu’il « ne mêle jamais sa famille à la gestion du pays » (Jeune Afrique, décembre 2016). Il a fallu moins d’une année, en septembre 2017, pour qu’il revienne sur ses déclarations en nommant son frangin à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) en violation de toutes les règles notamment celles relevant de l’éthique. En effet, aux termes de l’article 8 de la Loi n° 2006-03 du 4 février 2006 portant création d’un établissement public à statut spécial dénommé « Caisse des Dépôts et Consignations », le Directeur général de l’institution est « nommé par décret pour un mandat de six ans renouvelable une fois ». Or, le premier mandat du Directeur général limogé au profit d’Aliou Sall était toujours en cours, puisque sa nomination datait du 04 juillet 2012, soit 5 ans et 2 mois au moment de sa défenestration.

Plus grave, Aliou Sall n’a pas le profil de l’emploi même s’il s’est prévalu de son statut de « Conseiller en Planification et titulaire d’un Master en Administration publique ». En effet, la CDC, qui affichait des actifs de 130 milliards de francs CFA dans son bilan du 31 décembre 2016, est chargé de gérer les fonds (dépôts et consignations) appartenant notamment à des structures publiques en les fructifiant et en s’en servant pour financer certaines activités économiques. Dans le monde entier, compte tenu de la mission des caisses de dépôts et de consignation (faire fructifier l’épargne nationale et financer l’économie nationale), les dirigeants sont généralement choisis dans les métiers de la banque, de la finance, des placements et de la gestion des entreprises. Même s’il a été intégré dans le corps des conseillers en planification (une faveur plus qu’un mérite !), l’analyse du CV d’Aliou Sall montre qu’il ne dispose d’aucune expérience avérée dans les domaines de la finance, de la gestion bancaire, financière ou des entreprises. Il est plutôt reconnu comme un pantouflard à l’ambassade du Sénégal en Chine grâce à son grand frère Macky Sall alors, Premier ministre. Le Diplôme de l’école nationale d’administration (ÉNA) qu’il met en avant pour se réclamer « Énarque » ne trompe personne dans les milieux avertis. Il l’a obtenu en qualité d’auditeur dans le cycle international long de l’ENA (France), qui est une formation généraliste dédiée aux étrangers, donc différend du programme de formation des élèves français de l’ENA issus des concours d’admission et destinés à être des hauts fonctionnaires dans l’Administration française (les vrais énarques !). C’est à ces mains inexpertes, non qualifiées et incompétentes qu’on a confié les rênes de la CDC !

Plus grave, encore, lorsque Macky Sall affirmait qu’il ne mêle pas sa famille à la gestion du pays, il était en train de baliser la nomination de son frère à la tête de la CDC comme le prouve les différents actes posés. En effet, avant de parachuter Aliou Sall à la tête de la CDC, Macky Sall a fait adopter, par l’Assemblée nationale, en procédure d’urgence, puis a promulgué, le 15 juillet 2017, une loi modifiant celle de 2006 et relative aux règles d’organisation et de fonctionnement de la CDC. Cette loi, préparatoire à la nomination d’Aliou Sall, exclut, désormais, l’assujettissement de la CDC au Code des marchés publics, donc soustrait la CDC du contrôle de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP). En dépit du caractère colossal des sommes manipulées par la CDC (on parle aujourd’hui plus de 200 milliards de francs CFA), la nouvelle loi autorise cette dernière à fixer elle-même ses propres règles de passation de marchés publics en se contentant d’élaborer un manuel de procédures. Du jamais vu ! Et, cerise sur le gâteau, la loi du 15 juillet 2017 confère à la CDC une immunité d’exécution. Que faudra-t-il de plus pour démontrer la flagrance de la situation de conflits d’intérêts de Macky Sall dans cette affaire et, surtout, la préméditation de l’acte perpétré ? Rien ! Tout est sans équivoque. Il convient d’ajouter que le cas d’Aliou Sall est loin d’être isolé. Plusieurs membres de la famille de Macky Sall et de sa belle-famille ont bénéficié de son pouvoir de nomination à différentes stations publiques (Ministre-conseiller, Président de conseil d’administration, etc.) sans aucun mérite de leur part, sinon celui d’être un proche du Président de la République.

Baba Diao et les intérêts liés à l’exploitation prochaine des hydrocarbures découvertes au Sénégal

L’une des situations de conflits d’intérêts la plus grave et la plus flagrante dont personne n’ose parler, en dehors d’Abdou Mbaye (ce qui lui aurait valu des menaces de mort), du fait de la puissance corruptrice (appelée générosité ou mécénat) de l’intéressé, est celle impliquant Abdoulaye Diao dit Baba, tout puissant PDG de International Trading Oil and Commodities (ITOC) et Conseiller spécial en énergie du chef de l’État. Même si, d’après l’intéressé, il occupe ce poste de Conseiller spécial à titre bénévole, car ne bénéficiant « d’aucune forme d’avantages matériels et financiers (salaire, logement, dotation en carburant, véhicule et bureau) », sa nomination contrevient aux règles d’éthique élémentaires et le met en situation de conflits d’intérêts, de manière flagrante, dès lors qu’il poursuit allègrement ses activités privées cumulativement à ses responsabilités publiques auprès de Macky Sall.

Pour mesurer la gravité de la situation de conflits d’intérêts dans laquelle se trouve Baba Diao, il est nécessaire de rappeler certains faits importants le concernant. Baba Diao est Ingénieur diplômé de l’institut français du pétrole, en raffinage et pétroléochimie. C’est lui qui a mis en place, en 1981, la société nationale des pétroles du Sénégal (PÉTROSEN). Deux ans après son départ de l’Administration sénégalaise, il créa, en 1986, l’International Trading Oil and Commodities (ITOC) S.A. Cette compagnie est spécialisée dans le commerce international du pétrole et des produits dérivés (achat et vente). Baba Diao ne s’est pas limité à cela. Il a participé, aussi, à la mise en place de la société Oryx Sénégal dont l’objet social est le stockage de produits pétroliers dans l’enceinte du Port Autonome de Dakar. ITOC SA a gagné, auprès de la Société africaine de raffinage (SAR), plusieurs contrats de livraisons de cargaison de pétrole brut et de produits finis ( butane, gasoil, etc.).

Même si Baba Diao et ses thuriféraires refusent de l’admettre, les développements enregistrés par sa compagnie ITOC SA, depuis 2015, et certaines initiatives qu’il a prises récemment sentent fortement l’odeur des hydrocarbures découvertes au Sénégal ainsi que leur exploitation qui est sur le point de démarrer. En effet, Baba Diao a créé, le 15 mars 2015, la société ITOC Suisse à Genève chargée, selon lui, de « gérer le volet financier des importations de pétrole brut et de produits pétroliers, les opérations de couverture (hedge) et la réservation de tonnages ». Cette initiative s’est accompagnée de la création, au Sénégal, d’une institution financière, où il est l’actionnaire majoritaire, enregistrée sous la raison sociale de Banque Outarde S.A. Chose importante à souligner : Aliou Sall, frère de Macky Sall, fait partie des administrateurs de cette nouvelle banque. C’est le cas typique d’une situation de conflits d’intérêts dans une république bananière : le patron de la CDC, bras armé financier de l’État (des actifs supposés supérieurs à 200 milliards de CFA), censé travailler avec toutes les banques du Sénégal (et d’ailleurs), est administrateur d’une banque avec laquelle la CDC pourrait faire affaire. Si officiellement l’objet de la banque Outarde S.A. est de soutenir les petites et moyennes entreprises – industries sénégalaises, tout laisse croire que la raison qui sous-tend la création de cette nouvelle institution financière serait le désir de capter une partie importante des transactions bancaires et financières liées à l’exploitation prochaine des hydrocarbures au Sénégal. Ce qui pose véritablement une situation de conflits d’intérêts réelle, à défaut, une situation de conflits d’intérêts en apparence. Dans tous les pays soucieux d’éviter des conflits d’intérêts de ce genre, l’intéressé se verrait obligé de placer ses actifs dans une fiducie (avec ou sans droit de regard) pour pouvoir exercer des responsabilités publiques.

Youssou NDour, ministre-entrepreneur culturel et patron de presse

La situation de Youssou Ndour est un cas d’école en matière de conflits d’intérêts, outre le fait qu’elle illustre parfaitement la banalisation des institutions républicaines ainsi que le piétinement des valeurs qui doivent sous-tendre leur fonctionnement. Youssou NDour est ministre de la République, sans discontinuité, depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir (anciennement Ministre de la Culture et actuellement Ministre sans portefeuille). Cumulativement à ses charges publiques, il est aussi entrepreneur culturel et PDG de l’un des plus importants groupes de presse du Sénégal (GFM).

En sa qualité de Ministre, il s’est vu attribuer, plus d’une fois, l’animation des vacances citoyennes par son collègue du gouvernement en charge de la jeunesse. Il s’agit de contrats ayant lié sa structure de production musicale et le Ministère de la jeunesse pour promouvoir les valeurs civiques à travers la prestation d’une dizaine de concerts musicaux. Le montant d’un seul contrat pour assurer l’animation des vacances citoyennes est de plusieurs centaines de millions de francs CFA. Le monde musical a toujours dénoncé cette situation de conflits d’intérêts, où manifestement, Youssou NDour aurait profité de ses fonctions ministérielles et de sa proximité avec Macky Sall (dont il est l’un des principaux soutiens) pour faire bénéficier à sa structure des contrats publics. La sortie courageuse de Coumba Gawlo Seck, pour dénoncer cette situation de conflits d’intérêts indigne d’une République et contraire aux engagements du Président Macky Sall, est encore fraîche dans les mémoires : « “Nioun Sénégal Fékké Boolé Wouniou Ci”. Nous sommes nés au Sénégal, nous y avons grandi et nous investissons notre argent pour que le pays aille de l’avant”. Il est inadmissible de confier l’animation des vacances citoyennes à une même personne deux ans de suite. Ce n’est pas normal. Je suis une citoyenne sénégalaise et j’estime que tout un chacun devrait être en mesure d’apporter sa contribution au développement de ce pays ».

La preuve que les situations de conflits d’intérêts sont devenues une banalité dont personne ne prête plus attention vient d’être donnée par le litige ayant opposé le GFM à la RTS (télévision publique) au sujet de la transmission des matches de la coupe du monde Russie 2018. Après une bataille médiatique entre les 2 structures belligérantes, suivie d’une plainte de la télévision publique contre le GFM, le Premier ministre a essayé de jouer les bons offices pour tenter de trouver une solution consensuelle en les convoquant à son bureau. Chose gravissime, c’est Youssou NDour, en personne, qui avait dirigé la délégation du GFM en sa qualité de PDG du groupe avec sa casquette de Ministre de la République en bandoulière. D’après ce que l’on en sait de cette rencontre, à travers les différents comptes-rendus faits par la presse et grâce au communiqué sorti par les organisations syndicales de la RTS, Youssou NDour aurait lancé au visage des représentants de la RTS  « vous n’êtes rien, vous êtes dépassés ». Ce qui aurait fait sortir de ses gonds le directeur commercial de la RTS qui lui aurait rétorqué « vos propos ne sont pas corrects, vous ne devez pas nous parler de la sorte ». Suffisant pour que le Premier ministre intervienne « non sans rabrouer le représentant de la RTS :  ?n’oubliez pas que vous parlez à un ministre de la République… ”». Un Premier ministre qui s’immisce dans un différend contractuel de nature privée impliquant un Ministre de la République avec lequel il négocie et … se transforme en son avocat défenseur ! C’est hallucinant ! Cela ne se passe qu’au Sénégal, exactement sous le règne de Macky Sall.

Les conflits d’intérêts : une pratique généralisée devenue banalisée

Le Sénégal est malade de la généralisation et de la banalisation des situations de conflits d’intérêts qui ne favorisent que le développement de la corruption, de la concussion, de la collusion, etc. Même le griot attitré de Macky Sall n’est pas en reste dans cette entreprise organisée de dépeçage de la République aux allures de sport national. Interpellé par une ponte de l’APR, avec qui il est en conflit et qui lui demandait de justifier son enrichissement subite, démesuré et inexplicable, il n’a trouvé rien de mieux à répondre, face aux caméras, qu’en plus d’être Député, il doit sa fortune à son rôle de « courtier » compte tenu de la richesse de son carnet d’adresses, lequel lui permet de faire ouvrir toutes les portes de la République ! Comment peut-on être parlementaire et « courtier » à la fois ?

Comme le Président de la République n’offre pas une conduite exemplaire et irréprochable, beaucoup de Ministres du gouvernement, de Directeurs généraux d’entreprises publiques, de Directeurs d’agences, de Directeurs centraux de l’Administration publique, de Directeurs de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) ont des entreprises en sous-main (gérées par des personnes fidèles), qui gagnent des marchés auprès des structures qu’ils dirigent ou continuent de gérer, par personnes interposées, leurs entreprises privées en leur facilitant notamment l’accès aux marchés publics. Le nombre important d’ententes directes pour attribuer des marchés publics et le recours fréquent à la technique du fractionnement des montants des marchés pour éviter de recourir à un appel d’offres expliquent en partie cette situation.

Pour conclure, il est illusoire de croire que le Sénégal pourrait se développer avec ce genre de pratiques où ses maigres ressources publiques sont vampirisées et siphonnées par une partie de son élite politique et administrative. Une minorité qui se développe alors que la majorité s’enfonce dans les abîmes de la pauvreté. Il est reconnu, aujourd’hui, que lorsque les dépositaires de responsabilités publiques sont dans des situations de conflit d’intérêts réel, potentiel ou apparent, cela mine sérieusement la confiance des populations à leur égard et sème des doutes sur leur intégrité et leur impartialité. De nombreuses études empiriques le prouvent et des faits tirés de l’histoire récente le corroborent. Les conflits d’intérêts font le lit du trafic d’influence, de la corruption et de la concussion. Ils constituent un visage hideux de la mal gouvernance économique, financière et budgétaire.

Ibrahima Sadikh NDour

[email protected]

8 Commentaires

  1. Démonstration ne peut être plus exhaustive et claire.
    Ousmane Sembène dans Guélawaar fistigeait déjà le niakk faydisme et le niakk jômisme des populations qui se laissent avoir par des bandits aka dirigeants qui dans tout pays normal ne verront jamais le soleil.

  2. Wow ! J’approuve ce texte bien fouillé, précis sur les faits, d’une grande clarté et agréable à lire. Je l’ai archivé ! Merci Ndour pour cette nouvelle démonstration de la mal gouvernance de Macky qui est une véritable calamité ! Du grain à moudre pour tous les patriotes intéressés par notre cher pays et soucieux de le protéger des prédateurs actuels. Un dossier d’accusation contre la famille Sall-Faye qui prend déjà beaucoup d’épaisseur ! Ils rendront compte un jour. Sooner or later !

  3. Belle contribution
    Cela devrait inquiéter- dans un état de droit- ce seul article aurait certainement incité le parquet à diligenter une enquête, mais croire cela c’est ne pas comprendre l’article.
    Bravo, et merci.
    Me Mbaye

  4. Excellent article. Mais à noter que, autant les choses sont claires dans l’esprit de tous les sénégalais honnêtes, autant elles le sont d’autant dans l’esprit de Macky, de celui de sa famille et des gens de son pouvoir. Conséquence: ils n’ont aucun doute de ce qui leur arrivera s’ils perdent le pouvoir, une peur bleue les pousse alors à s’agripper, contre toutes les lois de la république, contre toutes les lois humaines.

  5. Bonjour Ibrahima,

    Un grand M E R CI d’avoir abordé ce sujet qui me trottait dans la tête depuis un moment. Je dois avouer que je n’aurais pas pu écrire un texte aussi documenté avec le style qui sied.

    J’invite toute personne qui connait d’autres noms à allonger cette liste de prédateurs. Elle sera ressortie au moment opportun :

    – Marième Faye Sall, Présidente de la Fondation « Asservir le Sénégal » qui reçoit 650 millions de FCFA de la BMCE pourtant sensée appartenir à Karim Wade selon la CREI, Il est également question d’un don de 12 milliards versés en l’échange de l’octroi d’un puits de pétrole par Macky Faye.

    – Baba Diao, qui est le 1er Ministre Conseiller à avoir été nommé dès l’élection de Maki et fournisseur d’hydrocarbures pour l’État

    – Youssou Ndour, Sinistre Conseiller, chanteur et PDG IGFM, ayant gagné des contrats notamment de prestation musicale (subventions Bercy, Vacances Citoyennes)

    – Aliou Sall, frère de … Ayant travaillé pour Franck Timis alors qu’il était encore employé à l’ambassade du Sénégal à Pékin, Administrateur de la Planque de Dakar et Gérant de la Caisse des Dépôts et Consignations (Petrotim sera jugée dans un autre volet)

    – Mamadou Diagna Ndiaye, admnistrateur du groupe Mimran (CSS, banques, … ) et Ministre Conseiller
    – Serigne Mboup, PCA puis DG de la SA et membre du Conseil d’administration de Trace Atlantic Oil Ltd (TAOL) attributaire de la licence d’exploration du gaz et du pétrole sur le bloc offshore Djiffère. Il est aussi membre de la Direction de TAOL
    -…

    Merci /
    Thiakiry

  6. Je suis cette fois tout à fait d’accord avec vous M. Ndour. Vous soulevez avec raison la généralisation et la socialisation de la corruption chez nous, au point que tout président et tout gouvernement qui arrive l’érige en règle pour pouvoir diriger tranquillement. La responsabilité est donc collective mais elle n’est pas du seul fait des politiques. C’est pourquoi votre article me laisse sur ma faim car vous n’osez pas aborder de front l’immense responsabilité des marabouts dans le développement de la culture de la corruption chez nous. Combien de marabouts voire des khalifs généraux téléphonent chaque jour des ministres, des directeurs généraux, des gouverneurs ou le président lui-même pour obtenir des privilèges, des interventions ou des passe-droits ? Combien de marabouts téléphonent tous les jours des autorités pour faire libérer leurs amis ou talibés pourtant clairement condamnés pour des délits ou des crimes graves ? Combien ? Et tout cela au mépris de tout droit ou loi et toujours en utilisant le chantage confrérique ! Tout le Sénégal sait ça mais on préfère trouver les responsables ailleurs et c’est ça aussi notre hypocrisie collective. Certains hauts fonctionnaires ont même peur de leur NON aux pressions des marabouts préférant piétiner leur éthique de gestion. Donc M. Ndour c’est erroné de rendre Macky Sall seul responsable de cette déchéance de notre société. Abdoulaye Wade disait en son temps « chaque Sénégalais a son prix », c’est pour vous dire.. Tous nos politiciens actuels sont responsables de cette régression sociale et quand nos opposants vont rendre visite à ces marabouts, ce n’est pas pour leur demander de revoir leurs comportements, mais pour leur promettre qu’ils vont augmenter leurs privilèges quand ils seront au pouvoir. Alors cherchez l’erreur…

  7. Tous nos agrégats économiques sont au vert, la croissance économique est passée de 3% sous l’ancien régime à 7 % maintenant, les chantiers et ouvrages fleurissent et poussent comme des champignons partout sur l’ensemble du territoire national, les belles valeurs de gouvernance ont remplacé le népotisme, la dévolution monarchique, la boulimie financière et foncière qui caractérisait entre autres l’ancien régime, les coupures d’électricité sont derrière nous, le désenclavement des contrées éloignées, l’hydraulique et l’électrification rurales. Il faut être aveugle ou de mauvaise foi pour trouver à redire sur l’ensemble d’un tableau totalement positif et satisfaisant.

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