Le président Macky Sall n’est pas Charlie mais un leader du monde Par Abdoulaye Ndao

Le monde a été secoué ces dernières semaines par l’attentat perpétré par des jeunes extrémistes dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo. Attentat qui a eu le mérite d’avoir déclenché des polémiques quant à la position des uns des autres pour, soit fustiger la violence des actes commis contre les employés du journal satirique ou  compatir avec les terroristes. Force  est de reconnaitre qu’on ne peut pas être neutre ou insensible face à cette situation qui force le monde en général et nos leaders politiques en particulier a décliner des points de vue qui peuvent les amener à aliéner des partenaires et amis ou mécontenter des coreligionnaires. Ces attentats, devrons nous le rappeler, ont été commis en réponse aux caricatures du prophète(PSL) publiées dans le journal Charlie Hebdo. Quand bien même que La majorité des musulmans du monde, se portent a faux quant à l’utilisation subversive de la violence comme méthode de résolution de nos conflits, reconnaissons quand même  le manque de sensibilité des journalistes de Charlie  Hebdo, qui ont au nom de la liberté d’expression, privé  plus d’un milliard et demi  de musulmans  le droit  et la liberté de vénérer sans heurts émotionnels un  prophète de dieu.

Le théâtre des opérations polémiques s’est invité dans l’arène politique sénégalaise lorsque beaucoup de voix autorisées se sont élevées pour marquer leur désapprobation quant à la présence du Président Macky Sall a côté de beaucoup d’autres personnalités du monde à la marche de Paris. Avant d’analyser la position du président Sall, jetons un regard froid  sur cette machination macabre contre le monde musulman  que les jeunes soi-disant Djihadistes ne font que faciliter.

Pendant maintenant des décennies, l’Islam et sa communauté est continuellement caricaturé  par des adversaires de divers formes et manifestations  poussant même certains  à parler de  l’hypothèse d’une cabale contre l’islam. Et si tel était le cas, n’avons-nous pas le devoir d’être plus intelligents quant aux positions de principes qu’on doit prendre pour apporter les répliques adéquates a ces menaces contre notre religion ?

Une simple analyse rétrospective de la configuration géopolitique nous permet de voir que le monde a été pendant maintenant plus de soixante ans  polarisé avec d’abord comme protagonistes les camps communiste et capitaliste qui ont été uniquement motivés par des vues hégémoniques ignorant complètement tout autre considération.  Lorsque le mur de Berlin  tomba parachevant  la désintégration  du camp communiste, les vainqueurs, le camp occidental,  avaient maintenant en face d’eux l’obstacle religieux qui barrait le chemin a une domination économique, socio-culturelle complète du monde.

La nouvelle bataille qui désormais sied est faut-il le signaler un combat  ou le camp occidental et anglo-saxon essaie de déconstruire le maillage intellectuel et spirituel de nos communautés et   d’imposer sa culture et ses valeurs intrinsèques au reste du monde sous l’effigie de la mondialisation. Ce plan de domination est presque accompli avec un monde qui désormais partage équitablement les tares de ses dérives de dépravation et de surconsommation. De Dakar a Doha ; du Cap à New York on se lève et se couche aux rythmes des mêmes chansons de rap et des mêmes envies de consommation, des mêmes dérives de mœurs. C’est alors dire combien il est important de maintenir la religion en général et l’islam en particulier comme  dernier rempart qui se dresse devant ce risque éminent de complète acculturation du monde.  Dans cette société de consommation, un simple bilan comptable peut vous permettre d’évaluer les pertes économiques que font subir l’islam à l’économie occidentale parce que les pratiquants de la religion musulmane ont des habitudes de consommation qui bloquent ces tares récurrentes de nos sociétés. Charlie Hebdo n’était qu’une stratégie dans cette guerre ou nos adversaires nous proposent une société ou l’offense à l’autre  maquillée en liberté d’expression est permise.  Ils n’étaient qu’un pan de ce grand édifice diabolique et macabre.

Le vrai débat qui nous interpelle sera de définir les réponses que nous allons offrir à la suite à ces provocations. Serons-nous prévisibles au point de tomber dans le piège de ces gens incultes, mécréants et irrespectueux comme Charlie ? Doivent-ils pouvoir anticiper nos réponses? C’est à niveau ou je marque mon opposition plus que catégorique aux cellules terroristes qui font grandement un mauvais procès à l’islam. Leurs actes viennent simplement accentuer ce mensonge qui sous-tend que l’islam est une religion violente et archaïque.

Ayons le courage de dire que la confrontation frontale et militaire prônée par certains milieux islamistes n’est pas viable. La seule et unique solution pour inverser cette tendance de perversion est d’intégrer le concert des nations avec  des dirigeants forts qui auront l’envergure nécessaire  pour défendre l’islam. La démarche du président Macky Sall s’inscrit dans cette logique car il est  à présent une personnalité  très écoutée par ses pairs et qui de par son aura peut influencer les attitudes de chefs d’états envers nos communautés surtout immigrantes.  Alors disons le haut et fort. LE PRESIDENT MACKY SALL N’EST PAS CHARLIE ET SA PRESENCE A LA MARCHE DE PARIS ETAIT UN DEVOIR DIPLOMATIQUE. Ce que nous regrettons par contre est qu’encore une fois sa cellule de communication s’est une fois de plus manifestée par une incompétence notoire en ayant pas eu le réflexe préalable de décliner l’intention du chef de l’état a une communauté majoritairement musulmane.

Le Sénégal,  dans sa majorité n’a d’ailleurs pas été en reste pour  regretter les pertes en vies humaines et condamner fermement les caricatures du prophète. Les marches qui ont été organisées dans beaucoup de villes étaient justifiées. A l’image du notre pays, les réponses apportées étaient adéquates et mesurées dans leur exécution.  Il faut par contre fustiger l’attitude sournoise de certains membres de la société civile et autres  marabouts politiciens qui en profitent pour régler des contentieux passés avec le président.  Le vrai problème est quand ces marchands de la frustration et enturbannés de tous genres se permettent de fantasmer les motivations du président, d’en faire une réalité et d’en débattre. La réserve que nous dicte l’islam devrait forcer certains dans la classe politico-religieuse sénégalaise à se limiter  aux déclarations du président sauf s’ils détiennent des éléments tangibles sous-tendant le contraire.

Au Sénégal, le commérage politique est maintenant institutionnalisé. Les hommes publics n’ont plus à cœur ce devoir citoyen de dire la vérité. Ce bluff qu’ils nous servent continuellement est d’ailleurs facilite par l’explosion de l’espace médiatique ou chaque charlatan peut s’adresser au sénégalais avec souvent des agendas personnels. Ayons le courage de les débusquer et leur clouer le bec en les ignorants et rendre leurs opinions caduques.

Abdoulaye Ndao

DSE APR USA-