La montagne a accouché d’une souris. La vive passion soulevée par l’arrestation de 11 présumés homosexuels à Kaolack a vite fait de s’éteindre. La nouvelle de la libération des prévenus a été comme une douche froide pour les Kaolackois.
Faute de preuves, ils ont été libérés dans la matinée d’hier. La «robe de marié» et les différents cadeaux retrouvés au sein du lycée Ibrahima Diouf où les fiancés devaient convoler en justes noces n’ont pas pesé lourd dans la balance du procureur. La population, sans doute surprise par la décision, n’a pas répété les manifestations hostiles de l’avant-veille. Aucune réaction n’a été notée après l’annonce de la nouvelle. Selon nos sources, certains des présumés homosexuels auraient déjà regagné leur foyer, confirmant ainsi la véracité de l’information.
Les prévenus avaient déjà bénéficié d’un retour de Parquet après leur premier face-à-face avec le procureur. Une rencontre qui s’est tenue dans une ambiance très tendue. La population kaolackoise s’y était farouchement opposée. Elle voulait se faire justice elle-même devant ce «crime» commis dans la nuit du Maouloud quand les fervents musulmans prenaient d’assaut la ville pour célébrer la naissance du Prophète Mohamed (Psl). Jets de pierres contre bombes lacrymogènes, la bataille a été longue avant que les Forces de l’ordre ne parviennent à décourager les manifestants. Il a même fallu que les membres du Groupement mobile d’intervention (Gmi) détachés pour la sécurité des pèlerins viennent en renfort.
Le Quotidien
