Les agents de la Senelec, qui se sont attirés les foudres de certains maires à qui ils avaient coupé l’électricité, vont passer pour des enfants de chœur à côté de la riposte que la Sde, l’Onas et la Sones menacent d’apporter face aux arriérés de paiement de 36 milliards que leur doit l’Administration. Le Palais, l’Armée, les Ministères, la Police, la Gendarmerie… aucun secteur ne sera épargné si les factures ne sont pas payées. Brassards rouges bien en évidence, en conférence de presse hier à la Maison des travailleurs Iba Ndiaye Diadji, ils comptent, avant d’en arriver à cette extrémité, organiser des tournées, assemblées, marches et observer une grève.
Les entités comme les Universités, l’Armée, les Ministères, la Police, la Gendarmerie… bref, tous ceux qui dépendent de l’Administration pour le paiement de leurs factures d’eau, ont de bonnes raisons de se faire du mauvais sang ! Du jour au lendemain, ils peuvent être privés du liquide indispensable, à cause d’arriérés de 36 milliards que l’Administration doit à la Sénégalaise des Eaux (Sde). En conférence de presse hier, les coordonnateurs de la Sde, de l’Onas et de la Sones, Elimane Diouf, Mouhamadou Bachir Fall, et Amadou Silèye Guissé, ont fait savoir qu’ils ne reculeront devant rien. Regroupés depuis moins d’un mois autour du Cadre unitaire des Syndicats du secteur de l’hydraulique urbaine et de l’assainissement du Sénégal (Cus Shuas), ils n’excluent pas de faire plusieurs tournées et assemblées générales, et si nécessaire, déposer un préavis de grève. Si aucune de ces stratégies ne porte ses fruits, et « si l’Etat ne rectifie pas immédiatement cette situation, l’endettement va encore augmenter et ils risquent, d’ici à quelques mois, d’avoir une situation pire que celle du secteur de l’électricité », ont-ils averti.
Loin de souhaiter scier la branche sur laquelle il est assis, le Cadre unitaire propose, comme solution le règlement immédiat de ces arriérés pour ne pas entraîner les entreprises dans la situation de ne plus pouvoir supporter les charges liées à leur fonctionnement et les investissements urgents, tels que les branchements sociaux. Tous les dispositifs utiles pour l’application immédiate des engagements stipulés dans la Lettre de politique Sectorielle (Lps), du contrat de performance avec l’Onas, devront être prises, pour restaurer l’équilibre financier du sous-secteur de l’assainissement, entre autres.
Hadja Diaw GAYE et Mariama Dianké DIEDHIOU (stagiaire)
lasquotidien.info