Le ministre des Infrastructures et des Transports, Thierno Alassane Sall, a annoncé que l’état d’avancement des travaux de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) est presque de 65%. Il était hier sur le site pour s’enquérir de la situation.
C’est la première visite du ministre des Infrastructures et des Transports à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass. Le ministre, accompagné des différents directeurs généraux, qui dépendent de son département, a indiqué, au terme de la visite que « la plupart des travaux avance assez correctement. Globalement, nous sommes à près de 64 voire 65%. Mais, selon les corps de contrôle, nous sommes beaucoup plus avancés. La tour de contrôle, le pavillon présidentiel… sont relativement plus en avance », a confirmé Thierno Alassane Sall. Le rythme du travail est jugé relativement satisfaisant. Après cette visite, les autorités en charge du projet auront une date exacte de la finition des travaux. Toutes les parties prenantes sont décidées à aller vite même si tout porte à croire que la livraison de l’ouvrage se fera au –delà de fin décembre 2014 comme prévu récemment. D’ailleurs, l’ingénieur en génie civil, Mamadou Bilo Ba a fait comprendre que même si les travaux prennent fin l’année prochaine, l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) viendra à Diass pour une mission d’inspection. Une opération qui peut prendre 3 à 6 mois », car entre la date de finition et celle d’exploitation de l’Aibd, il y a bel et bien un intervalle, confirme l’ingénieur. Revenant sur les sites de recasement construits pour dédommager les populations qui avaient élu domicile sur lieu de l’aéroport de Diass, le ministre a précisé que ces domiciles attendent d’être occupés. « Dans ces lieux d’habitation, il y a des réseaux d’adduction d’eau et d’électricité. S’il devait y avoir une inondation, ce serait le dernier site à être inondé au Sénégal », a dit Thierno Alassane Sall, avec le ton de la plaisanterie. 80 à 90% des maisons ont été construites en étroite concertation avec les populations, selon le ministre. Au fur et à mesure que le projet évolue, il y a des demandes nouvelles qui s’ajoutent et l’Aibd les étudie avant de les intégrer pour la plupart.
300 logements construits pour le recasement
Thierno Alassane Sall est convaincu qu’il ne sera pas facile de faire quitter les populations autochtones qui seront obligées de laisser derrière elles les vieilles habitudes et traditions. « Nous comprenons les hésitations. C’est vraiment un problème psychologique, même s’il reste à prendre en compte des aspects matériels », a-t-il déclaré. Interpellé par la villageoise Astou Diouf pour l’érection d’un marché, le ministre, très serein, a répondu que cela n’était pas prévu dans la maquette de réalisation du site. Toutefois, M. Sall reste ouvert : « Si l’on regroupe forcément trois villages, l’économie locale peut être boosté par la mise en place de cette infrastructure ». Il prévient déjà qu’ultérieurement, lorsque l’aéroport sera ouvert, l’activité économique va être plus dense. Le processus tel qu’il a été conçu, a eu le consentement de l’ensemble des populations et des autorités coutumières. Elles même subissent les fissures des murs de leurs logis », témoigne Thierno A. Sall, qui indique qu’il y a une nette volonté de ces dernières d’être recasées dans les villas. « L’extension du village est impossible avec les travaux. Elles subissent la contrainte », avoue le ministre. «Nous avons tous intérêt à ce que les recasements se fassent. Le coût des villas est de 12 millions Cfa, l’unité. 300 villas ont été construites en tenant en compte les critères sociaux-les personnes vulnérables comme les veuves, les personnes âgées… », a-t-il expliqué. Pour l’essentiel, les populations sont d’accord pour quitter le site et occuper les maisons de recasement, conclut le ministre.
Aibd en conformité avec les normes de qualité
Le nouvel Aéroport international Blaise Diagne de Diass répond aux normes de qualité. Ce qui fait, d’après l’ingénieur en génie civil Mamadou Bilo Ba, que le Sénégal est au top, en Afrique de l’Ouest. L’Aéroport international Blaise Diagne de Diass, de niveau Iata/B, a une superficie totale de 4.000 ha. L’infrastructure a une capacité d’accueil de 3 millions de passagers par An, avec une possibilité d’extension de 10 millions annuellement. Le bloc technique et la tour de contrôle forment une superficie de 4.203 m2. Dans un document de deux pages remis à la presse, il est mentionné que le fret (8.600 m2) peut traiter 50.000 tonnes de marchandises par an et que le nombre de mouvement des avions est de 40.000. Il est aussi expliqué que la catégorie utilisée de lutte anti feu est de type « Icao 9 ». L’Aibd est conçu pour accommoder le nouvel airbus A 380 et le Boeing 747. L’ingénieur en génie civil informe que c’est le Groupe Saudi Ben Laden qui a gagné le marché de la construction de l’édifice. Aussi, s’empresse-t-il d’ajouter que le contrôle revient au Groupe tunisien Studi. En ce qui concerne les bâtiments, l’aérogare principal compte 6 passerelles télescopiques comprenant deux étages plus mezzanine de 42.000 m2. Le pavillon présidentiel distant de 3Km de l’aérogare est de 3.430 m2. Quant à l’aérogare pèlerins, il occupe 2.335 m2. La tour de contrôle, longue de 54 mètres permettra de surveiller la circulation des avions. Mamadou Bilo Ba rappelle que la Station pompier grande de 890 m2 sert à prévenir les feux de piste. La piste d’envol, qui est longue de 3,5 km et 75 mètres de large est prête. Néanmoins, l’ingénieur précise qu’il reste les systèmes de balisage. Alors que le tarmac commercial comporte 44 positions de stationnement d’avions, le tarmac présidentiel (idem pour le tarmac cargo) a deux positions de stationnement. La piste affectée à l’aviation générale peut accueillir 18 positions de stationnement. Concernant le parking de voitures (bus), il a une capacité de 700 places. Du côté logistique, 150 à 200 conteneurs peuvent être importés en un mois. En guise de spécimen, 1.428 conteneurs ont été déjà livrés sur le chantier.
Serigne Mansour Sy CISSE