APS) – Le philosophe sénégalais Djibril Samb, dans un ouvrage paru récemment chez l’Harmattan, s’en prend à ses pairs occidentaux Samuel Huntington et Francis Fukuyama, qui ont cherché à « homogénéiser le monde sous un ordre impérial ».
« En quelques décennies, des penseurs intellectuellement très limités ont proposé successivement le paradigme de la +fin de l’Histoire+ et celui du +choc des civilisations+ », a écrit Samb dans son dernier livre, « L’Afrique dans le temps du monde » (113 pages).
« Si éloignés qu’ils semblent, ajoute Djibril Samb, ces deux paradigmes visaient à homogénéiser le monde sous un ordre impérial, leurs objectifs intermédiaires étant d’annihiler toute forme de diversité culturelle… »
« Ces paradigmes, porteurs de conflits et de guerres, doivent être soumis à une critique serrée et réfutés », préconise l’ancien directeur (1995-2005) de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN), le chercheur de recherche de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
« Il urge, écrit-il, que le monde se dote d’une éthique universelle fondée sur des valeurs cardinales : liberté, égalité, légalité, solidarité, justice, respect des droits humains et responsabilité. »
Djibril, spécialiste de la Grèce antique, appelle à substituer à « ces deux paradigmes » un autre « conçu et enraciné dans la plus vieille sagesse humaine : communauté et diversité, unicité et multiplicité du genre humain. »
Dans un ouvrage controversé publié en 1992, le philosophe américain Francis Fukuyama pronostiquait sur « le point final de l’évolution idéologique de l’humanité et l’universalisation de la démocratie libérale occidentale comme forme finale de gouvernement humain. »
Son compatriote Samuel Huntington, en 1996, publie « Le Choc des civilisations », pour soutenir que les conflits dans le monde seraient désormais liés à la culture et à la civilisation. Il définissait huit aires de civilisation dans le monde, desquels il excluait l’Afrique.
ESF/BK