Dans sa conférence de presse du 22 février 2017, M. François BAYROU du MODEM constate un paysage politique décomposé et une gravité de la situation. Le Parti socialiste est représenté par un candidat frondeur. A Droite, le dévoilement des affaires, un candidat enfermé dans l’aveuglement des privilèges et des dérives et les militants l’ont accepté. La candidature de François FILLON pose «d’immenses problèmes moraux» : toujours davantage de privilèges pour ceux qui sont en haut et des efforts pour les petits. On ne croit pas en la Politique et le FN menace, les électeurs sont désorientés et désabusés. C’est une situation pleine de risques avec la dispersion des voix.
En conséquence, M. BAYROU annonce s’allier avec M. MACRON, pourtant qualifié, par lui, « d’hologramme de la finance », sous réserve de prévoir une loi de moralisation de la vie publique, que la France résiste à la loi du plus fort, en protégeant les plus faibles, et un changement dans la démocratie et au parlement. M. MACRON a accepté cette alliance. Mais M MACRON publiera t’il la liste de ses donateurs ? M BAYROU l’avait accusé d’être trop lié à la finance.
M. François BAYROU, qui avait dit auparavant du grand mal de M. MACRON, a senti qu’il n’avait pas les moyens politiques et financiers d’engager une 4ème campagne électorale, sur un créneau du Centre-Droit déjà occupé par le mouvement «En Marche». M. BAYROU avait soutenu M. JUPPE et n’avait plus de perspectives.
Cette position de M. BAYROU interpelle directement la Gauche qui est majoritaire dans les sondages. La Gauche, à moins qu’elle ne soit suicidaire, doit faire barrage à toutes les impostures, en vue de faire battre le coeur de la France, pour rendre l’espérance. C’est le temps de la recomposition politique à Gauche. M. HAMON a imposé au Parti socialiste un virage à Gauche. Ce serait lucide et honnête des autres composantes de la Gauche de tenir compte de cette nouvelle donne et de la consolider.
Ces présidentielles sont étonnantes et déroutantes. Rien n’est prévisible. Tout peut basculer dans un sens favorable ou défavorable. Ce qu’on croyait acquis peut se révéler d’un jour à l’autre fragile et s’écrouler. En tout cas à ce jour les rapports de forces paraissent clairs : une droite dure et un Front national embourbé dans des affaires, un centre qui se construit mais avec un château de sable. On marche sans savoir où est-ce qu’on va.
M. François de RUGY s’était engagé à respecter le véridique de la Primaire de la Belle Alliance. Mais il a trahi sa promesse en allant rejoindre M. MACRON. Tout cela fait vieille politique de la IVème République. M. MACRON avec l’alliance de M. BAYROU est devenu un candidat «Centre-Droit» suivant M. Jérôme GUEDJ. M. MACRON voulait être ni de gauche ni de droite, mais François MITTERRAND avait dit que le « Centre ni de Gauche, ni de Gauche ». En fait le Centre c’est un marche pied de la Droite.
C’est le moment, pour toute la Gauche de faire de la politique autour d’un projet solide. En effet, en politique, rien n’est écrit d’avance ; la volonté peut faire bouger les lignes. Ce sont, en définitive, les électeurs qui décident. L’électorat est particulièrement volatile ; 54% des électeurs ne savent pas encore pour qui voter. Donc la Gauche unie peut constituer une offre crédible.
Ce qu’on demande aux hommes politiques, c’est de s’attaquer aux vrais problèmes de la population. Un Centre qui appliquerait de vieilles recettes et un Front national qui menace la République cela vaut bien une belle alliance de la Gauche. « Hors du rassemblement populaire, il n’y a point de salut », nous avait dit François MITTERRAND.
Paris, le 22 février 2017 par M. Amadou Bal BA – http://baamadou.over-blog.fr/