Le Montréalais qui avait acheté une fillette en Afrique pour en faire son esclave sexuelle n’a plus à craindre d’être déclaré délinquant dangereux, puisque la Couronne a retiré sa demande en ce sens.
« Un psychiatre a conclu que rien ne l’amène à faire une telle recommandation », a expliqué Me Amélie Rivard de la Couronne, mardi au palais de justice de Montréal, dans le dossier de Sylvain Villemaire.
Peine record
Cet ex-éducateur de 60 ans avait écopé d’une peine record de 18 années d’incarcération en août dernier dans une affaire de traite de mineure.
C’est qu’en 2015, il était parti en Afrique, où il avait acheté une fillette de 8 ans à sa mère, en échange d’argent pour de l’eau potable.
Il a ensuite ramené l’enfant au Québec pour en faire son esclave sexuelle jusqu’à ce qu’elle soit sauvée trois ans plus tard.
« L’enfant a été utilisée comme un objet pour combler ses désirs sexuels », a déclaré une autre psychiatre qui a déploré les distorsions cognitives du pédophile.
Rien fait de mal
Car malgré sa sentence, Villemaire continue de croire qu’il n’a rien fait de mal, affirme-t-elle.
« Il n’y a pas de véritable autocritique ni de remise en question, ajoute la psychiatre. Des traits narcissiques importants sont également apparents, avec une image grandiose de soi allant jusqu’à demander des privilèges en détention. »
Mais son manque total d’empathie ne fait pas nécessairement de lui un candidat à l’étiquette de délinquant dangereux, si bien que finalement, la Couronne a abandonné cette option.
Avec la détention préventive, Villemaire finira de purger sa peine en 2034, à 74 ans.