Laurent Gbagbo continue de négocier sa reddition, malgré ses démentis

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Le président sortant n’a pas encore quitté le pouvoir, mais cela ne serait qu’une question d’heures…

L’ancien homme fort de Côte d’Ivoire plie, mais ne rompt pas. En tout cas, pas encore. Mardi soir, l’agence de presse Reuters a bien annoncé, sur la foi d’un document interne de l’ONU, la reddition de Laurent Gbagbo. Mais plusieurs voix se sont ensuite fait entendre pour nuancer l’information. «Il y a des tractations mais pas encore de reddition», a-t-on ainsi déclaré à l’Elysée.

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Dans la soirée, un porte-parole des Nations unies a expliqué que les négociations sur les conditions de son départ se poursuivaient. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a confirmé sur France 2 la poursuite des discussions «entre Gbagbo et ceux qui l’entourent encore et puis le représentant du secrétaire général des Nations unies, M. (Y.J.) Choi, et également l’ambassadeur de France», Jean-Marc Simon. «On peut imaginer que Gbagbo a encore des prétentions. Ce que nous avons demandé, c’est que sa sécurité personnelle, son intégrité physique, soient garanties», a-t-il ajouté.

Dans un entretien à LCI, enregistré à 19h30, Laurent Gbagbo a quant à lui déclaré qu’il ne reconnaissait pas la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre. «L’armée a appelé à un cessez-le-feu et l’armée est actuellement en train de discuter des modalités avec les autres forces sur le terrain. Sur le plan politique, aucune discussion n’est engagée», a-t-il dit. «Pour ramener la paix en Côte d’Ivoire, il faut que nous discutions tous les deux (avec Ouattara)», a-t-il ajouté.

Un discours sensiblement identique à celui qu’a tenu l’un de ses conseillers, Toussaint Alain, sur i-Télé. «Il n’est pas question de reddition», a-t-il assuré, répétant plusieurs fois qu’un exil n’était pas envisagé.

Pas question pour la France de «s’incruster»

Plus tôt, en France, François Fillon s’est efforcé d’expliquer aux députés les objectifs des forces français déployées en Côte d’Ivoire. Si elles sont intervenues lundi à Abidjan, a-t-il, détaillé, c’est pour «neutraliser les armements lourds des forces favorables à Laurent Gbagbo afin d’éviter un bain de sang et de protéger les populations civiles». «Quatre hélicoptères français ont dirigé leurs tirs sur des blindés et sur des moyens d’artillerie. Il n’y a pas eu de nouvelles interventions depuis ce matin», a-t-il précisé.

Ce mardi, les forces françaises ont pris le contrôle de l’aéroport d’Abidjan et regroupé les ressortissants français «sur des points sécurisés» et ont commencé l’évacuation de ceux, «assez peu nombreux», qui le souhaitaient, a-t-il ajouté.

Alain Juppé a pour sa part déclaré devant la commission de la Défense qu’il n’était pas question pour la France de «s’incruster» militairement en Côte d’Ivoire. «Le plus tôt notre intervention en soutien de l’Onuci pourra se finir, le mieux ce sera», a-t-il dit devant les députés. La France, a-t-il poursuivi, restera présente au travers d’«un plan d’accompagnement économique ambitieux».

N. Be., avec Reuters
20minutes.fr

 

1 COMMENTAIRE

  1. Après LCI, RFI consent maintenant à tendre son micro à Gbagbo. Ce qu’il dit est tellement clair, limpide, lucide et logique qu’on doit, si on est de bonne foi, se poser des questions sur la précipitation de France à semer le bordel en Côte d’Ivoire dès le lendemain du deuxième tour des élections présidentielles. On comprend que la France avait tenté de l’écarter en 2004 en appuyant les rebelles de Soro contre lui et en tuant des ivoiriens par ses soldats de la Licorne, mais puisque des élections ont été organisées, il y a un contentieux, que chacun de belligérants fasse prévaloir ses arguments publiquement par le bais de chaînes de télévision neutre s’il le faut. Mais on sait se qui motive Sarkozy et ses alliés. Aux Etats-unis, un contentieux électoral a durer plusieurs mois sans que l’ONU ne fasse pleuvoir des bombes sur que ce soit etc. Alors, pourquoi on détruit la Côte d’Ivoire de cette façon irresponsable par des bombes étrangères? Ce n’est pas à la France d’imposer sa démocratie aux peuples en Côte d’Ivoire ou en Libye. Sarko nous emmerde. Ouatara va gouverner l’Hôtel du golf et Gbagbo la Côte d’Ivoire. Et tout le monde sera en paix.

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