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Le juge refuse la demande de libération d’Hissene Habré

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La justice sénégalaise a refusé une demande de libération de l’ex-président tchadien Hissène Habré, condamné à perpétuité par une juridiction africaine à Dakar pour crimes contre l’humanité, a-t-on appris dimanche auprès de ses avocats.
Hissène Habré, 79 ans (né le 3 août 1942) et dirigeant du Tchad de 1982 à 1990, a été condamné le 30 mai 2016 à la prison à vie à l’issue d’un procès sans précédent à Dakar, après avoir été déclaré coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement.
Une commission d’enquête tchadienne a chiffré à 40.000 morts le nombre des victimes de la répression sous le régime Habré.
Renversé en 1990, l’ex-président tchadien avait trouvé refuge au Sénégal, où, sous la pression internationale, les conditions de son procès avaient été créées. Il y avait été arrêté en 2013 et inculpé par un tribunal spécial instauré en coopération avec l’Union africaine. Depuis sa condamnation, il purge sa peine dans un établissement pénitentiaire de Dakar.
Ses avocats ont le 29 mars déposé une « demande de permission » visant sa libération, une requête adressée au juge de l’application des peines au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar
« Un refus a été opposé à cette demande », ont indiqué dans un communiqué parvenu dimanche à l’AFP ses avocats Ibrahima Diawara et François Serres.
« Le raisonnement tenu pour refuser la permission est que la question de la santé est du ressort de la direction de l’administration pénitentiaire » alors que « c’est bien en tenant compte des risques pour la santé que la première permission a été accordée par le même juge », ont-ils dit. Ils ont dénoncé une « règle de droit (..) à géométrie variable ».
L’ancien dirigeant tchadien avait bénéficié le 7 avril d’une sortie de prison de 60 jours accordée par la justice sénégalaise.
Le juge de l’application des peines avait motivé sa décision par le fait que M. Habré était « particulièrement vulnérable à ce coronavirus » et la nécessité de faire de la place dans sa prison, choisie pour mettre en quarantaine les prisonniers en début de détention. M. Habré avait regagné sa cellule au terme des 60 jours, début juin.
« Ce n’est que justice », a déclaré Kaltouma Deffalah, une victime du régime de M. Habré, citée dans un communiqué de Human Rights Watch.
« L’homme qui m’a réduite en esclavage doit purger sa peine conformément à la loi. Nous attendons toujours que Hissène Habré arrête de cacher son argent et nous verse les indemnités ordonnées par le tribunal », a-t-elle ajouté, dans le même communiqué.
Le tribunal qui a condamné M. Habré a également accordé 82 milliards de francs CFA (environ 125 millions d’euros) d’indemnités à plus de 7.300 victimes qui réclament toujours d’être indemnisées.
Avec Afp

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