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Le PSE n’a pas réussi à transformer l’économie sénégalaise, ni à améliorer considérablement les conditions de vie de nos concitoyens, malgré les investissements coûteux*

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Le PSE n’a pas atteint l’objectif de restructurer l’économie sénégalaise. La vision du PSE s’est dans la pratique essentiellement limitée à la construction d’infrastructures onéreuses, mais elle n’a pas réussi à opérer une transformation économique et sociétale significative. A ce rythme, nous serons encore très loin de l’émergence en 2035. Un réaménagement urgent de la politique économique est nécessaire afin de faire face à l’inflation, aux futurs chocs économiques, et surtout d’améliorer le pouvoir d’achat des ménages et le bien-être des Sénégalais.

Malgré la mobilisation d’énormes ressources financières et une accélération de l’endettement, le PSE n’a pas jusqu’ici réussi à améliorer le pouvoir d’achat des ménages, à éradiquer l’insécurité alimentaire, à sortir une partie du peuple sénégalais de l’extrême pauvreté, ni à vaincre le chômage des jeunes. Après 10 années d’exécution du PSE, le premier axe de ce programme visant à transformer structurellement l’économie et la croissance n’a pas conduit à des résultats significatifs permettant de dire que les conditions de vie des Sénégalais se sont profondément améliorées. Certes, des réalisations infrastructurelles ont porté la croissance économique, mais celle-ci, tant vantée par nos dirigeants, ne s’est pas ressentie par les ménages. Le secteur secondaire est faiblement développé durant la période de l’exécution du PSE. En effet, les énormes investissements consentis n’ont pas réussi à transformer la structure de notre tissu économique et à construire un tissu industriel compétitif pourvoyeur d’emplois, à réduire notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Même avec la mise en place du Parc Industriel International de Diamniadio, le secteur secondaire sénégalais n’a pas enregistré de bond remarquable ces dix dernières années.

La pauvreté multidimensionnelle est omniprésente dans la société sénégalaise, tout comme le chômage endémique des jeunes. Les programmes initiés par le gouvernement, notamment XËYU NDAW ÑI et le DER, n’ont pas réussi à absorber une quantité importante de chômeurs et à réduire le manque d’emplois. Les 450 milliards de FCFA promis aux jeunes après les émeutes de mars 2021 n’ont pas pu améliorer les conditions de l’emploi de la jeunesse.

Par ailleurs, entre 2000 et 2012, le niveau de l’Indice de Développement Humain (IDH) du Sénégal est passé de 0,38 à 0,48, quittant la 159ème pour arriver à la 169ème place sur 191 pays. Entre 2012 et 2022, le pays a reculé en se plaçant à la 170ème position avec un IDH toujours très faible de 0,511. Le Sénégal figure encore parmi les pays à faible revenu. Il est incontestable que notre pays a été dépassé par d’autres qui ont réussi à progresser plus rapidement en termes de développement.

Bien que de petits progrès aient été réalisés avec la construction de nouveaux hôpitaux, le système de santé reste encore très vulnérable et doit faire face à l’inefficacité de la gouvernance et à l’insuffisance des équipements techniques, en particulier dans les zones reculées. 

De plus, malgré la mise en service de nouvelles centrales électriques et le maintien des subventions de l’État, le coût de l’électricité reste très élevé pour les ménages et les entreprises, ce qui nuit à la compétitivité. En outre, l’accès universel à l’électricité est très limité, notamment dans les zones rurales. Étant donné que le pays bénéficie presque de 300 jours d’ensoleillement par an, il est inacceptable que certains villages n’aient pas accès à l’électricité et doivent se contenter de bougies pour s’éclairer la nuit. 

Au dernier trimestre de 2022, la Zone UEMOA a enregistré une inflation de 7,8% de 2022, selon le rapport de l’UEMOA sur l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) paru en janvier, le taux d’inflation  en moyenne annuelle au Sénégal s’est établi à 9,7% en décembre 2022. 

La fluctuation du taux de change et la perte de valeur de l’euro face au dollar ont des répercussions négatives sur le franc CFA et le service de la dette en augmentant le coût des produits importés, notamment les denrées alimentaires et l’énergie. Le remboursement de cette dernière, libellée en dollars, pèsera lourdement sur les finances publiques car une bonne partie des investissements du régime issus des emprunts ne sont guère rentables et ne peuvent donc pas contribuer à amoindrir le poids du service de la dette.

La BCEAO a relevé le taux directeur à l’instar de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne. Or, le contexte économique africain est globalement différent de celui des autres zones économiques et cette mesure est inadaptée à nos économies. En conséquence, il sera de plus en plus difficile pour l’État de contracter de nouvelles dettes à des conditions avantageuses. L’augmentation du taux directeur risque d’affaiblir davantage nos économies déjà fragiles, qui ont besoin de capitaux pour se relever.

Les mesures de subventions mises en place pour soulager les ménages sont à saluer. Toutefois, ce sont des mesures conjoncturelles face à l’augmentation des prix des produits importés et  l’État n’est pas en mesure de les maintenir sur le long terme. 

Pour faire face à l’inflation, aux chocs exogènes  et aux futures crises mondiales, des réformes structurelles profondes de notre économie sont indispensables, notamment dans les activités génératrices de revenus, les secteurs productifs agro-alimentaires et manufacturés pour accentuer la productivité, assurer la sécurité alimentaire et réduire notre dépendance à l’importation. 

Toute crise offre une opportunité de se remettre en cause, de se réinventer, de créer un nouveau paradigme pour un nouveau départ. Dans cette perspective, le parti ACT s’engage à encourager une dynamique transformationnelle pour créer un nouveau paradigme de gouvernance, de gestion et de politique socio-économique, en donnant la priorité au secteur privé local. Il conviendra en outre de travailler à une diversification large de notre économie pour garantir une résilience durable sur tous les plans. L’arrivée des hydrocarbures offre une opportunité de redresser l’économie et de favoriser l’industrialisation durable.

L’un des axes majeurs du programme d’ACT consiste à accélérer le développement économique et celui du capital humain en mettant l’accent sur l’amélioration des rendements agricoles et de la qualité de la main-d’œuvre. Pour cela, il est prévu de renforcer la formation professionnelle, de soutenir la création d’unités de transformation manufacturières et les métiers de l’artisanat afin de combattre le chômage et de créer une croissance réellement inclusive. 

Dans les années à venir, il faudra absolument lutter contre l’inflation galopante, créer les conditions et développer des solutions adaptées pour la maîtrise des prix à un niveau stable en particulier ceux des denrées alimentaires et de l’énergie. Pour atteindre cet objectif, une politique budgétaire rigoureuse et une réduction des dépenses de l’État sont primordiales. Aussi, il sera nécessaire de réduire les investissements somptueux et inutiles, et de les réorienter vers les secteurs générateurs de richesse, notamment dans la production agricole, la transformation des produits locaux et la production de céréales locales telles que le maïs, le mil ou le sorgho. C’est dans cette optique que le Président Abdoul Mbaye, s’il est élu à la tête du Sénégal en 2024, compte donner un signal fort en procédant à une réduction drastique du train de vie de l’Etat. Il sera également nécessaire de restructurer et de réformer le système de gouvernance et de gestion des ressources financières, afin d’assurer la transparence et l’efficacité de l’Etat dans la gestion des ressources de l’Etat.

*Babacar Ndiogou

ACT – Membre du Cercle des Cadres

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