La tête d’Abdoul MBaye a-t-elle été sacrifiée par Macky à Mimran, et à quel prix ? Serigne Fallou Dieng

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D’abord  le signe que je décèle  de cette nouvelle composition du gouvernement,  c’est la prééminence  des lobbies économiques sur les rouages étatiques, puisque consacrant l’aboutissement logique d’une querelle de très mauvais goût  au sommet de l’Etat, mettant aux prises le premier  ministre  et de puissants lobbyistes,  nichés à la présidence de la République.

La  fureur de la  saga politique entre : ABDOUL  MBAYE, le premier ministre  et  DIAGNA NDIAYE,  le très influent administrateur,  a  fait que  le peuple  sénégalais y perdait son latin. Maintenant, la question que l’on doit se poser,  est celle de savoir, si la nouvelle équipe gouvernementale reviendra  sur les mesures de libéralisation,  oui ou non ? C’est-à-dire la levée d’interdiction d’importation du sucre par la CSS.

Par exemple :

Premièrement, de permette à nouveau  à la compagnie sucrière sénégalaise  (CSS), « la branche d’activité du groupe Mimran »  qui est en position de monopole sur le marche sénégalais   – depuis l’installation de Jacques Mimran, père de Jean-Claude, à Richard-Toll en 1970-  à consolider son monopole  face  aux importateurs  locaux. Mais aussi, de mener à bien son projet  dénommé  KT 150 – consistant à augmenter la capacité de production de sucre, de 100 000 à 150 000 tonnes annuelles.  – Objectif affiché et qui était soutenu à tout prix par le régime d’ABDOULAYE WADE, jusqu’à sa défaite en mars 2012.

Deuxièmement,  de  lui concéder l’accaparement  des terres occupées par des éleveurs, qui s’étendent sur plus de 4312 hectares supplémentaires, qu’il  réclame  aussi pour  réaliser  le KT 150. Il faut remarquer aussi objectivement, que la CSS, est l’entreprise sénégalaise qui occupe la première place en matière d’emploi de main d’œuvre locale dans le pays. Un élément  qui n’est pas une mince affaire, dans un pays où l’emploi est rare et manque même terriblement. Par conséquent, il faut bien tenir compte alors dans la résolution de ce conflit d’intérêt, cet élément.  Comme on le constate, la solution d’un tel conflit nécessite beaucoup de tact et de doigté des autorités, pour sauver les meubles. C’est en fait comme qui dirait « Chacun son métier et les vaches seront bien gardées »

S’agissant de  notre lecture sur le choix  de MIMI  TOURE, comme Premier ministre,  pour ma part, c’est un choix judicieux, dans la mesure où  il n’y pas eu de contestation venant de son parti.  Et au vu de sa prestation au Département de Garde des sceaux et ministre de la justice, elle bénéficie de préjugés favorables au niveau des observateurs avertis, pour remplir sa nouvelle mission à cette station de Primature. En un mot, elle a bien le profil du poste au regard de son parcours en général.

Mais aussi, on pourrait tout de même craindre maintenant, est-ce que l’actuel PM n’abandonnera pas la poursuite  des audits, allait à vau-l’eau, à cette phase cruciale de balbutiements ou de gestation de sa mise en œuvre. Parce que présentement,   personne ne sait « si  c’est du lard ou du cochon ». C’est pour cette raison majeure, qu’il faut souhaiter vivement, que le bon travail qu’elle a entamé dans ce domaine au ministère de la justice, soit poursuivi avec rigueur et fermeté, jusqu’à son terme, et que tous les coupables avérés soient sévèrement châtiés.

En outre,  la  méthode utilisée  contre  la traque des biens supposés mal acquis,  ainsi que l’intention nouvelle, d’opter maintenant pour la médiation pénale et la transaction avec les coupables, commencent  à  rebuter  et faire douter certains Sénégalais de bonne foi, de cette ferme volonté de Mimi, qui était affirmée sans équivoque au début pour régler définitivement cette question de manière radicale et une bonne fois pour toutes. Nous sommes nombreux maintenant, à estimer ou juger, que  la  démarche  se révèle tatillonne et peu ferme actuellement. Elle est épaisse aussi d’erreurs, de défauts ou maldonne dans la procédure. Sur ces entrefaites, le départ de MIMI du Département de la Justice, ressemblerait fort, à « battre en retraite » ou un recul  de la part du gouvernement dans ce dossier. Et si toutefois, son successeur ne poursuivait pas dans la même fermeté l’œuvre entamée par cette dernière, avec la même rigueur envers les incriminés, ce sera l’échec total d’une heureuse et louable initiative, pour nettoyer à jamais notre environnement social et politique. Mais peut-être, avec l’arrivée de Me SIDIKI KABA, nous pourrons probablement nous rassurer dans une certaine mesure à cause de son expérience, jusqu’à preuve du contraire et plus amplement  informés.

Serigne Fallou Dieng

Cercle des intellectuels soufis

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