Last received ADS-B position from #MS804 with Egyptian FIR (Egyptian airspace) boundary overlay. pic.twitter.com/TCGyEM6zT7
— Flightradar24 (@flightradar24) 19 mai 2016
L’avion d’EgyptAir reliant Paris au Caire qui a disparu des écrans radars dans la nuit de mercredi à jeudi s’est écrasé au large de l’île grecque de Karpathos dans l’espace aérien égyptien. C’est ce qu’affirme une source aéroportuaire à l’AFP.
Le vol MS804, un Airbus A320, a décollé de l’aéroport de Charles de Gaulle à Paris peu après 23h00. Il se trouvait à 37.000 pieds d’altitude et était entré dans l’espace aérien égyptien quand il a disparu des radars jeudi à 02h45 heure locale. L’atterrissage était programmé à 03h15, heure locale.
La compagnie aérienne a par ailleurs confirmé qu’il y avait 10 membres d’équipage à bord, en plus des 56 passagers.
Au moment où l’appareil a disparu des radars, l’appareil se trouvait dans l’espace aérien égyptien entre l’île de Crête et la côte égyptienne, a pour sa part annoncé la radio publique grecque.
Un Belge à bord, Reynders confirme
Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders a confirmé la présence d’un Belge à bord de l’avion d’EgyptAir reliant Paris au Caire qui a disparu des écrans radars dans la nuit de mercredi à jeudi. « Il s’agit d’un homme. Nous avons pu prendre contact avec son épouse », a-t-il affirmé à l’agence Belga, ne souhaitant toutefois pas divulguer d’informations sur l’identité du passager tant que les contacts avec la famille sont toujours en cours.
« Nous n’avons pas non plus de précisions sur les circonstances de cette disparition même si l’issue semble malheureuse », a ajouté le ministre sur base des dernières informations parues dans les médias.
Trente Egyptiens, quinze Français, un Britannique, un Canadien, un Portugais, un Algérien, un Soudanais, un Tchadien, deux Irakiens, un Saoudien et un Koweïtien étaient également montés à bord de l’appareil.
A Brussels Airport, un vol de Jetairfly à destination de Hurghada en Egypte est prévu à 14h00. L’avion devrait bien décoller pour cette destination, a indiqué le porte-parole de la compagnie Hans Vanhaelemeesch.
Aucun message de détresse?
Aucun « message de détresse » n’a été reçu de l’avion d’EgyptAir a annoncé l’armée égyptienne sur son compte Facebook, contredisant une information d’EgyptAir.
Le fait que les pilotes n’aient pas eu le temps d’envoyer de message de détresse laisse supposer qu’un incident brutal et soudain est survenu, estiment les experts.
Il s’agit du dernier avatar d’une série d’annonces contradictoires sur l’émission ou non de signaux de détresse par l’équipage du vol MS804 ou signal automatique de SOS par ses instruments. Dans la matinée, le vice-président d’EgyptAir Ahmed Adel avait assuré à l’AFP que l’équipage n’avait émis « aucun signal de détresse ».
Un peu plus tard, un communiqué d’EgyptAir assurait le contraire, un porte-parole précisant qu’un « message de détresse » avait été capté par l’armée « moins de 10 minutes avant » que l’appareil ne disparaisse des écrans radars.
« Les Forces armées égyptiennes affirment qu’elles n’ont reçu aucun message de détresse en provenance de ce vol », assurait en fin de matinée le porte-parole de l’armée sur son compte Facebook.
L’Egypte et la Grèce ont dépêché en mer Méditerranée des avions et des navires pour tenter de rechercher l’avion disparu, a également annoncé l’armée égyptienne dans un communiqué.
Un pilote expérimenté
Le contact radar a été perdu alors que l’avion se trouvait « à 30 ou 40 miles (48 à 64 km) de la côte » nord de l’Egypte, a assuré sur la chaîne américaine CNN Ahmed Adel, vice-président d’EgyptAir, précisant que les trous de contrôle n’ont reçu « aucun appel de détresse » provenant de l’équipage.
Selon EgyptAir, le pilote avait déjà accumulé 6.275 heures de vol, dont 2.101 sur un Airbus A320. Le copilote affichait quant à lui 2.766 heures de vol au compteur. L’appareil a été fabriqué en 2003.
Une cellule de crise a été activée à l’aéroport de Roissy d’où est parti le vol d’Egyptair a annoncé à l’AFP le préfet délégué aux aéoroports. « La salle de crise de Roissy est activée avec l’ensemble des services de l’Etat et Aéroports de Paris. On a reçu les représentants de la compagnie EgyptAir et de l’ambassade d’Egypte », a précisé Philippe Riffaut.
Dans l’aérogare des arrivées de l’aéroport du Caire, tout était calme au petit matin, a rapporté un journaliste de l’AFP, les familles des passagers ayant probablement été immédiatement isolées dans une pièce à part. Le vol MS804 n’était pas mentionné sur les tableaux électroniques des arrivées.
L’appareil devait atterrir à 03h05.
Quelles hypothèses?
Toutes les hypothèses étaient ouvertes jeudi matin, celle de l’accident en premier lieu.
Mais, le 31 octobre dernier, une bombe avait explosé à bord d’un avion transportant des touristes russes peu après son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, dans le sud sud-est de l’Egypte, tuant ses 224 occupants. L’attentat a été revendiqué par la branche égyptienne du groupe djihadiste Etat islamique (EI), qui multiplie en Egypte attentats et attaques, visant principalement les forces de sécurité.
Et, le 29 mars, un pirate de l’air « psychologiquement instable » avait détourné vers Chypre un avion EgyptAir qui avait décollé d’Alexandrie et transportait 55 passagers. A l’arrivée à l’aéroport chypriote de Larnaca, l’homme avait libéré une grande partie des passagers, puis s’était rendu sans heurts au bout de six heures de négociations.
Réunion de crise à l’Elysée
François Hollande préside depuis 08h30 jeudi une réunion interministérielle de crise consacrée à la disparition dans la nuit de mercredi à jeudi de l’avion d’EgyptAir reliant Paris au Caire, pour laquelle « aucune hypothèse n’est écartée », selon le Premier ministre Manuel Valls.
Participent à cette réunion le Premier ministre Manuel Valls ainsi que les ministres Jean-Marc Ayrault (Affaires étrangères), Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Ségolène Royal (Environnement) et le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies, a-t-on précisé à l’Elysée.
Le président français s’est également entretenu jeudi matin avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Les deux chefs d’Etat ont « convenu de coopérer étroitement pour établir le plus vite possible les circonstances de cette disparition », selon la même source.
Sur RTL, Manuel Valls a déclaré qu' »aucune hypothèse ne (pouvait) être écartée sur les causes de cette disparition ».
Ayrault confirme que 15 Français étaient à bord
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a confirmé que quinze Français étaient à bord de l’avion d’EgyptAir qui a disparu des écrans radars jeudi avant l’aube, pour une raison encore indéterminée. C’est ce qu’indique l’AFP.
« Évidemment, nous imaginons l’angoisse des familles, parmi elles 15 Français », a déclaré M. Ayrault au sortir d’une réunion interministérielle de crise à l’Elysée.
Présent à ses côtés, le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies a indiqué que « les vérifications qui ont pu être faites permettent de dire qu’il n’y a pas de fret dans cet avion ». MM. Ayrault et Vidalies ont indiqué qu’ils se rendraient dans la matinée à Roissy, où une cellule de crise a été mise en place.
Un hôtel a été mis à disposition des familles qui commencent à arriver à l’aéroport, a indiqué M. Ayrault.
7sur7.be