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Le pays des merveilles Par Madiambal Diagne

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Après l’affaire Cahuzac en France, du nom du ministre du Budget confondu pour évasion fiscale, le Président François Hollande a réfléchi à haute voix en invoquant une «République exemplaire». C’était plus que la «République irréprochable» prônée par son prédécesseur Nicolas Sarkozy ! Tant il s’avère nécessaire de moraliser la vie publique ! Au Sénégal, cela devient même une urgence avec toutes ces affaires qui éclaboussent la classe politique pour la gestion des affaires publiques dans les douze dernières années.

On se rappelle aussi, qu’à son arrivée au pouvoir en 2000, le Président Abdoulaye Wade avait débusqué de nombreux cas de prévarications de ressources publiques dont certains étaient frappés de prescription. En instituant l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), le Président Macky Sall mettait en garde ses collaborateurs que cette nouvelle structure va traquer les cas de mal gouvernance de son propre régime. On constatera donc que les différents régimes politiques qui se sont succédé à la tête du Sénégal, depuis l’Indépendance, présentent les mêmes stigmates de mauvaise gestion. Il vient alors à l’esprit une fable de La Fontaine qui commençait son texte dans «les animaux malades de la peste» par ces mots : «Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés». Mais si on en arrive à une telle situation «c’est parce qu’il y a quelque chose de pourri dans cette République du Sénégal» pour paraphraser Shakespeare dans Hamlet qui parlait du Royaume du Danemark. Il revient à Mme Aminata Touré, ministre de la Justice, l’ingrat travail de nettoyer les écuries d’Augias et de faire en lieu et place un pays des merveilles.
Si cela ne tenait qu’à Aminata Touré, droite dans ses bottes, on arriverait à la «République exemplaire» qui ne ferait aucune concession aux prévaricateurs. Dans cette optique, elle vient de proposer une réforme de la loi pénale sénégalaise pour frapper d’une peine complémentaire d’inéligibilité de dix ans les personnes reconnues coupables de pillage des deniers publics. C’est une proposition moralisatrice. En effet, il semble juste d’empêcher à des personnes placées à des positions de gestion de patrimoines publics et qui se sont servis allègrement et en toute illégalité, d’accumuler un butin et de s’en servir pour s’acheter une position élective. Le poids de l’argent dans les élections au Sénégal est réel, alors se demande-t-on, s’il s’avère juste qu’un candidat qui a eu la possibilité de voler des biens publics puisse utiliser le fruit de ce vol pour damer le pion dans des élections publiques, à d’autres candidats désavantagés pour n’avoir pas la même puissance de force de frappe financière ou simplement pour avoir été honnêtes dans leur gestion des affaires publiques ? Tant qu’on y est, «les cyniques disaient que l’unique crime était de se faire attraper. Dans ces cercles, le cynisme est tellement avancé que même se faire attraper n’est plus un crime: il n’y a qu’à refuser de céder et essayer de manipuler le système judiciaire».
La réforme est bien à propos. Il faudrait cependant que dame Justice se donne les moyens d’assurer une application effective des peines prononcées par les juges et la tenue régulière d’un service du casier judiciaire. L’inéligibilité prononcée contre des personnes gérantes indélicates de biens publics serait encore plus pertinente que par ce fait, on prêcherait par l’exemple. Ceux qui aspirent à gouverner leurs concitoyens devraient avoir quelque chose de supérieur, devraient donner des gages de moralité. Le Tribunal de Nanterre, qui avait condamné en 2004 l’ancien Premier ministre Alain Juppé dans l’affaire des emplois fictifs du Rpr à la Mairie de Paris à une peine d’inéligibilité de dix ans, soulignait avec force dans son jugement : «Agissant ainsi, Alain Juppé a, alors qu’il était investi d’un mandat électif public, trompé la confiance du Peuple souverain… dans la quête de moyens humains apparaissant nécessaires pour l’action du Rpr, a délibérément fait le choix d’une certaine efficacité en recourant à des arrangements illégaux… Alain Juppé a agi sciemment pour prendre directement ou indirectement un intérêt. Il s’agit là d’un abus de fonction». Le jugement continue ainsi : «Les valeurs de République et les valeurs du service public constituent le cœur de l’enseignement dispensé dans les grandes écoles de la République (les universités d’élite)… Alain Juppé a précisément été formé dans celles-ci, il a ensuite exercé comme haut fonctionnaire puis joué un rôle éminent dans la vie publique».
La question est de grande actualité et interpelle les gouvernements quant à leur degré d’engagement. Ainsi, là où Aminata Touré propose une inéligibilité de dix ans, François Hollande propose une inéligibilité à vie. Cependant, devrait-on songer à ne pas limiter les sanctions qu’aux candidats à des postes électifs. Il devrait aussi être possible, de par la loi, qu’il y ait des interdictions de nommer à des emplois publics (ministres, directeurs de services publics) des personnes ayant été définitivement reconnues coupables de détournements et de prévarication des deniers publics. Combien de détourneurs de deniers publics et leurs complices ont déjà été recyclés dans des fonctions officielles ? Mais dans tout cela, il est bien beau d’avoir en prison les Karim Wade, Tahibou Ndiaye, en attendant d’autres mais il manque une personne au banc des accusés, Abdoulaye Wade, le supérieur hiérarchique de toutes ces personnes poursuivies, pour avoir distrait les deniers publics. Qu’on se comprenne bien, le propos n’est pas de dédouaner qui que ce soit mais ces personnes apparaissent, pour nombre d’entre elles, comme «des fusibles qui sautent pour protéger le vrai coupable». Notre confrère français Jean Michel Helvig se gaussait dans Libération sur «la noirceur d’un monde où ce ne sont pas les plus responsables qui sont coupables»

lequotidien.sn

2 Commentaires

  1. LE RAPPORT D’AUDIT QUI MET À NU LA GESTION DE MARY TEUW NIANE – Lundi 22 Juillet 2013 –
    (rapport commandité conjointement par les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de l’Économie et des Finances, sur financement de la Banque mondiale)
    http://www.popxibaar.com/UNIVERSITE-GASTON-BERGER-DE-SAINT-LOUIS-Le-rapport-d-audit-qui-met-a-nu-la-gestion-de-Mary-Teuw-Niane_a16505.html

    ÉTAT DE DROIT, GOUVERNANCE VERTUEUSE, TRANSPARENCE, ETC. À L’ÉPREUVE DES FAITS.
    « Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. »

    Un recteur qui ignorait royalement l’autonomie des structures et les lois du Sénégal, avec une gestion hors norme tant décriée par les syndicats et des citoyens de tous bords se retrouve nommé Ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche, sans autre forme de procès. Les faits avérés qui lui sont reprochés sont d’une telle gravité qu’il ne doit certainement son « salut » (c’est temporaire, car un jour chacun rendra des comptes, ces anciens amis du PDS ne diront pas le contraire) que GRÂCE À LA TRANSHUMANCE DU PDS À L’APR à la 25ème heure. Les « amis » avant la patrie.

    SAUVONS NOS UNIVERSITÉS PUBLIQUES DU NAUFRAGE.
    (leral.net 9 oct. 2012 de Citoyen).

    Malgré les moyens substantiels mis à la disposition de l’enseignement supérieur de notre pays, les résultats sont qualitativement et quantitativement loin des normes de l’UNESCO. Nos institutions d’enseignement supérieur ont surtout un problème de management (MAL GOUVERNANCE, CORRUPTION, NÉPOTISME, DÉPENSES DE PRESTIGE, GESTION SOLITAIRE EN LIEU ET PLACE DE LA GESTION DÉMOCRATIQUE ET LÉGALE, NON RESPECT DES LOIS ET DES RÈGLEMENTS, etc.) avec la complicité active ou passive de la communauté universitaire ([b]avantages indus, intimidations, etc.[/b]), des autorités étatiques qui, jusqu’à présent, feignent de ne rien savoir (N’ONT-ELLES PAS LES MOYENS DE SAVOIR CE QUI SE PASSE ?) pour éviter la confrontation avec ceux (les amis politiques!) qui sont nommés à la tête de ses structures et qui agissent parfois comme DES MONARQUES EN GÉRANT LA CHOSE PUBLIQUE À LEUR GUISE.
    Face à la démission de l’État, nos universités croulent sous le poids de dettes dues aux créanciers (banques, hôpitaux, Sonatel, Senelec, SDE, fournisseurs divers) et chaque corporation s’évertue à demander toujours plus pour « améliorer ses conditions d’existence » et parfois au détriment des intérêts de la communauté. Ainsi donc, la crise est donc une conséquence logique de l’inaction de l’État.
    En effet quand les dirigeants (nommés par les autorités) gèrent la chose publique en dehors des normes établies sans être inquiétés le moindre du monde (pour ne pas dire promus à des stations plus juteuses), les syndicats demanderont des chosent hors normes et c’est le début du CHAOS.
    A l’État de faire l’état de la gestion de ceux qu’il a nommé, punir ceux qui se sont montrés indélicats et récompenser les autres, ensuite il serait facile de demander aux syndicalistes de faire preuve de mesure et enfin sévir dans le respect de la loi si de besoin. Il est temps de restaurer l’État de droit (et donc des devoirs) ; il est indispensable, avant toute promotion, d’étudier sérieusement la gestion présente et passée du pressenti.
    L’ÉTAT NE PEUT CONTINUER À PROTÉGER ET PROMOUVOIR CEUX QUI METTENT À GENOUX NOS INSTITUTIONS D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR et jeter en pâture les syndicats. Je pense que les responsabilités sont partagées.
    Des assises de l’Éducation avec ceux qui bloquent le système pour des raisons personnelles ou émotives ne serviraient à rien, je proposent des assises des anciens (Recteurs, Professeurs ou hauts cadres à la retraites) du système pour faire des propositions objectives. Il est souvent difficile d’être juge et parti.
    Il n’est jamais trop trad pour bien faire un devoir citoyen.

    ———————-kathior, 24 novembre 2012 00:18 de nettali —————-

    DÉCLARATION SAES

    La section SAES-UGB s’est réunie en AG ce jeudi 11 octobre 2012 en vue d’évaluer la situation qui prévaut en interne au sein de notre institution universitaire.

    Devant le constat :

    d’une situation générale de mal gouvernance,
    de non fonctionnement des structures et directions démultipliées,
    de non respect des textes universitaires,
    de mauvaise gestion des deniers publics alloués à l’UGB,
    de la dégradation des conditions de travail,
    de recrutements massifs et clientélistes de personnels non prévus dans le budget en cours,
    de retard dans le paiement des salaires et de retenues sur salaires non versées.

    L’Assemblée Générale de Saint-Louis condamne avec la dernière énergie le mode actuel de gestion du Recteur Mary Teuw Niane….

    L’Assemblée générale, note avec indignation, désolation et amertume que le Recteur de l’UGB n’a respecté aucun des engagements qu’il avait pris lors de ses dernières rencontres avec le bureau de la section SAES.

    Ainsi, l’AG exige :

    le respect des textes en vigueur sur le recrutement de personnels enseignants non titulaires,
    le paiement sans délai de toutes les sommes dues :
    Heures Complémentaires du second semestre,
    perdiem de voyage d’études aux ayant droits restants,….
    le versement effectif des prélèvements opérés sur les salaires des enseignants au profit de certaines institutions financières,
    le paiement effectif des sommes dues aux institutions sanitaires,
    L’AG regrette la lecture partielle ou contextuelle que le Recteur fait des textes qui nous régissent. Elle insiste sur l’urgence de la situation désastreuse dans laquelle se trouve l’UGB et INTERPELLE LES POUVOIRS PUBLICS SUR LA NÉCESSITÉ D’AUDITER LES FONDS ALLOUÉS.
    Nous restons mobilisés pour la sauvegarde et la défense de notre institution.
    Vive l’Université sénégalaise, vive le SAES.
    Fait à Saint-Louis le 12 octobre 2012.
    L’Assemblée Générale
    ————-

    SYNTUS (Syndicat des travailleurs de l’UGB de Saint louis).
    Saint Louis, 22/06/2012.

    APPEL A LA COMMUNAUTÉ CONTRE LES DÉRIVES D’UNE GESTION SOLITAIRE.

    Depuis quelques années la gestion solitaire, le subjectivisme, le népotisme et les règlements de compte sont monnaie courante a l’UGB. Dans la vie des établissements ( UFR LSH, CCOS…) comme dans la gestion des ressources humaines (recrutement, traitement salarial, nominations) les exemples ne se comptent plus. Retraits de prérogatives, mises en quarantaine et tentatives d’humiliation sont le lot de ceux et celles qui qui refusent de marcher au pas et qui ont osé faire face.

    LE SYNTUS FERA FACE COMME PAR LE PASSE.

    Nous avons toujours préfère le dialogue social constructif a la confrontation. C’est pourquoi depuis la tentative avortée de licenciement dont certains de nos camarades ont été victimes en 2010 et toutes les tentatives vaines de déstabiliser notre syndicat, nous avons voulu rester sereins et positifs.
    Seulement la récidive dans l’irrespect et le manque de considération à l’endroit des travailleurs y compris certains de ces collaborateurs attitres, du Recteur, mettent gravement en péril la gestion démocratique et la justice sociale.
    C’est pourquoi sentinelle au service exclusif de l’institution, le SYNTUS est résolu a faire face pour réinstaller la confiance et la joie de travailler ensemble toutes composantes confondues au développement concerté de l’UGB.
    VIVE LES SYNTUS, VIVE L’UGB.
    L’Assemblée générale
    _

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