XALIMANEWS : Le groupe sénégalais de transfert d’argent Wari a annoncé ce vendredi, par l’intermédiaire de son agence de communication 35°Nord, avoir déposé le 3 novembre deux demandes d’arbitrage auprès de la Cour internationale de la Chambre de commerce internationale de Paris, dans le cadre de l’affaire qui l’oppose à l’opérateur luxembourgeois Milicom.
Ces recours constituent le dernier épisode en date dans la guerre – par communiqués interposés – qui oppose les deux sociétés depuis fin juillet, lorsque Millicom a annoncé l’annulation du contrat de vente de Tigo Sénégal, conclu 7 février avec Wari, moyennant 129 millions de dollars. Dans son communiqué du 31 juillet l’opérateur luxembourgeois annonçait en outre la cession de Tigo à un consortium contrôlé par Yerim Sow, Xavier Niel et la famille Hiridjee.
Depuis, chaque société estime être dans son droit : alors que Tigo Sénégal assure que le non-respect des échéances de paiement par Wari lui permettait d’annuler la vente en toute légalité, le groupe sénégalais de transfert d’argent assure avoir strictement observé les conditions du contrat de vente.
Selon 35°Nord, qui se refuse de dévoiler « l’objet, l’intitulé et le contenu précis » des recours déposés, l’un concerne le groupe Millicom, tandis que le second vise NJJ Capital, la société de Xavier Niel, et Sofima Ltee, d’Hassanein Hiridjee. « Ces deux entités s’étaient rapprochées de Wari après l’annonce de la vente afin de nouer un partenariat, ce qui explique ce second recours », explique-t-on simplement.
À noter que le Sénégalais Yerim Sow n’est pas mentionné dans cette procédure, Wari estimant que son apparition dans le consortium « constitue une manœuvre de façade pour apporter à bon compte une caution sénégalaise ».
Cette affaire intervient alors que Millicom se retire progressivement de l’Afrique. En 2016, sa filiale en Rd Congo a été cédée à Orange pour 160 millions de dollars, et fin octobre, TMT Finance a annoncé que l’opérateur luxembourgeois est en négociations avec le zimbabwéen Econet, en vue de se séparer de ses autres filiales africaines du Tchad, du Rwanda et de la Tanzanie.
Jeune Afrique