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Le président Macky Sall nous coûte très cher

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« Hypotheses non fingo (…). Dans la philosophie expérimentale,
des propositions particulières sont déduites du phénomène, puis rendues générales par induction »
Isaac Newton
Philosophiae Naturalis Principia Mathematica (1726)

On parle d’Épiméthée …, ce personnage de la mythologie grecque, dont le nom dérive du grec ancien « epimêtheùs » qui signifie … « Celui qui réfléchit après coup ». Épiméthée est le fils de Japet (en grec, celui qui se précipite) et de Thémis (La loi divine).
Après la création, c’est lui qui s’est porté candidat pour veiller au bien-être des créatures en les dotant des qualités requises à cette fin. Devant son insistance, les dieux le chargèrent de cette mission. Dans la précipitation, suivant le naturel de son père, Épiméthée fit tout, sauf l’essentiel : il servit tous les animaux, mais oublia l’homme qu’il a laissé nu et sans défense. Prenant conscience de sa méprise, il a voulu corriger. Cependant, il ne pouvait pas corriger parce qu’il n’avait plus rien en stock. Et le problème, c’est qu’il réfléchit après coup, car la réflexion doit précéder l’action pour l’éclairer et ainsi éviter à l’acteur de tâtonner, d’errer et de tomber ainsi dans l’erreur. Prométhée interviendra pour réparer l’erreur. Cela lui coûtera cher, parce que cela lui vaudra d’être éternellement enchaîné par Zeus à un rocher où l’Aigle du Caucase lui dévore chaque jour le foie …
… pour parler du président Macky Sall.

Le journaliste Mame Less Camara, dans l’émission Grand jury du 19 juin 2016 sur la Radio Futurs Médias, face à Mamoudou Ibra Kane, a exprimé sa perplexité relativement au comportement du président de la République : « Le président de la République est en pleine manœuvre. On ne sait pas trop où il va. Il est difficile de mettre en perspective l’action d’un président de la République qui prend, en direction de sa propre présidence, un certain nombre d’initiatives que seul un successeur hostile peut prendre à l’endroit de son prédécesseur ».
On disait du président Abdoulaye Wade qu’il clignotait à droite et tournait à gauche. Mais avec le président Macky Sall, on doit dire qu’il ne sait pas trop où il va. Il tergiverse, il doute, il atermoie.
Et ces tergiversations, doutes et atermoiements du président de la République nous coûtent très cher. Mais chaque fois, pour divertir le peuple, le président et ses ouailles usent de contre-feux comme armes de distraction massive. Mais nous devons rester éveillés et concentrés, car comme disent nos frères africains du Burkina Faso en dioula, « Nan laara, an saara » ( « Si nous nous couchons, nous sommes morts »).
Primo, le candidat Macky Sall nous a convaincus de ce que le programme « Yoonu Yokkute » est bien pensé pour porter le Sénégal au développement.
Mais quelques mois seulement après son élection, il semble s’être rendu compte que ce programme n’a pas été bien réfléchi, dans la perspective de résoudre les problèmes des Sénégalais. En effet, après avoir billebaudé pendant les premières heures de sa présidence, avec ce programme comme plan de chasse, il a semblé avoir pris conscience de sa méprise. Cela nous a coûté 2,5 milliards pour acheter à Disso le Plan Sénégal Émergent (PSE). Ce n’est pas tout. Le PSE, étant un prêt-à-porter, n’était pas vraiment à la taille du Sénégal. C’est pourquoi quand il s’est agi d’aller au Club consultatif de Paris, c’est à l’expertise locale, présente à tous les niveaux de notre administration, qu’il fut fait appel pour tailler sur mesure un programme avec des morceaux de la Stratégie nationale de développement économique et social (SNDES) et du Plan Sénégal Emergent (PSE). Autour du ministre des Finances Amadou Ba, président du comité de pilotage, tous les services ont été mobilisés pour ce travail. Évidemment, les dépenses nécessaires aux travaux de ce comité et dont nous ne connaîtrons peut-être jamais le montant, ajoutées aux 2,5 milliards payés inutilement à ces « experts » étrangers de Disso, ont rendu encore plus onéreuses les tergiversations du président de la République. Entre autres raisons, ce sont ces hésitations et atermoiements qui avaient motivé, selon Moubarack Lô, sa séparation avec le chef de l’Etat.
Les incertitudes du président Sall nous coûtent inutilement cher.
Secundo, pour se faire élire (d’ailleurs il avait déjà gagné), il a pris l’engagement, dans l’entre-deux-tours, de faire cinq (05) ans au lieu des sept (07) prévus par la loi fondamentale, expression de la volonté générale. Et comme il s’est engagé, une fois élu, à mettre en œuvre des réformes dans le sillage des Assises nationales de 2008-2009, dans la perspective de refonder l’Etat de droit et promouvoir une gouvernance « sobre et vertueuse », le président de la République a signé, le 28 mai 2013, le décret n° 2013-730 portant création de la Commission nationale de réforme des institutions. Le budget de la CNRI s’est élevé à 700 millions. Et après le travail remarquable abattu par la Commission sous la direction de Amadou Moctar Mbow, le chef de l’Etat va s’attacher les services d’un juriste-tailleur, qui retaillera les réformes à sa mesure. Le projet de révision constitutionnelle ainsi présenté aux Sénégalais par le président dans son discours à la nation du 31 décembre 2015, comprend un reniement de l’engagement pris avant son élection, et réaffirmé à moult reprises quand il est devenu président, de ne faire que cinq au lieu de sept ans. Un référendum est organisé le 20 mars.

Concernant le coût de cette consultation, le ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo annonçait le 1er mars 2016, en marge de la célébration de la Journée mondiale de la protection civile, que « le coût de l’organisation du référendum ne devrait pas dépasser les deux milliards », avant d’ajouter : « C’est un montant particulièrement modique ». Le président parlait, lui, de 3,2 milliards puisés dans la caisse d’avance.

Cependant, lors d’une conférence de presse tenue le 22 juillet 2016, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, a révélé que « le référendum du 20 mars dernier a coûté un peu moins de 10 milliards au lieu des 3 milliards annoncés par le chef de l’État ». Il n’y a pas eu de démenti. Pourquoi le coût du référendum est-il ainsi passé du simple au triple ? Il y a deux raisons. D’abord, après le « wax waxeet » relatif à son engagement à réduire à 5 ans son mandat, le dégoût des Sénégalais, qui s’attendaient à la rupture annoncée, était à son comble. Ce qui explique, en partie, le fort taux d’abstention. Alors, ce régime a dû sortir de gros moyens pour « acheter » le Oui des électeurs. Des sacs de riz, des bidons d’huile, et de l’argent, beaucoup d’argent, ont ainsi été distribués pendant la campagne et le jour du scrutin. Ensuite, le président de la République a refusé tout dialogue avec l’opposition et la société civile sur le projet de révision constitutionnelle, pour un consensus qui allait faire du référendum du 20 mars une formalité comme en 1963 et en 2001. Dans sa volonté exprimée de « réduire l’opposition à sa plus simple expression », Macky Sall a réuni ses partisans le 07 mars au Grand théâtre pour verser dans l’arrogance vis-à-vis de l’opposition : « Que cela plaise ou non, l’opposition va subir ma politique ! », et les lancer dans la campagne électorale avant le terminus a quo : « Juste après cette réunion, il faudra se rendre partout dans les villes, les universités, les campagnes. Aussi, il faudra se rendre auprès des leaders d’opinions, des chefs religieux, des jeunes, et surtout des femmes pour leur expliquer les enjeux et l’importance que portent ces réformes afin qu’ils puissent voter OUI pour la victoire finale. » Et voilà comment le référendum est transformé en une affaire personnelle entraînant des dépenses importantes pour que le Oui l’emporte. Là aussi, il est toujours dans ses incertitudes et ses atermoiements, car après le référendum où le Oui a gagné in extremis avec un taux d’abstention élevé, le président de la République, comprenant qu’il s’est trompé, va finalement appeler au dialogue qu’il avait catégoriquement refusé, le 28 mai 2016 au palais. Des formations comme le Grand Parti ont jugé cet appel au dialogue anachronique et ont refusé d’y prendre part. À l’arrivée, ce dialogue « national » a mobilisé toute la République pendant 08 heures, avec les coûts liés.

Les tergiversations du président de la République nous coûtent cher !

Tertio, pendant la campagne électorale, le candidat Macky Sall a fait cette déclaration qui a ému plus d’un Sénégalais : «Il est exclu d’accorder des faveurs ou un statut particulier à des marabouts. Ce sont des citoyens comme les autres». Il est évident qu’aujourd’hui, confronté à la réalité de la gestion du Sénégal réel, il doit se dire : « En y réfléchissant, les marabouts ne sont pas des citoyens tout à fait ordinaires ». En atteste la docilité avec laquelle il leur fait la cour et tente tant bien que mal d’être dans leurs bonnes grâces. Et évidemment, cela a un coût, car même si les marabouts ne lui demandent rien, l’idée de s’être aliéné la sympathie de beaucoup de Sénégalais / électeurs le prédispose à ne pas lésiner sur les moyens mis à sa disposition via les taxes et impôts que nous payons, mais aussi par la dette ne cessant de croître qu’il continue de contracter en notre nom et que nous aurons à payer, et nous-mêmes et les générations à venir, pour « regagner » leur attention, en payant cher les services de courtiers politiques, dont les marabouts ne sont généralement pas au courant des manœuvres. Voilà comment il faut comprendre ses offensives de charme auprès des foyers religieux. Il faut vraiment ne pas connaître le Sénégal et ses réalités pour affirmer crânement et avec conviction que les marabouts sont des citoyens ordinaires.
Les erreurs du chef de l’État nous coûtent très cher !

Quarto, L’Etat du Sénégal a décidé l’application à partir du 1er juillet 2013 de la mesure de réciprocité des visas pour tous les ressortissants de pays qui exigent des Sénégalais un droit d’entrée sur leur territoire. La décision est acclamée par les nationalistes qui y ont vu la satisfaction de leur fierté. Toutefois, a-t-on réfléchi sur sa pertinence et surtout sa faisabilité? N’est-ce pas le même Macky Sall qui, dans un entretien avec Lemonde.fr, se prononçant sur la décision prise par son prédécesseur en 2010, de fermer la base française au Sénégal, déclarait : « La demande de retrait de la base française était une erreur qui relevait d’un sentiment nationaliste quelque peu mal placé » ?
Bref, le marché de la confection des visas biométrique est attribué à la société Snedaï de l’homme d’affaires ivoirien Adama Bictogo. Mais voilà, le 1er mai 2015, le président Macky Sall se rend encore une fois compte de l’erreur et décide de mettre fin au contrat avec Snedaï après être revenu sur sa décision d’instaurer la réciprocité des visas. Cette décision irréfléchie a coûté aux contribuables sénégalais la somme de 13 milliards versée à Bictogo pour indemnisation.
Les erreurs du président Sall nous coûtent trop cher !

Quinto, la reddition des comptes est non seulement une exigence républicaine, mais aussi une demande sociale, d’autant que la gestion du régime sortant offre beaucoup de raisons de penser qu’elle n’était pas catholique. Cependant, la précipitation entraînée par la passion de la vengeance contre ses anciens frères, a amené le président Macky à aller exhumer la loi sur l’enrichissement illicite qui date de 1983, et qui jusque-là n’a servi tout au plus que de croquemitaine sous Diouf et sous Wade, pour mettre la CREI aux trousses des responsables du défait régime libéral. Un procès aux nombreux rebondissements qui a débouché sur la condamnation de Wade fils. Après … plus rien, la CREI peine à trouver quelqu’un d’autre à se mettre sous la dent. Quid des 25 personnes figurant sur la liste qu’avait brandie le juge Alioune Ndao au cours d’une conférence de presse ? Ah oui, après il y a eu la prise de conscience de la méprise consistant en ce que la CREI devait être réformée, mise à jour. C’est pourquoi à la suite de l’ancien Premier ministre Mme Aminata Touré, le président Macky Sall a déclaré récemment dans une interview sur la chaîne française Itélé : « Nous sommes en train de voir comment la (la CREI) faire évoluer, parce qu’elle a été antérieure à toutes les conventions mises en place par le système des Nations unies pour lutter contre la corruption ». Et puis, coup de théâtre, Monsieur Karim Wade est libéré par grâce présidentielle d’une façon spectaculaire qui laisse certaines personnes parler d’un deal international. Combien cette traque nous a-t-elle rapporté ?

Combien nous a-t-elle coûté entre honoraires des avocats de l’État (au moins une dizaine), des experts, commissions rogatoires internationales à Paris, à Monaco ?
L’arrêté ministériel relatif aux barèmes des honoraires des avocats indique en son article 55 portant sur les honoraires de base que : « Le taux des honoraires pratiqués par les avocats du Sénégal se situe dans une fourchette allant de 100 à 400 millions francs. Ce taux varie en fonction de l’expérience de l’avocat, son expertise ou niveau de spécialité ».C’est une lapalissade de dire que ce sont les robes noires les plus usées et chevronnées qui ont défendu l’État. Quant au coût de l’expertise immobilière, il a tourné autour de 1,5 million par immeuble. Et on se souvient que les experts de la CREI réclamaient à l’État une ardoise de 500 millions.
Bref, encore une fois les erreurs et les tergiversations de ce régime nous coûtent excessivement cher.
Et la liste est loin d’être exhaustive … entre les erreurs déjà commises et celles à venir, certainement.

On le savait déjà et ces actes sont venus le corroborer, le président Sall a des problèmes d’aptitude. Nous ne sommes pas les seuls à le savoir et à le dire. Dans un entretien téléphonique accordé au quotidien L’Observateur, dans sa parution du 24 juillet 2014, M. Moubarack Lô, qui venait de mettre fin à son compagnonnage avec le président Macky Sall dont il a quitté le cabinet huit mois auparavant, disait : « Macky Sall a des problèmes d’aptitude (…). Partout les hésitations, atermoiements et calculs politiciens ont pris le pas sur la capacité de leadership et sur la volonté ferme de mettre en œuvre les réformes ».
Il ne nous apprenait rien. Mais venant de quelqu’un qui a fait partie des plus grands défenseurs de Macky Sall d’abord candidat, ensuite président de la République, cette déclaration corroborait ce que nous savions déjà à travers les actes posés au cours des deux premières années de gestion.

Daouda Gueye de Pikine
Grand Parti Suxali Sénégal
Grand Parti Pikine-Officiel (Facebook)
[email protected]

6 Commentaires

  1. Macky Sall et ses ouilles, sont-ils des sénégalais…? La pertinence de ses analyses qui selon les thèmes abordés par ses èminents fils du pays suffit-ils comme solution (???). Le modus operandi est: Notre stratégie à mettre en place sans frémir et sans heurts, contre ce régime qui nous défit sur ce terrain en s’investissent à coups de milliards avec l’argent du contribuable. Seul une force tranquille qui en dit son nom, en est capable mes compatriotes. Nous en disposons et nous allons l’adopté, en phase avec vôtre analyse  » hypothèses fingo  » Epiméthée.

  2. Tu ne pense pas que le temps perdu en faisant tout cet gymnastique cérébral aurait pu servi a creer ne serait ce quelque chose d utile au pays ……pour le bonheur de tout le monde

    • Je vous suggère d’adapter votre adage arabe au contexte sénégalais actuel : « Le lion dort, la pagaille et la misère s’installent et s’intensifient. »

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