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Le juge signe une délégation judiciaire et le mandat d’arrêt contre Bro et Cie : La Gendarmerie détrône la Police

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La Police ayant fait preuve de ses limites subjectives dans l’enquête sur l’attaque de la mairie d’arrondissement Mermoz-Sacré Cœur qui s’est soldée par la mort du nervi Ndiaga Diouf, c’est la Gendarmerie qui va poursuivre l’enquête. A cet effet, le juge d’instruction Mawa Sémou Diouf, en charge du dossier a donné une suite favorable à la requête du procureur de la République, en signant hier une ordonnance pour une délégation judiciaire. Une autre décision du juge d’instruction concerne un mandat d’arrêt lancé contre Baye Moussé Bâ dit Bro et tous les nervis fugitifs.
Désormais, c’est la Gendarmerie qui va poursuivre l’enquête sur l’attaque contre la mairie d’arrondissement Mermoz-Sacré Cœur. Comme sollicité par le procureur de la République, le juge Mawa Sémou Diouf a signé hier une ordonnance portant délégation ju­diciaire auprès de la Gendarmerie dans le cadre de l’instruction de ce dossier pour lequel Barthélémy Dias, leader des Jeunesses socialistes, a été placé sous mandat de dépôt depuis le 28 décembre 2011. De même que son garde du corps Habib Dieng et les deux nervis Cheikh Siby et Seydou Oumar Mangane.
Des sources très au fait de ce dossier, renseignent aussi que le juge d’instruction a lancé un mandat d’arrêt contre le garde du corps du Président Wade Baye Moussé Bâ Bro et les autres nervis mis en cause et qui sont en fuite. D’autres interlocuteurs officiels signalent que Baye Moussé Bâ, qui avait disparu ces derniers jours, a retrouvé hier son bureau et «s’est bien pavané dans les allées du Palais pour montrer qu’il est bien là», commente une de nos sources.

Ce garde du corps du président de la République, malgré ses dénégations, reste un élément clé dans cette enquête. Facilitera-t-il la tâche aux gendarmes enquêteurs ? Une présomption d’objectivité permet d’attendre que leurs recherches puissent lever le voile sur plusieurs zones d’ombre dans cette enquête que «la Police ne mérite plus de continuer», de l’avis de certaines autorités judicaires contactées par Le Quotidien.

Les œillères de la Police

Quoi qu’il en soit, cette décision du juge d’instruction est fort compréhensible eu égard à la façon dont le commissariat central de Dakar a géré cette affaire depuis le début. Car, il n’est pas besoin d’être un spécialiste pour relever certains manquements dans l’enquête de Police sur l’affaire Barthélémy Dias. Les amateurs de films policiers savent que c’est élémentaire, à la suite d’un évènement comme celui du jeudi 22 décembre dernier, que les lieux du crime soient isolés par un bandeau de la Police et l’accès restreint. Pour ce cas, on a appris dans la presse qu’un supposé gendarme est repassé sur les lieux pour les «nettoyer». Quid des pièces à conviction à mettre sous scellés ? Les véhicules mis en cause dans l’attaque contre la mairie d’arrondissement de Mermoz-Sacré Cœur sont toujours en circulation. Non plus la Police n’a pas cherché à récupérer des douilles ramassées sur place.

Il est manifeste que dans cette enquête, les hommes du commissaire Harouna Sy ont porté les œillères de leur ministre qui a livré son verdict avant même que le commissariat central ne livre son rapport. Comme si le mot d’ordre était de chercher seulement des indices accablant Barthélémy Dias et de faire l’aveugle quant aux assaillants, leurs recruteurs et bailleurs, en particulier le garde du corps du président de la République Baye Moussé Bâ dit Bro (voir Le Quotidien n°2685). Ce n’est pas surprenant que dans les couloirs du Palais de justice, l’on apprend que la Police n’a pas voulu inquiéter M. Bâ malgré les instructions fermes du procureur de la République. D’ailleurs Baye Moussé Bâ a déclaré hier dans nos colonnes n’avoir reçu aucune convocation de la Police.

Autre légèreté dans cette enquête, c’est que sur les 25 nervis mis en cause, seuls deux ont été déférés devant le Procureur. Pourtant sept d’entre eux sont bien localisés à Dakar dans une «résidence surveillée» et leur intendance assurée par des Libéraux. Deux autres personnes mises en cause par les assaillants, en l’occurrence Sa­dibou Sarr alias Américain et Baye Moussé Bâ dit Bro n’ont pas du tout été inquiétées, «alors que Bro est une pièce maîtresse du dispositif» qui peut permettre d’identifier les moyens et méthodes de financement de l’expédition contre la mairie de Mermoz-Sacré Cœur.

Non plus la Police n’a pas exploré la piste Abdoulaye Faye, administrateur du Parti démocratique sénégalais (Pds) alors qu’il existe des informations selon lesquelles, «c’est Abdoulaye Faye qui aurait fourni les véhicules mobilisés ce 22 décembre». Des véhicules bien identifiés et localisés, et toujours en circulation.

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4 Commentaires

  1. de toutes les facons, ils vont limoger ce magistrat. Car Wade et ses wadaillons savent que les senégalais ne soutiennent pas leurs amis jusqu au bout. ils le soutiennent juste pour 48h. Apres Wade et ses wadaillons vont le limoger tres facilement.
    Ce pays est rempli de moutons. Qu est-ce qui nous empeche de croire à quelque chose : si on soutient quelqu un, il faut aller jusqu au bout, sinon mieux vaut ne pas le soutenir et la fermer.
    Depuis que ce procureur a dessaisi la police de l affaire Dias et l a confié à la gendaarmerie pour arreter Bro, je me disais que les gars du régime vont lui casser les dents. Ca commence à se faire. Il va sauter.

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