Le parti démocratique sénégalais (Pds), moteur de l’opposition, à naturellement l’ambition de revenir plus vite aux affaires après la perte du pouvoir le 25 mars 2012. Mais, cet objectif risque de se heurter à plusieurs obstacles, tellement il y a du chemin à faire, tellement la crise est profonde, toutes les principales structures sont grippées.
Les jeunesses, en chiens de faïence
Au niveau de l’Union des jeunesses travaillistes et les libérales (Ujtl) ,les deux camps de Toussaint Manga et de Fatou Thiam se regardent en chiens de faïence. La dernière réunion convoquée par Me Wade à son domicile continue de faire des vagues et a fini de montrer la crise profonde qui la mine. En cause, la tentative supposée du Secrétaire général de l’Ujtl de vouloir monter un nouveau bureau au détriment de la présidente des jeunesses féminines de l’Ujtl. Sachant que c’était un problème sensible, Me Wade n’a pas voulu jeter de l’huile sur le feu, promettant de le régler autrement au moment opportun.
Les cadres dans la confusion
La situation est loin d’être reluisante au niveau des cadres du Parti démocratique sénégalais (Pds). Depuis l’emprisonnement de son président, Abdoul Aziz Diop, la Fédération nationale des cadres libéraux est secouée par des crises. D’abord par la tentative de destitution de l’ancien Directeur de cabinet du coordonnateur du Pds. Avant-hier, ces cadres ont davantage montré leurs divergences avec Lamine Bâ qui avait menacé de geler ses activités dans la fédération avant de revenir à de meilleures sentiments.
Sourde rivalité chez les ténors
Chez les ténors du Parti, la candidature de Karim Wade, annoncée en grande pompes, a fini de diviser les plus convaincus d’entre eux. L’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye semble ne pas bouger de sa ligne de conduite. Même aux affaires, il disait que « ce gosse-là (Karim Wade) n’allait jamais être devant lui. Il maintient sa candidature à la succession de Me Abdoulaye Wade. Cet objectif est aujourd’hui plus que vivace depuis que Me Wade a annoncé la tenue du congrès pour le 8 août 2015, lors de son « discours à la Nation », le 31 décembre dernier, à partir de Paris. Comme lui, il y a aussi l’ancien maire de Linguère, Habib Sy. Sans compter Oumar Sarr et Modou Diagne Fada. En attendant le congrès, une sourde rivalité pollue l’atmosphère.
Le mouvement des femmes inexistant
Le mouvement national des femmes libérales est pratiquement dans le coma. Même si certaines femmes s’activent au sein du comité directeur, la structure dirigée par la native de Rufisque, Awa Diop, est, quant à elle, pratiquement inexistante. Aucune activité n’est dans son programme. Et le remplacement de sa présidente, qui était pendant un moment évoqué est presque enterré.
Le Pds déjà appauvri par ses départs
A tout cela, vient s’ajouter la transhumance de hauts responsables vers les prairies marron. On peut citer des ministres comme Awa Ndiaye, Innocence Ntap Ndiaye, des inconditionnels comme Baïla Wane à la tête du cercle des amis de Macky Sall ou encore Abdou Fall, Sitor Ndour et Thierno Lô. IL y a également les responsables qui ont fini de dégarnir l’opposition, principalement le Pds, déjà fort décimé par Pape Diop, Abdoulaye Baldé, Aliou Sow, au lendemain de la défaite de mars 2012.
La Tribune