XALIMANEWS : Dans sa chronique du Vendredi 08 Septembre 2017 sur la chute de la statue de Faidherbe à Saint Louis, Mamadou Ibra KANE, le Directeur général du Groupe Futurs Médias (GFM) concluait dans ce contexte précis que « le problème ce n’est pas la France, le problème c’est nous ».
Une fois n’est pas coutume, je m’approprie cette assertion pour affirmer d’emblée, au sujet du franc CFA que « le problème ce n’est pas la France, le problème c’est nous ».
En effet, il serait très intéressant que nos économistes nous renseignent sur le montant estimatif cumulé en milliards de franc CFA qui a été officiellement introduit à travers nos Etats en zone UEMOA, depuis les Indépendances.
Ce serait effarant !
C’est pourquoi, une analyse plus objective de nos choix et orientations politico-économiques s’impose.
Il en découlerait incontestablement que la problématique de notre sous-développement n’est pas véritablement tributaire de la configuration de notre monnaie.
D’ailleurs, combien de pays en Afrique ayant une monnaie dite locale ne se porte guère mieux que les nôtres ?
Je ne peux m’empêcher de donner l’exemple du Nigéria, qui avec sa force du pétrole et sa propre monnaie vit des situations chaotiques.
Souvenons-nous d’ailleurs, qu’un défunt Président de ce pays, (1993/1998) Sani ABACHA avait détourné avant sa mort près de 2 milliards de dollars.
C’est donc dire que quel que soit la nature de la monnaie d’un pays, si les préalables de bonne gouvernance et d’orientations stratégiques axées sur le développement ne sont pas posés, on trouvera toujours des paramètres subjectifs pour en faire des boucs émissaires.
Loin de moi l’idée de dégager en touche ce combat, mais le vrai combat c’est comment chacun de nous peut apporter concrètement sa pierre à l’édification d’une société plus juste et plus équilibrée.
Sous ce rapport, j’estime que ces combattants anti CFA auraient mieux fait d’intégrer dans leurs actions la lutte contre la pauvreté.
En quoi faisant ?
Par exemple, en choisissant dans les pays où ils se rendent ; souvent avec « armes », bagages et moyens financiers, d’offrir un système d’électrification solaire à deux pauvres hameaux.
En réalité, nous laissons beaucoup de plumes et consacrons énormément d’énergie dans des combats de prestige ou d’égo existentiel, qui charrient la critique facile.
Je dois rappeler qu’avec le franc CFA, des Africains, en travaillant dur et honnêtement ont fait fortune et se sont faits un nom.
Je peux citer au Sénégal, le défunt fondateur de la Compagnie Sahélienne d’Entreprise (CSE) Aliou SOW et Youssou Ndour qui, à la sueur de leurs fronts et sous nos yeux, n’ont certainement pas eu le temps d’accuser notre monnaie de tous les maux.
Au Nigéria, dans un autre environnement monétaire Aliko Dangote a fait fortune dans son pays.
Même si l’esclavage et la colonisation ont détruit les fondements de nos sociétés, il y a plusieurs siècles, nous ne devons quand même pas passer tout notre temps à nous lamenter sur notre sort et à accuser les autres.
Comme les personnalités que j’ai citées plus haut, si dans nos pays nous continuons à améliorer la gestion de nos ressources et à les investir à bon escient, il est clair que nous réussirons à émerger quel que soit la nature de notre monnaie.
Nous avons l’entière responsabilité de nos options de développement individuel et collectif.
L’occident n’a jamais dicté ou reproché à nos dirigeants la mise en œuvre, de programmes de développements d’intérêts communautaires comme la case des tous petits, le Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC) ou le Programme de Modernisation des Villes (PROMOVILLES), tous financés à travers notre monnaie pour lutter contre la pauvreté et le déséquilibre social.
C’est justement parce que des solutions viables comme celles-là existent pour juguler la pauvreté, qu’aucun pays n’a jamais jugé nécessaire de quitter notre organisation économique et monétaire.
Je doute que toutes les générations de dirigeants Africains confondues, qui ont eu à conduire jusque-là les destinées de nos pays, soient moins courageuses et patriotiques que les contempteurs du franc CFA.
Ces derniers très prolixes à essayer de démontrer que cette devise plombe nos économies ; par parallélisme des formes et dans un souci de transparence devraient également évaluer les coûts et autres impacts inhérents à la construction et à l’introduction d’autres monnaies dans nos systèmes économiques.
De ce point de vue, pour le moment, on peut retenir la thèse du Directeur national de la BCEAO qui a estimé que l’impression des billets nous coûte entre 25 et 35 milliards de francs CFA par an, alors que l’amortissement annuel d’éventuelles infrastructures de production de billets serait d’environ 60 milliards de francs CFA.
En tout état de cause, même si notre développement doit être conduit par les hommes politiques, il doit être porté par toutes les composantes de nos jeunes nations, y compris par la société civile, certes à travers des idées, mais aussi et surtout par une implication plus accrue dans le soutien concret aux populations démunies.
Où, le problème ce n’est pas le franc CFA, le problème c’est nous ».
Samba Ndiaye, Maire de Ndoffane, Président du Mdis
Pourquoi prendre l’exemple de Sani Abacha, alors que dans ton propre pays, Macky avait volé des milliards de cfa et cela ne l’a pas empêché de se faire élire.
Bref, je pense que votre contribution est à côté de la plaque. Aucun Africain digne ne peut être pour la servitude volontaire. Même la petite Gambie avec tous ses problèmes est a sa monnaie et survit avec tant bien que mal. On aurait appliqué ta logique à la colonisation que jamais on n’aurait pris l’indépendance.
http://www.seneplus.com/article/le-maire-de-ndoffane-rejoint-l%E2%80%99apr
Marine Le Pen disait « le franc CFA est un inconvénient économique pour les pays d’Afrique. On ne peut pas être souverain à moitié’’. Et toi, le colonisé tu veux continuer à defendre ta colonisation monétaire sous prétexte que nos dirigeants sont corrompus?
La France-Afrique a beaux jours devant elle avec des Africains sans vergogne comme toi.
Bravo à Samba Ndiaye qui a eu la lucidité de dire l’essentiel car le problème c’est véritablement nous. Le CFA n’est pas à l’origine de notre sous développement et il ne faut plus accuser aussi l’histoire par la traite négrière ou la colonisation. Le CFA a accompagné les pays ayant partagé cette monnaie dans leur développement économique et social nonobstant certains problèmes qu’il ne faut pas occulter, que tout le monde connait et dénonce. L’essentiel c’est une gestion transparente de nos ressources et un partage équilibré des richesses pour garantir un DÉVELOPPEMENT INTÉGRAL. Insp Kébé
? Comment fonctionne le franc CFA ?
Depuis les accords de Bretton Woods de 1945, le franc CFA est la monnaie commune de la zone franc. Cette zone comprend 14 pays répartis au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) auxquels s’ajoutent les Comores. Près de 155 millions de personnes utilisent le franc CFA.
Au moment de sa création, l’acronyme signifiait « Franc des Colonies françaises d’Afrique ». Par la suite, il est devenu le franc de la Communauté financière africaine pour les Etats de l’UEMOA et le franc de la coopération financière en Afrique centrale pour les pays de la CEMAC. Dans chacune de ces deux zones, une banque centrale est chargée de régir la politique du franc. Il s’agit de la Banque des Etats d’Afrique de l’Ouest pour l’UEMOA, et de la Banque des Etats d’Afrique centrale pour la CEMAC.
Depuis 1945, la Banque de France est le troisième acteur de ce système monétaire. Le franc CFA est arrimé à l’euro selon une parité fixe décidée par la France. En contrepartie, les pays de la zone franc ont l’obligation de déposer 50 % de leurs réserves de change au Trésor français. C’est aussi en France que sont imprimés les billets de francs CFA.
? Quelles conséquences pour les pays de la zone franc ?
Le système garantit aux pays africains concernés la possibilité de convertir le franc dans n’importe quelle autre devise et garantit également la stabilité de la monnaie. Comme le franc CFA est indexé sur l’euro, pas de brusques dévaluations possibles. Toujours à cause de ce lien avec l’euro, le franc CFA est une monnaie plutôt forte, ce qui facilite les importations. Mais en revanche, les pays de la zone franc sont pénalisés pour les exportations.
Plusieurs économistes précisent que Paris ne gagne pas d’argent avec les fameux 50 % des réserves obligatoirement déposés en France. Cette somme se trouve à la Banque de France. Tous les ans, l’institution reverse les intérêts aux pays africains. Et il existe un taux minimum fixé en 2013 : 0,75 %. Concrètement, cela signifie que les pays africains ne peuvent pas toucher moins, même si le taux d’intérêt officiel est plus bas. C’est le cas en ce moment, le taux se situe autour de 0,25 %.