Jugé à Paris pour les exactions commises durant la guerre civile au Liberia, l’ancien chef rebelle du groupe Ulimo, Kunti Kamara a été déclaré ce mercredi 2 novembre coupable de crimes contre l’humanité et condamné à la réclusion à perpétuité.
Après trois semaines de plongée dans la guerre civile au Liberia et ses atrocités, la cour d’assises de Paris a rendu ce mercredi sa décision concernant l’ex-commandant rebelle Kunti Kamara, qui a été condamné à la prison à perpétuité.
Pour ses derniers mots à la cour, l’accusé, crâne chauve et moustache épaisse, a de nouveau contesté les faits mercredi matin. « Je suis innocent aujourd’hui, je suis innocent demain, j’étais un simple soldat, c’est tout », a déclaré Kunti Kamara, avant que la cour ne se retire pour délibérer et répondre aux 19 questions qui lui sont soumises.
Tout au long de ce procès inédit, plaignants et témoins venus du Liberia ont fait basculer la cour dans l’horreur d’un conflit aux racines complexes, qui a décimé le petit pays d’Afrique de l’Ouest et ouvert une plaie encore béante trente ans plus tard. « Les crimes commis sont trop horribles pour pouvoir être décrits », a résumé à la barre le journaliste et activiste libérien John Stewart.
Au moment de la première des deux guerres civiles libériennes (1989-1997), Kunti Kamara faisait partie du Mouvement uni de libération pour la démocratie (Ulimo), qui s’était emparé du nord-ouest du pays pour freiner la milice rivale du redouté Charles Taylor. C’est dans cette région du Lofa que « C.O Kundi » – pour « commanding officer » – aurait pris part à des exactions contre les civils qui lui valent d’être jugé à Paris depuis le 10 octobre, au nom de la compétence universelle exercée par la France pour les crimes les plus graves.