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L’affaissement d’un mur du Stade Demba Diop, un drame de plus qui a fait 8 morts et une centaine de blessés !

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Encore un drame de plus ! Un drame, profondément regrettable, dû par une négligence coupable de nos autorités et de l’indiscipline par ailleurs. Ce qui est inadmissible, dans un pays où la prévoyance est de rigueur et fait partie intégrante des règles permanentes de bonne gouvernance. Ceci étant, la responsabilité des autorités dans ce drame est pleine et entière sur toute la ligne, par le fait que le gouvernement ait observé la dégradation continuelle de ce stade, comme si de rien n’était, ceci chaque jour davantage, sans aucune intervention de sa part en amont, afin d’enrailler la catastrophe qui se dessinait inexorablement, avant qu’elle ne se produise subitement. Malheureusement, comme d’habitude, ce n’est qu’après ce drame, qui nous a coûté, pour l’instant, 8 pertes en vies humaines et une centaine de blessés graves, que le ministre de tutelle vient nous annoncer la fermeture du stade. C’est bien triste et tardif comme mesure, car, c’est en quelque sorte, l’intervention du médecin après la mort. Alors que, l’on dit parfaitement que : gouverner c’est prévoir.
Il me semble bien utile qu’il faut souligner avec force ce qui suit et qui est le soubassement des malheurs qui nous arrivent. En effet, l’accumulation des fautes récurrentes et non corrigées ; l’imprévoyance des graves risques ; la vanité ou suffisance de nos gouvernants d’hier à aujourd’hui ; l’impunité sélective dont bénéficient certains responsables de ces nombreuses catastrophes ; la négligence criminelle de ne pas accorder l’importance qui sied et doter à la sécurité publique les ressources humaines et financières nécessaires et suffisantes, etc., sont souvent les principales causes des drames récurrents, que nous subissons, impuissamment, dans tous les domaines d’activités de notre pays.
A la limite, le Sénégal pourrait être comparé, fort bien, à un bateau ivre, qui tangue depuis des décennies vers une catastrophe et dont ses différents capitaines, depuis lors, ont été jusque-là, dans l’incapacité matérielle de redresser ses gouvernails, pour éviter le naufrage imminent à notre Sunugaal.
Il est évident, que nos gouvernants auraient bien pu éviter cet énième drame, si seulement, ils avaient, dès le départ, bien compris et appliqué enfin, le principe certes, élémentaire, mais fondamental, qui veut, qu’en matière de sécurité publique, il faudrait toujours en amont, prendre des mesures de prévoyance et ensuite de sauvegarde, et non, de faire le médecin après la mort. Et, il ne sert à rien, après un tel drame, de venir, devant les parents éplorés, verser des larmes de crocodile, accompagnées de lamentations puériles et condoléances attristées, soi-disant. Ce n’est pas ce que l’on attend de nos gouvernants.
A propos de nos forces de l’ordre et de sécurité, sans équivoque, l’on se rend compte aujourd’hui que progressivement, nos autorités les ont transformées et de fait, en celles de désordre et d’insécurité à l’égard de leurs populations. C’est ce qui expliqued’ailleurs, leur emploi abusif et récurrent de grenades lacrymogènes et de la brutalité, à chaque fois, qu’elles font face aux populations. Pourtant, celles-ci aux mains nues ne présentent aucun danger public. En outre, ces forces, de fait publiques, sont progressivement privatisées aujourd’hui et deviennent étrangères auprès des populations, qu’elles sont censées protéger et défendre. Dans notre pays aujourd’hui, tout devient marchand, à savoir tout service qui naguère était public et gratuit, se paie, maintenant. C’est ainsi d’ailleurs, que tout le domaine public, qui relevait de la République et fut gratuit pour les populations, se rétrécit comme une peau de chagrin, au profit du privé. La preuve, la présence des forces publiques, donc celles de la République, qui doivent assurer, en permanence, la sécurité et quiétude des populations sénégalaises, gratuitement, partout où elles se regroupent en nombre important, est devenue payante. Seuls, les membres du gouvernement ou autorités de la République ont le privilège de se faire protéger nuit et jour, et ce, jusque dans leur domicile. Avec une telle discrimination dans l’utilisation des forces publiques, on peut bien se demander, dans quelle sorte de République, nous sommes ? Et cependant, ces forces, en question, sont bien rémunérées par l’argent du contribuable sénégalais.
A notre intime conviction, il ne serait nullement faux ni exagéré, de dire, dans le cas d’espèce et notre pays, que nos gouvernants, au passé comme au présent, considèrent ou prennent les populations sénégalaises, comme pour du bétail. Loin s’en faut.
Revenons à ce drame du stade Demba Diop avec quelques déclarations de hautes autorités de la République qui démontrent, combien la négligence de l’Etat est coupable dans ce drame :
« Me Augustin Senghor appelle l’Etat à vite réhabiliter les stades de Demba Diop et Léopold Sédar Senghor09/12/2013Dans « Politique »
« Dans deux mois au plus tard, les travaux de réhabilitation vont démarrer, a-t-il indiqué soulignant que tous ceux qui organisent des manifestations dans l’enceinte sportive seront convoqués et informés. »
« Le stade Demba Diop, inauguré en 1963 pour les besoins des Jeux de l’amitié, est dans un état de dégradation avancée au niveau de sa pelouse et des tribunes. »
« Sport : le ministre annonce une batterie de mesures22/01/2014Dans « Politique »
« Demba Diop est dans un état de délabrement avancé selon l’adjointe au préfet de Dakar12/02/2014 » Ces différentes déclarations sont assez édifiantes pour nous montrer que le danger était bien apparent.
Ainsi, au vu de l’état réel dans lequel se trouve ce stade, véritablement, en état de délabrement et de vétusté très avancé, comme vient de l’annoncer, le stade devait être fermé depuis belle lurette. Mais également, ce drame survenu au stade ne devait point surprendre les autorités. Par conséquent, ceux qui continuaient malgré tout à y organiser encore des compétions, sont parmi les premiers responsables de ce drame. Car, ils ont agi en parfaite connaissance de cause des risques qui apparaissaient. Vient ensuite, l’on remarque cette absence de maîtrise des forces de police dans les cas de telles manifestations et mouvements de foules, et les moyens inappropriés qui ont été employés, et enfin, cette marque indélébile qui caractérise le Sénégalais en général et lui colle à la peau, c’est-à-dire l’indiscipline et l’incivisme au plus haut point à l’égard des biens publics et du patrimoine, qui nous est commun.
Nous sommes, aujourd’hui, en 2017 et malgré tous les constats alarmants qu’ils avaient déjà faits à l’époque, et les déclarations fracassantes, sous-entendues, de décisions fermes, pratiquement, voici 3 ans depuis lors, absolument rien n’a été fait dans le sens de la réhabilitation de ce stade. Voilà, comment chez-nous, notre gouvernement travaille. Il fait, comme si de simples déclarations pompeuses, non suivies d’actes concrets, pouvaient suffire pour régler, comme par une baguette magique, les épineux problèmes auxquels notre pays est confronté et doit faire face.
Pour rappel de mémoire, notre équipe nationale de football avait, en 2002, fait un bond prodigieux lors de sa participation à la Coupe du monde. Ceci nous avait valu et généré une ristourne et une manne financière importante, à l’époque. En principe, cette manne devait, dans les règles de l’art, servir à notre pays de se doter davantage d’infrastructures sportives, telles que des stades multifonctionnels de niveau international. Mais hélas ! Il n’en a rien été du tout et, l’argent s’est volatilisé. Ainsi, aujourd’hui, au-delà du bavardage, le fort des hâbleurs, et l’argument efficace dans les instances sportives internationales, le Sénégal ne dispose en ce moment, dans sa capitale, qu’un seul et modeste stade, celui de L S S, qui lui aussi, est dans un piteux état. Et, tout cela laisse de marbre nos autorités sans aucune honte !
Mais, est-il besoin de rappeler à ceux qui nous gouvernent, cette règle qui va de soi, à savoir que, les édifices publics, comme les personnes, ont bien besoin d’être entretenus et surveillés en permanence, pour maintenir leur bon état de fonctionnalité et durée de vie? Oui, je le pense bien, car, ces derniers pourraient être amnésiques, aveuglés ou enivrés par les délices du pouvoir.
Par ailleurs, mais pourquoi nos gouvernants sont si irresponsables, au point d’observer et de laisser toujours les édifices publics, un patrimoine commun à tous, se délabraient jusqu’au seuil de la décrépitude, sans prendre auparavant aucune mesure, aux fins de prévenir la catastrophe ?
Toujours pour mémoire, rappelons que ce stade est âgé de 54 ans aujourd’hui. Mais, peu de gens, sont présentement, capables de nous dire combien de fois le stade a été réfectionné ou bien réhabilité de fond en comble depuis lors, afin de répondre aux normes internationales requises en matière de sécurité publique suffisante ? Il est évident que, si cela avait été fait dans les règles de l’art, c’est sûr, que ce qui lui est arrivé, c’est-à-dire de voir, un de ses murs, s’affaisser au cours d’une manifestation nationale, donc prévision d’une grande affluence de personnes, occasionnant ainsi 8 morts et 100 blessés graves, pouvait bien être évité.
Quelques remarques et considérations me semblent nécessaires à l’endroit de nos gouvernants. Dans notre pays et en Afrique en général, il y a cette grave lacune qui colle à la peau de nos gouvernants e tend à devenir une tare incontestable. Il s’agit, de leur suffisance notoire qu’ils affichent, dès qu’ils s’installent confortablement au pouvoir. Et, à y regarder de près, ils ne se proclament pas certes, officiellement souverain, mais dans la pratique, ils se comportent comme tels, à tous égards. Ils perdent ainsi, tout sens de l’humilité et se départissent totalement de toute modestie. Ils pensent dorénavant, même détenir le monopole de la vérité et avoir la science diffuse au point de surdimensionner leur égo et d’être seuls à pouvoir posséder les bonnes ou géniales idées pour construire et faire avancer leur pays dans le bon sens. Ainsi, nos gouvernants, en se suffisant d’eux-mêmes avec leur entourage immédiat, imbus en plus de leur personne, refusent systématiquement et ne prennent en compte aucune critique objective ou suggestion pertinente venant du reste de leurs concitoyens, même si toutefois, ce seraient des idées géniales. Ce que, n’importe qu’elle personne pourrait éventuellement posséder. Particulièrement, lorsque de telles idées pourraient participer effectivement, à trouver des solutions idoines à nos problèmes, au seul bénéfice de tout le peuple sénégalais. Cette absence, bien regrettable, de générosité et de partage de leur part, fait partie des raisons évidentes, qui plombent notre développement dans tous les secteurs et domaines d’activités de notre pays. C’est ainsi que, les nombreuses alertes, propositions, suggestions, critiques objectives et pertinentes… venant de citoyens patriotes et de bonne volonté, uniquement pour prévenir certains risques relatifs parfois à des catastrophes imminentes ou résoudre des problèmes épineux, sont royalement ignorées et rejetées. Et ceci, pour le simple fait, que ces idées ou solutions proviennent de l’autre, elles ne sont même pas examinées afin de sous-peser, ne serait-ce que, leur valeur.
Ce sont de telles attitudes, chauvines et incompréhensibles, de nos dirigeants, qui ont fait naître dans le passé, toutes ces catastrophes que nous avons connues, et qui, souvent sont issues des surcharges et non respects de normes, dans les transports et autres et, qui continuent encore de plus belle. Je vous en donne un exemple patent et illustratif, qui est d’actualité et plus près de nous, parce que relatif aux présentes législatives. Il s’agit du bulletin unique, qui a été proposé à la place des 47 bulletins individuels. Cette proposition n’a même pas fait l’objet d’un examen. Et pourtant, elle pouvait régler à pied levé, sans aucun dommage et à moindre coût, ce problème casse-tête chinois des 47 bulletins. Il y a en outre, à propos des cascades de fuites, pas seulement du Bac, mais de tous les examens et concours du Sénégal. Là aussi, des concitoyens ont fait des propositions intéressantes en vue de trouver une solution à toutes ces fraudes récurrentes dans notre système éducatif. Mais Hélas !

Mandiaye Gaye
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