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Le programme du ministère sénégalais de l’éducation, La Lecture Pour Tous (LPT) serait-il en train de faire voler en éclats la stabilité du pays ?(Par Gondiel KA).

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Ce pays de l’Afrique de l’Ouest est indépendant depuis 1960. Il a toujours été considéré comme un pays stable malgré ses lourdes difficultés économiques et politiques. Il est composé principalement de 6 groupes ethniques dans sa diversité. Les wolofs et les peuls constituent les plus grands groupes ethniques, ensuite vient celui des sérères. Ces derniers se retrouvent dans les régions du centre alors que les peuls se retrouvent dans toutes les régions et dans les pays limitrophes. La langue poular est incontestablement la langue sous régionale. Mais l’introduction de ce programme (LPT) ministériel mal pensé suscite déjà beaucoup de remous et de frustrations. Serait-on en train de semer les graines d’une division ethnique profonde qui pourrait être fatal pour la paix et la stabilité du Sénégal ?

Projet de Lecture Pour Tous (LPT) dans les écoles.

L’une des priorités de l’USAID au Sénégal est d’améliorer les performances en lecture des élèves du primaire. L’USAID appuie le programme Lecture Pour Tous du gouvernement afin d’améliorer sensiblement les performances en lecture des élèves des classes de CI, CP et CE1, et ceux des daaras, en utilisant comme langues d’enseignement le wolof, le pulaar et le sérère dans les régions de Diourbel, Fatick, Kaolack, Kaffrine, Louga, Matam et Saint Louis. Le résultat visé est qu’en 2021, à peu près 450.000 élèves des écoles élémentaires ciblées et 5000 élèves des daaras auront bénéficié d’un programme de qualité en lecture. Près de 70% des eleves de la 2eme année bénéficiant du programme devront parvenir à lire selon les normes établies à la fin de la 5eme année de mise en œuvre. Il cible à termes 8000 élèves, 350 enseignants, 500 adultes et 10000 membres de la communauté. Il a également un volet alphabétisation des femmes adultes qui, par la suite permet à ces dernières d’utiliser cette compétence pour gérer de petites activités génératrices de revenus telles que la teinture, la couture, etc. On s’attendait à ce que les apprenants (élèves et autres) puissent recevoir l’alphabétisation dans leurs langues maternelles respectives.

L’application de ce programme (LPT) sur le terrain.

L’application de ce programme a soulevé beaucoup de controverses dans pas mal de localités du pays comme à Dahra-Djoloff, à Dagana et ailleurs où les peuls sont fortement représentés, pour ne pas dire presque majoritaires. Des enfants peuls de ces communes ont commencé leur apprentissage en wolof au lieu de le faire dans leur langue maternelle. Dans d’autres centres d’enseignement, ce sont des enseignants ne comprenant vraiment pas la langue des foulbés qui enseignent dans cette langue. Ces aberrations constituent actuellement de vrais cauchemars pour nos compatriotes qui ne comprennent pas la motivation de leur ministère. Même les wolofs reconnaissent que ce programme ne devrait pas voir le jour car il n’est pas capable de garantir à tous les enfants du pays, de recevoir leurs premières pédagogies dans leurs langues maternelles. Selon toute vraisemblance, l’opposition est très vive dans beaucoup zones du pays. Aussi, les explications fournies par certains enseignants sont laconiques et contradictoires. On sent qu’ils veulent tout simplement se ranger aveuglement derrière leur ministère. Mais ils ne comprennent pas qu’il serait profitable pour notre pays de se ranger du côté de la population. C’est la wolofisation de l’école sénégalaise qui est en train d’être implantée. Il est fortement décrié et vomis par les peuls et les autres groupes ethniques. Ils ne sauraient accepter cette forme de ségrégation linguistique. Ils veulent tout simplement que leurs enfants soient éduqués dans leurs langues. Ce pays appartient à tous les sénégalais et à toutes sénégalaises et il ne peut être la monopole d’un seul groupe ethnique ou d’une seule langue. Chacun et chacune de nous a doit de regard sur sa gestion et c’est légitime également. Je ne pense pas que le sénat américain connaisse tous les tenants et les aboutissements de ce prospectus financé par l’USAID et qui serait ségrégationniste. Une précision de l’ambassadeur des Etats-Unis est attendue dans les meilleurs délais afin d’éclairer l’opinion sénégalaise.

Ce genre d’enseignement a déjà existé en Irak et en Syrie pendant la période où on arabisait les Kurdes. On connait les résultats aujourd’hui car ces pays ont volé en éclats avec des centaines de milliers de morts sans compter les déplacés et les exilés. Pour quoi implanter chez nous un système qui a créé des conflits ethniques mortels ailleurs ? Sommes-nous des personnes irréfléchies ? Pour quoi cherchons-nous à inviter et à tenter Satan à venir s’installer chez nous et déballer ses bagages remplis de calamités et de malédiction ? Pour quoi créer sciemment une injustice linguistique ?

Un appel est lancé à tous les chefs religieux ainsi qu’aux chefs coutumiers et autres, pour qu’ils saisissent le ministre de l’éducation, afin qu’il abandonne cette plate-forme éducative abusive et non conforme aux réalités du pays. Celle-ci par non favoritisme, serait en train de jeter potentiellement, les bases d’une divergence ou d’un déchirement linguistique qui peut avoir des conséquences désastreuses pour la société sénégalaise.

Gondiel Ka

Secrétaire administratif

Deeyirde Kisal Pulaagu

Montréal, Canada

16 Commentaires

  1. Vous dites peut-être vrai mais je ne vous crois pas plus compétent que les fonctionnaires du ministère de l’éducation nationale qui a en son sein plusieurs directeurs pulaar qu’on ne pourrait soupçonner de laxisme quand il s’agit de défendre les intérêts du pulaar.
    Si vous étiez ici au Sénégal, je croirai en votre bonne foi, mais, partout où des conflits ont éclaté, la main des élites émigrées a été active. Les pulaar du ferlo, du Djolof et du ndiambour n’ont pas besoin d’avocats pour défendre leur intérêt, elles ont voté pour leur fils Macky Sall sans demander votre avis je pense. Donc faites leur confiance.

  2. C’est un excellent programme de l’usaid ! Arrêtez votre paranoïa et votre esprit borné M. Kâ ! Personne n’a exclu les autres langues nationales, mais il se trouve que le wolof est parlé partout dans le pays et par presque tous les sénégalais et même les gambiens. Donc il faut l’officialiser comme langue nationale, c’est la décision politique la plus sage ! Ce n’est pas une question d’ethnie ici mais de langue nationale qui doit être enseignée partout en plus bien sûr des autres langues nationales dans les régions où elles sont majoritaires. Il faut soutenir ce programme et faire avancer le pays et non nous retourner toujours en arrière…

    • Le wolof es peut etre parler par baucoup de senegalais, mais si on debute pour menseignement des langue africain il faut ke chaque langue soit confiee a ses enfant.. et il faut savoir ke le pulaar est parler sur tout les religion du senegal. Est le wolof na pas cette chance.. mais luniciative est bonne car si on apprend pas nos langue nous allontnulle part

  3. Mr kâ ce sont des gens comme vous qui risque de brûler le Sénégal.la LPT est un moyen trés rapide pour faire lire un éléve du ci au ce¹.mon je suis un maître du ci mais depuis que j’ai commencé à l’appliquer mais éléves se débrouille en lecture. Et puis le programme est en phase test c’est pourquoi on n’a choisie les 3 groupes ethnique dominante au Sénégal. Arrête monsieur le pyromane

  4. Tant qu’on aura pas rendu l’école obligatoire au moins jusqu’à l’âge de 16 ou au BEFEM, on ne fera que du bricollage et dans cinquante ans on verra des programme pour l’alphabétisation des adultes ! Le Sénégal a trois fois au moins plus de moyens que Cuba et beaucoup d’autres pays d’Amérique du Sud, Latine et d’Asie, or ces pays ont dépassé l’alphabétisation des adultes depuis des décennies, grâce à la volonté politique de leurs dirigeants. L’Enseignement religieux dans les quartiers à des heures définies, oui, mais l’enseignement moderne doit être obligatoire dès 6 ans. Ainsi, dans cinquante ans, aucun Sénégalais ne sera analphabète à l’âge adulte.

    • l’obligation scolaire des enfants de 6 à 16 ans existe déjà. Elle est prévue dans la loi de 2004 modifiant la loi 1991 portant orientation de l’Education nationale.
      merci

  5. Mon Dieu
    C’est grave qu’une personne sensée puisse véhiculer de pareilles inepties au Sénégal en 2019. Monsieur vous parlez d’un programme auquel vous ne connaissez absolument rien, à la lecture de votre analyse. Meme si c’est des langues nationales qui sont utilisées c’est pour une bonne installation des habilitées en lecture, au finish, en FRANçAIS.
    Ce programme de lecture est mis en oeuvre dans six régions dont Matam — où l’enseignement se fait en PULAAR ou d’autres enfants non-pulaarophone apprennent; ce qui est aussi le cas à Fatick avec le Sérere. Votre analyse est simplette, simpliste, partielle, partiale, partisane, ethniciste et foncièrement éronée.
    Renseignez vous d’abord, ayez les bonnes informations avant de dire des choses qui sèment le doute et la confusion dans la tête des Sénégalais.
    Wa salam

  6. J’ai lu l’article et suivis les commentaires. Mais il me semble que beaucoup ont manque l’essentiel de l’article. Selon toutes les recherches faites sur le sujet de langue d’instruction, étudier à travers la langue maternelle est plus efficace. Par conséquent, il serait nécessaire d’elimner les langues étrangères comme le français de l’ecole senegalaise comme outil principal d’instruction et introduire les langues nationales à leure place. Mais notez que j’e dis bien langue maternelle selon les recherches faites partout. Cela donc se traduire par instruire chaque élève dans sa langue maternelle. Par exemple, l’eleve qui à le Wolof comme langue maternelle doit être instruit à travers celle la. L’eleve Peul doit être instruit à travers le Pulaar. L’ élève Serere doit aussi être instruit en langue Serere pour obtenir un résultat optimal. Instruit un élève Diola en Pulaar revient à la même chose que l’instruire en français étant donné que c’est une langue adoptée et non maternelle. Merci

  7. Merci mr kah, je suis Daccorde. Avec le programe langeu du milieu c pas une bne program, je croix k il doit cosilte les gent surtou les parent d’eleve je v mon enfent apris ma langeu maternel comme tout le monde, il feut ca s’arrete

  8. Merci mr kah, je ne suis pas Daccorde. Avec le programe langeu du milieu c pas une bne program, je croix k il doit cosilte les gent surtou les parent d’eleve je v mon enfent apris ma langeu maternel comme tout le monde, il feut ca s’arrete

  9. Ce bien dit ce vraiment conflit billaahi wallaahi dan mon village natal ne mettez pas la bas aucune langue que français et mon langue maternel je suis Pullo je serai toujour pullo j’adore mon langue de naissance. Je vous dit Macky sall il faut qu’il d’accepter cet,conflit au,Sénégal nous voulons pas de problèmes au Sénégal

  10. ce programme est un fourre tout et un bordel linguistique. ceux qui le defendent ce sont des enseignats maladroits et corrompus. dans ce programme on seigne le serere aux enfants woloff par des diolas. du peul aux enfants wolof par des manjacks. du woloff aux enfants peuls par des sarakoles. On doit l’annuler et initier chaque enfant dans sa langue maternelle.

  11. On pourrait s’inspirer du regime federal. Nous auront des provinces du Tooro, du Jolof du Kajoor du siin ou du Saalum, de kasamance, du Bawol, du Sénégal oriental, Ces provinces autonomes voteront leurs lois, disposeront d’un pouvoir décisionnel tout en partageant certaines prérogatives avec le gouvernement central.
    Ces gouvernements provinciaux vont gérer l’éducation, la santé, tout en enchassant dans la protection des autres langues minoritaires en leur donnant les outils de préserver leur langue et leur culture. Le fédéral se chargera de la monnaie, du passeport, des frontières maritimes et terrestres et du transport etc…

  12. je pense que l’auteur de l’article est mal informé.
    Un programme ne peut pas imposer une langue, l ce n’est pas la 1ère fois que le Sénégal développe un programme utilisant les langues nationales et toutes les langues n’ont jamais été couvertes.
    il faut savoir que dans une classe, il peut y avoir plusieurs ethnies. Est e qu’on peut prétendre y utiliser toutes les langues de ces enfants comme médium d’enseignement. Quel est l’enseignant qui va tenir cette classe?
    Dans tous les pays qui utilisent les langues locales, il faut nécessairement faire un choix qui est la langue la plus partagée par les enfants d’une localité que ce soit pulaar, wolof, seereer, soninké, joola….
    Ensuite un programme expérimental ne peut pas démarrer avec toutes les langues. il faut apprendre de l’expérimentation et étendre autant que possible sur le plan géographique et linguistique.
    Dans la zone nord, c’est le pulaar et le soninké qui dominent et le wolof est parlé dans beaucoup de localités mais étant donné que le soninké n’est pas prévu dans cette phase expérimentale, soit c’est le pulaar ou le wolof si la communauté l’accepte. si non la classe ne peut pas faire partie du programme.
    II faut savoir aussi que l’utilisation de la langue locale c’est pour améliorer les performances scolaires de nos enfants qui n’auront pas de blocage avec le maniement d’une langue étrangère. Nous acceptons d’apprendre le Français mais pas une autre langue locale qui peut faciliter l’éducation de nos enfants.
    Je pense que c’est nous les intellectuels qui devraient aider l’Etat à avancer sur la question de l’utilisation de nos langues locales dans l’éducation sans pour aunant renier le français.
    Merci

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