Moscou a annoncé mercredi expulser des diplomates français, italiens et espagnols en représailles aux expulsions similaires de diplomates russes décidées dans la foulée de l’offensive russe en Ukraine. Le bureau de Moscou de la chaîne canadienne CBC a par ailleurs été fermé.
Au total, 34 diplomates français, 27 diplomates espagnols et 24 diplomates italiens doivent quitter le pays d’ici une à deux semaines, a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans des communiqués séparés.
Le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé la réplique russe, sans « aucun fondement légitime ». En avril, la France avait annoncé l’expulsion de 41 diplomates russes qui se livraient selon elle à des activités d’espionnage sous couvert de leur ambassade, précisant que la sanction s’inscrivait dans « une démarche européenne ». À l’inverse, « le travail des diplomates et des personnels de notre ambassade en Russie s’inscrit pleinement dans le cadre de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires », a souligné le Quai d’Orsay.
De nombreux autres pays européens, comme l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Slovénie, l’Autriche, la Pologne, la Grèce ou la Croatie, ont massivement expulsé des diplomates russes depuis le début de l’offensive russe en Ukraine le 24 février. Dans certains cas, ces expulsions ont été accompagnées d’accusations d’espionnage. Moscou a promis de répondre à chacune de ces mesures et des dizaines de diplomates occidentaux ont déjà été expulsés de Russie.
« C’est un acte hostile, mais il faut absolument éviter de rompre les relations diplomatiques. Cela ne doit pas conduire à la rupture des canaux diplomatiques », a déclaré le chef du gouvernement italien Mario Draghi lors d’une conférence de presse à Rome. L’Espagne « rejette » l’expulsion de 27 de ses diplomates, a indiqué pour sa part dans un communiqué le ministère espagnol des Affaires étrangères.
Par ailleurs, l’ambassadrice suédoise Malena Mard a été reçue ce mercredi, à sa propre demande, au ministère russe des Affaires étrangères pour informer Moscou, selon un communiqué de la diplomatie russe, de la décision du gouvernement suédois de demander l’adhésion à l’Otan. Une démarche vue d’un très mauvais œil par la Russie.
La Russie a également annoncé mercredi la fermeture du bureau de Moscou de la radiotélévision canadienne CBC et l’annulation des accréditations et visas de ses journalistes, en réplique à l’interdiction de diffusion de chaînes du groupe russe RT au Canada. « CBC est devenu un mégaphone de propagande » antirusse, a affirmé, lors d’un briefing hebdomadaire, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.