spot_img

Le ps dénonce la situation dégradante des paysans: 13, 5 milliards de F Cfa impayés.

Date:

DECLARATION EN DATE DU MERCREDI 28 AVRIL 2010

A la date du 26 avril 2010, et après 21 semaines de commercialisation de l’arachide, 41 000 tonnes, sur l’objectif initial de commercialisation de 300 000 fixé par Abdoulaye WADE et son gouvernement, n’ont pas encore été collectées auprès des producteurs. Ainsi donc, le pouvoir, qui affichait une production annuelle de un million de tonnes, déjà atteint en 1999, avec la très bonne pluviométrie de la saison dernière, n’a pu faire commercialiser que le quart de cette production exceptionnelle.

Plus grave, la SUNEOR, la NOVASEN et la CAIT restent, à ce jour, devoir aux paysans et agriculteurs près de 13,5 milliards de francs CFA, soit 36,6 °/ des sommes dues. Cela signifie qu’à côté de la plus grande partie de la production arachidière que le monde rural, livré à lui-même, a dû écouler sinon brader dans les loumas, près de 70 000 tonnes restent impayées malgré tout le tintamarre du gouvernement.

Au regard de ces données, la campagne de commercialisation se sera soldée par un échec patent. Les paysans et agriculteurs ressentent dans leur chair cet échec qui vient s’ajouter au ratage des campagnes des années précédentes. L’absence de véritables politiques agricoles et l’adoption de stratégies gouvernementales anarchiques ces dix dernières années, sont les marques de fabrique du régime libéral.

Et la prochaine campagne 2010/2011 s’annonce sous les mêmes sombres perspectives de l’échec. En effet, au 27 avril, à quelques encablures du démarrage de la saison des pluies, la date du Conseil interministériel n’est pas encore fixée par Abdoulaye WADE et son gouvernement obnubilés par ses sombres desseins de succession dynastique avec les tentatives multiples de remettre en cause le processus de démocratisation de notre pays pour cet objectif politique macabre.

Le monde rural, par le biais du CNCR, entretenait un dialogue permanent avec le Gouvernement socialiste qui en faisait la priorité. Abdoulaye WADE et son Parti ont pris le parti de promouvoir la stratégie de caporalisation et d’instrumentalisation des organisations paysannes. Et quand celle-ci ne prospère pas, ils adoptent la démarche visant l’implosion, l’émiettement, le bannissement, l’exclusion et les règlements de comptes vis-à-vis des organisations du monde rural à l’image du CNCR.

Avant 2000, les discussions entre les pouvoirs publics et la CNCR avaient permis l’institutionnalisation de la concertation par des rencontres annuelles, trimestrielles et mensuelles avec, respectivement, le Président de la République, le Premier Ministre et le ministre chargé de l’agriculture. Le retour au programme agricole, la négociation et la mise en place du Programme des Services Agricoles d’Appui aux Organisations de Producteurs (PSAOP) financé par la Banque Mondiale et le FIDA ainsi que la baisse du taux d’intérêt de 12,5 à 7,5 % ont été ficelés dans ce cadre de concertation.

Le régime d’Abdoulaye WADE, à l’exception de quelque rarissimes audiences sur dix ans, ne s’est quant à lui signalé que par le refus quasi systématique de répondre aux nombreux mémorandums et lettres adressés par les Organisations Paysannes. On a également noté la forte détérioration du partenariat avec le CNCR qui a refusé d’être instrumentalisé et a participé aux Assises Nationales, entraînant ainsi son exclusion de toutes les réunions convoquées par le Ministère de l’Agriculture. Toutes attitudes qui ont été interprétées par le pouvoir comme la volonté de faire renaître une ancienne organisation des années 70 (les trois P : Paysans, Pasteurs, Pêcheurs) qui a fini par s’émietter. Aujourd’hui, une nouvelle entité fantoche a vu le jour sous la houlette du Ministre de la syndicalisation, sous la direction d’un bureau provisoire composé de députés, de sénateurs et d’élus locaux issus des rangs du PDS.

De toute évidence la création d’un syndicat par un Etat procède assurément d’une volonté partisane et politicienne d’embrigadement et d’une volonté d’imposer une pensée unique obscurantiste, et des velléités électoralistes. Le Sénégal, qui a longtemps été un modèle en Afrique de l’Ouest grâce à ses capacités d’auto-organisation en milieu rural, ne peut accepter un tel état de faits.

Le Parti socialiste dénonce avec la dernière énergie cette dérive du pouvoir libéralo-affairiste et appelle tous les patriotes à soutenir l’autonomie du mouvement paysan sénégalais symbolisé par le CNCR.

Le Parti socialiste ne peut manquer, non plus, de s’opposer au projet funeste de modification de l’article L 42 du Code du travail instituant des contrats à durée déterminée reconductibles de manière illimitée. La folle tentative de justifier cette décision par des arguments alibis est une imposture car il ne peut être concevable de croire que ce sont les travailleurs qui chassent les investisseurs. Au Sénégal aujourd’hui, c’est l’action de l’Etat qui fait fuir les investisseurs avec son style de gouvernement marqué par l’insécurité juridique, le coût des facteurs de production, la corruption et la mal gouvernance.

En vérité, ce projet de modification des articles L 42 et suivants fait partie d’un tout. Il s’inscrit dans la logique de paupérisation des populations, de plus en plus incapable de se procurer ne serait ce qu’un revenu de survie. En vérité, le pouvoir libéral cherche délibérément à appauvrir les travailleurs, sans tenir compte des conséquences extrêmement graves sur la paix civile et la cohésion nationale.

Le projet de modification des articles L 42 et suivants s’inscrit dans le fil des atteintes à la sécurité de l’emploi et constitue une remise en cause flagrante des acquis sociaux qui aura pour principale conséquence de précariser davantage la situation des travailleurs. Il institue un système avec des salariés sans droit, ni garantie. Il met en place un monde du travail où la seule loi sera celle de l’employeur, lequel pourra exercer une pression extrême sur le travailleur, puisqu’il aura en fin de compte le pouvoir exorbitant de décider du renouvellement de son contrat.

Le projet de modification des articles L 42 et suivants s’inscrit encore plus nettement dans la politique de démantèlement des libertés syndicales et masque mal la volonté du pouvoir de mettre fin à l’existence des syndicats engagés dans la sauvegarde des avancées sociales ou la conquête de nouvelles dans notre pays. Il manifeste, en réalité, la volonté du pouvoir d’affaiblir les organisations de travailleurs afin de museler toute résistance d’ensemble contre sa logique de prévarication et de spoliation du peuple sénégalais.

C’est pour cette raison que le Parti socialiste estime que ce projet funeste de généralisation des CDD interpelle la conscience de tous les travailleurs exposés, devant une agression aussi patente, à une précarité absolue qu’il faut combattre sans désemparer. Le Parti socialiste considère que les dérives du pouvoir ne peuvent être arrêtées que par la jonction de toutes les forces vives de notre pays dans un grand rassemblement qui donne le levier pour affronter les enjeux de l’émancipation du peuple sénégalais. Pour sa part, le Parti socialiste s’associera à toutes les initiatives de lutte et unira ses forces à celles des organisations syndicales et de tous les travailleurs engagés à relever le défi de combattre les dérives liberticides d’un régime finissant.

Fait à Dakar, le 28 avril 2010

Le Bureau politique

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

Éducation nationale et formation professionnelle et technique : Vers un recrutement massif d’enseignants

XALIMANEWS-Le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, a demandé,...

La Une des quotidiens du jeudi 12 Décembre 2024

La Une des quotidiens du jeudi 12 Décembre 2024

Diomaye retouche la diplomatie sénégalaise : 13 ambassadeurs et 05 consuls nommés

XALIMANEWS: Au titre du Ministère de l’Intégration africaine et...

Le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 11 décembre 2024

XALIMANEWS: Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou...