L’Afrique face à son destin (Par Isidore Diouf)

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« Quand il y a la guerre, il faut choisir son camp » dixit Zemmour

Ce que j’aime chez Zemmour, c’est la clarté dans ses propos. Il affiche clairement l’objectif de son combat ainsi que ses propos clivants, insultants, racistes.

Sortir du politiquement correct. Afficher et assumer ses idées corrosives pour défendre un idéal. Celle d’une vérité crue et d’un état des lieux évident qui sautent aux yeux, et sur lesquels les bienpensants, la gauche modérée fermeraient les yeux par idéologie : La poussée de cette horde de barbus, de féministes castratrices, des indigénistes des banlieues avec leur conscience victimaire à l’assaut d’une civilisation gréco romaine, la francité originelle, aux racines chrétiennes et patriarcales. Ce fameux choc de civilisation !

Zemmour se dit français de branche. Il s’est, dit-il : agrégé, additionné à ce substrat originel, cette culture des lumières à laquelle, il voue une admiration sans faille. Les autres « ethnies » n’ont qu’à s’assimiler à cette culture originelle de référence sous peine d’être exclues et cette exclusion ne peut être que légitime et méritée.

Zemmour est-il lucide ? Je pense hélas que oui.  Non pas parce que ses pensées traduisent les intentions de ceux qu’il considère comme l’ennemi menaçant, mais il est l’oracle de millions de français auprès desquels son discours simplificateur trouve échos.

A-t-il raison ? Non !, car son idéal d’assimilation est difficilement réalisable du fait des prédispositions structurelles de l’état français, des schémas de pensée, des idéologies politiques prédominantes (Républicains, RN, Gauche etc.) à fermer la porte à une égalisation des mémoires.

Son histoire, l’histoire de son peuple n’est pas le même d’un algérien, d’un camerounais (dont les grands parents ont été torturés à la gégène, esclavagisés, bombardés au napalm).

Demanderait-on à un juif d’effacer toute sa conscience historique douloureuse, condition sine qua non pour se fondre dans la république ? Cette conscience douloureuse à juste titre, consacrée, commémorée, légiférée.

La conscience historique de l’algérien, du camerounais du malgache est-elle consacrée, commémorée, légiférée ? Demanderait-on à un descendant du massacre d’Oradour sur Glane de s’agréger à la culture allemande, hitlérienne, aryenne si la France eût été allemande ?

C’est là où se trouve le problème, le nerf de la guerre : Le traitement des mémoires !

Traiter les mémoires, c’est guérir les pensées, apaiser les esprits, refluer les frustrations. S’extraire des considérations « raciales », celle des dominés légitimes (les noirs, les arabes, les asiatiques), des dominants légitimes (les européens), des dominés illégitimes (les français sous l’occupation nazi), des dominants illégitimes (les nazis). La domination serait-elle donc légitime pour une catégorie de population du fait de leur infériorité native et illégitime pour une autre catégorie car plus évoluée ?

L’universalisme est-il un vœu béat ? Est-il la seule option pour un vivre ensemble ? : Cette concession que les uns doivent faire aux autres afin de pouvoir cohabiter sous le couvert d’une république égalisatrice n’est-elle que pure utopie ?

L’expérience nous a montré que les combats entre les peuples, les identités, se sont peu résolus par des palabres sous le baobab mais avec les coups de canon et le sabre.

Les civilisations se sont construites et déconstruites par des rapports de force. Des dominants et des dominés.

Entrevoir un consensus avec la descente du saint esprit qui viendrait insuffler une dose de sagesse aux peuples afin de modérer leur expression de prédominance me semble un vœu pieu (pour preuve, plus de 200 ans après la fin de l’esclavage, les afro américains en sont réduits à supplier que leurs vies soient épargnées et considérées car « elles comptent » : Ce fameux slogan qui révèle notre échec collectif : Black Lives Matter !)

Les ressources terrestres vont se raréfier (L’eau deviendra rare, le pétrole deviendra rare, la population mondiale va s’accroître avec moins de ressources et l’Afrique bouc émissaire éternel sera indexé comme étant, paradoxalement l’enjeu, l’eldorado mais également le péril car ayant une forte croissance en terme de natalité : cette population à maîtriser par tous les moyens.)

Consensus ? Choc des civilisations ? Sommes-nous dans une impasse dans laquelle seule la raison, les concessions sont la porte de sortie ? Ou le rapport de force est-il inéluctable ?

Opération barkhane, Africom, Conseil présidentiel pour l’Afrique établi par Macron (les vigies du continent dit-on), torpillage de l’ECO, sourde oreille face aux manifestations du peuple malien. A vous de vous faire votre opinion sur l’intention des autres parties prenantes….

Quelle est la posture de l’homme africain, ou issu de la diaspora, de nos dirigeants par rapport à ces évidences ?

Il nous faut au-delà des réactions émotionnelles qu’a suscitées dernièrement la mise à mort en direct de Georges Floyd, avoir une lecture froide de la situation actuelle et établir une feuille de route prospective lucide,  afin de ne pas construire des imaginaires faussées : un imaginaire humaniste dont le sous-jacent serait la réconciliation des peuples avec comme faiseur de paix l’homme noir qui dans « sa toute bienveillance » a été le peuple qui ne pratiqua pas de conquêtes extracontinentales (sauf dans une posture défensive : conquête par Thoutmosis 3, pharaon de la 18 ème dynastie, de la Palestine, de la Syrie, du Liban actuel, 15 siècles avant JC afin de repousser les hittites et les peuples de la mer qui avaient envahi l’Égypte), symbole de l’africain dans tout sa candeur, candeur qui lui a bien valu de longues souffrances du fait d’une posture défensive plutôt qu’offensive. Ligne rouge que les autres peuples ont franchie allègrement !

Les tendances ne vont pas dans le sens de la candeur et du raisonnable. Elles s’avèrent plutôt hostiles (gouvernements nationalistes en Italie, Autriche, Hongrie, Chine, Inde, brésil, Afrique du sud : le cheval de Troie.)

Quand il y a l’abondance, il y a la paix, Quand il y a la rareté, il y a la guerre

Aux africains de définir leurs moyens de lutte face à cette réalité et cette prospective afin de ne pas être les éternels dominés de l’histoire. Nos dirigeants actuels inféodés et sous la coupe d’une servitude volontaire, ne nous y aideront pas. A nous, jeunesse africaine de les contraindre ou de les gommer.

Isidore Diouf

Consultant MOA

Paris France

1 COMMENTAIRE

  1. Chapeau….. Isidore…!
    Un véritable combat se mène sur tous les flancs. Ne laissons la chance à aucune minuscule fraction d’idéologie bornée de respirer. Etouffons tous sur notre passage.
    l’Afrique décollera bientôt lorsque qu’elle aura terminé son lavage des profondeurs. Continuons notre travail comme si de rien n’était.

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