Salif Sadio a cru, pendant longtemps et à tort, être l’incarnation absolue d’une Casamance fière et guerrière. Pour l’histoire et pour qui sait la lire, le chef de l’aile combattante du Mfdc n’est que le plus égaré des enfants d’une région meurtrie et prise en otage par une vaine promesse d’indépendance sans lendemain depuis près de 40 ans. Indépendance ? Chimère. En tout cas, on s’en moque comme de l’an 40 !
La réalité du terrain, militaire comme civil, en Casamance, est que les derniers espoirs de Salif Sadio se sont définitivement envolés depuis ce fameux dimanche 6 février 2022. Un autre natif du sud a osé dire non à sa manière. Par son tir victorieux, Sadio Mané ruine ainsi les ultimes illusions du chef rebelle. Quelle revanche de l’histoire ! Une belle leçon de vie à son « aîné » déboussolé : le coup de pied est préférable au coup de feu. L’indépendance de la Casamance, il n‘y a rien de plus illusoire. Le marchand d’illusion qui n’est personne d’autre que Salif Sadio l’a appris à ses dépens. La jeune génération de Casamançais et donc de Sénégalais, symbolisée à merveille par le natif de Bambali, ne se reconnaît pas dans le combat du Mfdc. Bien au contraire ! En tuant quatre soldats de l’armée nationale et en retenant encore en captivité sept d’entre eux, le chef de l’aile militaire du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance a paradoxalement réussi la prouesse de (re)mobiliser Les jambars du football face à « l’ennemi ». Mais surtout, à donner et à redonner tout son sens à la devise de l’Armée : « On nous tue ; on ne nous déshonore pas ». L’ancien chef d’état-major général des armées, le Général Mamadou Mansour Seck, invité du Jury du dimanche d’iRadio-iTV, ne s’y est pas trompé en le martelant fort dans les oreilles des troupes du « Général Aliou Cissé ». « Ils (les Lions) doivent se considérer comme des soldats au combat pour défendre la souveraineté nationale », tonne l’ex-Cemga. Le moins qu’on puisse dire est que Sadio Mané et ses coéquipiers ont bien entendu « l’Appel du 6 février » du Général Seck.
Salif Sadio, c’est ton tour d’écouter et d’entendre. Écoute le message de Sadio Mané, car il n’est jamais trop tard pour bien faire. Écoute le message d’outre-tombe de Jules François Bocandé, car « les morts ne sont pas morts ». Écoute le message du Bois Sacré, car « c’est le souffle des ancêtres ». Le Soleil (des indépendances) s’est désormais levé… au stade Olembé de Yaoundé. La terre camerounaise s’est substituée à la terre casamançaise pour le plus grand bonheur d’une nation sénégalaise, une et indivisible. En cette circonstance heureuse de VICTOIRE sublimée par la Coupe d’Afrique des Nations soulevée joyeusement par le capitaine des Lions Kalidou Koulibaly, jamais la devise de la République (Un Peuple – Un But – Une Foi) n’a autant traduit notre volonté de vie commune. Jamais auparavant L’ÉTOILE VERTE au milieu de la couleur OR n’a été aussi bien à sa place. A la bonne place. Oui, le Sénégal a bel et bien UNE ÉTOILE !
Cette étoile fièrement accrochée à la poitrine de chaque Sénégalais à l’image de l’étoile sur le drapeau national, prend encore plus de signification qu’elle réconcilie tout un peuple avec lui-même. Fraîchement élu à la Présidence de l’Union Africaine, le Président Macky Sall a eu l’inspiration divine d’inviter l’Opposition à la fête. La réponse enthousiaste et sans hésitation ni fioriture des leaders que sont Khalifa Ababacar Sall, Ousmane Sonko, Pape Diop, Abdoul Mbaye, Malick Gackou, Déthié Fall, Barthélémy Dias, Mayoro Faye, pour ne citer que ceux-là, a rendu la victoire encore plus belle. C’est dans l’adversité que le patriotisme revêt tout son sens. Une leçon de la classe politique sénégalaise à méditer par les autres. Ce pays qui s’appelle le SÉNÉGAL surprendra toujours le monde. N’est-ce pas ce pays qui a administré le 23 janvier dernier la preuve la plus éclatante qu’il ne faut pas désespérer de la DÉMOCRATIE dans une sous-région d’Afrique de l’Ouest en proie à des coups d’Etat militaires ? Il n’y a pas de hasard dans le double sacre continental du Sénégal : présidence de l’Union Africaine et champion d’Afrique des Nations de Football. Une coïncidence heureuse qui confirme L’EXCEPTION SÉNÉGALAISE. Personne n’a le droit d’entacher une si belle image.
Sadio Salif pour ne pas dire Salif Sadio, dépose les armes et libère les jambars pour l’honneur… du jambar SADIO MANÉ. Sois enfin inspiré par le sens de L’HISTOIRE. Dans ce conflit qui n’a que trop duré, la Casamance, il n’y aura ni de vainqueur ni de vaincu. C’est le Sénégal qui gagne.
Mamoudou Ibra KANE
Paroles de pures vérités… mais qui tomberont dans l’oreille de sourds sectaires et suicidaires, car Salif Sadio a presque signé son arrêt de mort…