Les turcs Summa et Limak vont prendre le relais de Saudi Binladin Group (SBG) pour l’achèvement des travaux de l’aéroport international Blaise-Diagne (AIBD) de Diass (sud-est de Dakar), dans la région de Thiès. Le saoudien était en désaccord avec l’État du Sénégal.
Exit le constructeur Saudi Binladin des travaux de l’aéroport international Blaise-Diagne (AIBD). Ce sont les groupes turcs de BTP Summa et Limak qui vont achever, via un consortium, le reste des travaux de l’AIBD, 15% du total du chantier selon le gouvernement. La décision a été annoncée par le président Macky Sall, le 5 février, à l’issue d’une escale technique de quelques heures effectuée à Dakar par le président turc Recep Tayyip Erdogan.
L’État du Sénégal contrôle à 100% l’AIBD depuis le rachat en 2007 des 55 % détenus par le secteur privé. Déjà actif au Sénégal, Summa a réalisé le Centre international de conférences Abdou-Diouf de Diamniadio pour abriter le XVe sommet de la francophonie en novembre 2014. Quant au groupe Limak, sa branche de construction et gestion aéroportuaires est déjà présente au Caire en Egypte.
Un différend opposait depuis six mois SBG à l’État du Sénégal. Le premier réclame au second un montant de 63,84 milliards de F CFA (97,32 millions d’euros) au titre d’un cinquième avenant au contrat liant les deux parties. SBG réclame également des pénalités pour cause de paiements tardifs et de modifications apportées à certaines dispositions du contrat.
Toutes choses que nie l’État du Sénégal qui avance des chiffres très différents : le montant du cinquième avenant se chiffrerait à 6,5 milliards de F CFA (9,97 millions d’euros) et les pénalités à 131 millions de F CFA (200 000 euros).
Risque
Les deux entreprises pourraient, à terme, gérer la future infrastructure dont Daport S.A. filiale sénégalaise de l’opérateur aéroportuaire allemand Fraport avait obtenu en 2012 la concession pour une durée de 22 ans. Le Sénégal détient 49% des droits d’exploitation commerciale et de gestion contre 51% pour Daport S.A.
Le 26 août passé, ce dernier avait fait part à la direction de l’AIBD de son intention de renoncer à la concession pour risque de non rentabilité de l’exploitation alors que le gouvernement a réduit les redevances aéroportuaires qui finançaient la construction de l’infrastructure, pour relancer le tourisme sénégalais.
Un des projets majeurs de l’ancien président Wade, ce hub dont les travaux ont démarré en décembre 2007, a jusqu’ici coûté plus de 400 milliards de F CFA contre des coûts initialement estimés à 229 milliards, d’après la direction de l’AIBD. Annoncée puis reportée à maintes reprises, sa livraison est encore prévue fin 2016.
Amadou Oury Diallo
jeuneafrique.com