Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a organisé, les 19 et 20 février, deux journées d’étude, avec des experts pour réfléchir sur l’impact des contenus des programmes télés sur la formation et l’intégrité psychologique, intellectuelle et morale des jeunes. A l’arrivée, le Cnra recommande aux opérateurs une offre télévisuelle adéquate et pertinente pour le jeune public.
Enfants et jeunes sont de plus en plus exposés à des contenus télévisuels qui ne favorisent pas leur épanouissement. Pour renforcer le dispositif légal et institutionnel applicable à la protection de l’enfance, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a initié la réflexion les 19 et 20 février autour d’un panel. Le directeur de cabinet du président du Cnra, Cheikh Mouhamadou Bamba Niang, juge complexe la question de la protection de l’enfance et les contenus dans les télévisions. Il a estimé, hier lors d’un point de presse, qu’il ne s’agit pas de sanctionner pour sanctionner. « Il faut que l’on conçoive un espace de convergence entre le régulateur et les opérateurs de télé pour réfléchir sur l’offre de télévision, suggère le magistrat. Il s’agira de concilier les exigences des cahiers des charges et les projets de télévision au profit du public. » Pour le directeur de cabinet, la problématique tourne autour de ces questions : « Qu’est-ce qu’il faut sortir, comment le sortir et comment prévenir ceux qui sont devant ». Dans la vision de Niang, il faut se pencher sur l’impact de la télé sur nos sociétés, nos enfants. Les réflexions doivent permettre de sensibiliser sur une offre de télévision adéquate et pertinente, sans occulter la responsabilité des parents.
« Il est déplorable de constater que l’obligation de mettre en place une commission interne de visionnage n’est pas satisfaite », constate le magistrat Bamba Niang. Selon lui, c’est un appel que le Cnra lance à l’endroit des opérateurs de télévision pour que non seulement cette commission soit mise en place, mais que sa composition soit réfléchie de manière à y mettre des personnes en mesure d’évaluer l’impact du contenu des émissions sur le jeune public. « La télévision est un canal puissant et elle s’adresse à un public diversifié. Il est important que ce qui est diffusé dans les télés soit en adéquation avec les exigences de préservation et de protection du public », avance le directeur de cabinet du président du Cnra.
Une commission de visionnage obligatoire
Il a insisté sur l’importance de la signalétique qui est un élément préventif sur la sensibilité et le contenu de ces émissions. C’est aussi, dit-il, un avertissement pour que l’enfant qui regarde certains contenus ne soit pas porté ni amené à reproduire des faits et gestes qui peuvent entraîner des conséquences néfastes sur sa santé, sa stabilité, son épanouissement. Oumou Ly Kane Psychologue-clinicienne à l’hôpital de Fann, a mis l’accent sur l’impact des programmes de la télévision sur les enfants. « Ce que l’on a remarqué est que de plus en plus, quand un enfant est exposé pendant longtemps à la télé, c’est un enfant qui se désintéresse progressivement et inconsciemment de l’école. Il s’installe à un moment donné, dans une difficulté à retenir ses leçons. Il s’y ajoute les troubles du comportement. » Ancien de la Rts et actuel directeur du Médiacentre, Khar Fall trouve qu’avec l’avènement des chaînes de télés, il y a des programmes à foison et les contenus sont presque identiques. K. Fall juge qu’il faut assainir l’image avec une autre manière de la lire. Il a déploré l’absence de concepteurs de programmes dans les chaînes télés.
E. Massiga FAYE
lesoleil.sn