Introduction
Généralement considéré par les milieux « antiracistes » comme l’ensemble des attitudes et des conduites exprimant une horreur des différences, un refus de l’autre, le racisme qui serait à l’œuvre dans les nations occidentales et qui constituerait l’envers honteux des sociétés démocratiques, ne cesse d’être dénoncé.
Aujourd’hui partout dans le monde, ce phénomène existe dans toutes les sphères de la société. Le sentiment de discrimination a considérablement augmenté surtout chez les Noirs. Ils souffrent indiscutablement de formes d’exclusion dans tous les domaines.
Même si le racisme est condamné depuis 1945, la racisation guette toujours au tournant de l’actualité et ses faits divers. Le dernier cas qui continue à défrayer la chronique est l’assassinat de George FLOYD, un Noir américain de 46 ans par un policier blanc de Minneapolis.
Définir cette notion peut s’avérer risqué dans la mesure où, le mot « racisme » est non seulement communément utilisé, mais encore appliqué de façon polémique à un nombre indéfini de situations. Les dictionnaires de langue n’en continuent pas moins de varier sur la définition canonique donnée au racisme.
I- Des définitions diverses et variées.
Selon le Dictionnaire historique et critique du racisme, le plus souvent, on se contente de le définir par ses deux composantes supposées : la biologisation de l’altérité (suivie par celle du groupe d’appartenance) et l’hétérophobie ou l’exclusion de l’autre.
Le racisme est ordinairement défini comme le rejet de la différence censé découler d’une peur fondamentale du différent. La définition que propose Albert MEMMI fait référence :
Le racisme est la valorisation généralisée et définitive, de différences réelles ou imaginaires au profit de l’accusateur et au détriment de sa victime, afin de justifier ses privilèges ou son agression
Tahar BEN JELLOUN pense que le racisme se développe, se répand et convainc quand il arrive à faire croire que toute une société est menacée . Il perçoit deux types de racisme : un racisme épidermique et un racisme tranquille et populaire.
Le racisme épidermique dont parle BEN JELLOUN, n’est rien d’autre qu’un type de discours trop grossier et simpliste consistant à suggérer que les Noirs viennent accaparer toute la richesse et tous les emplois qui devaient revenir aux Blancs.
Le deuxième type de racisme dont il fait allusion, le racisme tranquille et populaire, se note aussi dans certaines structures de l’administration occidentale comme les offices de l’immigration où les immigrés subissent des traitements inhumains. Ce type de racisme est fondé sur un certain nombre de stéréotypes et de clichés négatifs ancrés dans l’esprit d’une franche de la population française qui pense que le Noir est un violeur, un meurtrier, un obsédé sexuel, un pestiféré. Ce racisme refait chaque fois surface dans le parler du Blanc et sa manière de penser.
Odile CAZENAVE appelle ce type de préjugés, discours ‘’dominant’’ qui n’est rien d’autre que le discours des Blancs, dans leurs réactions et leurs réflexions devant la communauté noire des immigrés. Il est empreint de préjugés racistes, d’idées reçues et témoigne de l’ignorance totale de ceux ou celles qui parlent de l’Afrique et des africains.
Quant à Gaston KELMAN, il recense trois types de racisme les plus appliqués aux Noirs:
Il y a donc le racisme diabolique et le racisme angélique. La troisième forme est plus subtile, plus moderne et plus sournoise. C’est le racisme de stigmatisation et d’essentialisation, celui- là qui réussit, finesse ultime, à acquérir l’adhésion de la victime à l’analyse et aux thèses de son bourreau .
Le racisme de stigmatisation et d’essentialisation dont parle KELMAN consiste à attribuer des caractéristiques comportementales qui seraient congénitales au Noir.
Adressé au Noir, l’essentialisation, ainsi définie, s’apparente fort bien au phénomène de « stéréotypisation » qui n’est rien d’autre que des croyances partagées concernant les caractéristiques personnelles, généralement des traits de personnalité, mais souvent aussi des comportements, d’un groupe de personnes.
On se rend compte donc qu’il n’est pas aisé de donner du racisme une définition qui fasse l’unanimité. C’est que le concept de race même appliqué aux hommes est problématique. Par ailleurs, loin d’être une théorie scientifique, le racisme se fonde sur des opinions souvent fragiles et purement subjectives. Ces opinions sont, comme le dit MEMMI, la justification d’attitudes et d’actes, eux-mêmes motivés par la peur d’autrui et le désir de l’agresser, afin de se rassurer et de s’affirmer à son détriment.
À cela s’ajoute le fait que le racisme utilise les différences biologiques qui pourraient être psychologiques ou culturelles, réelles ou imaginaires.
II- Origines du racisme : formes et manifestations
Le livre de la Genèse, chapitre 9, versets 10 à 27 raconte que Cham le second fils de Noé commet une abomination : il se serait moqué de la nudité de son père ivre. Il aurait été maudit par celui-ci dans toute sa descendance. Les frères de Cham, eux, récoltent des bénédictions : Sem et Japhet seraient dans leur descendance, maîtres des esclaves Canaanites.
Le mythe chamitique, qui apparaît dans le récit génésiaque, réoriente la malédiction de l’esclavage sur Cham, tout en faisant de celui-ci le premier ascendant des populations noires d’Afrique. Bien des esclavagistes firent leur choux gras de ce mythe et firent croire aux africains que leur destinée était gravée en lettres de sang dans la Bible.
En d’autres termes, les maîtres d’esclaves blancs ont tenté de légitimer leur entreprise en faisant d’un simple mythe une vérité biblique. De tels arguments ne s’inscrivaient pas uniquement dans une optique mercantile, ils visaient à ancrer l’idée que les Noirs étaient voués à la servitude. Ils sont encouragés en cela par certains hauts dignitaires de l’église catholique. Pour preuve, le Pape Nicolas V, le 8 juillet 1454 a utilisé la malédiction de Cham afin de justifier l’esclavage des Noirs.
Pour de nombreux Blancs nourris de cette idéologie esclavagiste, le Noir est synonyme de taré, primitif. Il est victime de clichés tels que : la couleur noire symbolise la saleté, que le Noir a un sexe surdimensionné, qu’il est dépourvu d’intelligence, qu’il est un grand enfant, etc.
Les travaux de Cheikh Anta DIOP, pour démonter ces thèses racistes, sont, de ce point de vue, remarquables :
Nègre devient désormais synonyme d’être primitif, inférieur, doué d’une mentalité prélogique. Et comme l’être humain est toujours soucieux de justifier sa conduite, on ira même plus loin ;(…) L’opinion occidentale se cristallisera et admettra instinctivement comme une vérité révélé que Nègre=Humanité inférieure. Tout au plus reconnaîtra-t-on au Nègre des dons artistiques liés à sa sensibilité d’animal inférieur.
Pour apporter la preuve de cette entreprise d’infériorisation du Noir, Cheikh Anta DIOP cite en exemple une œuvre majeure et universelle : Le Nouveau Dictionnaire Illustré Larousse, 1905 à la page 516, qui nous offre la définition suivante du Nègre :
Latin Niger : noir ; homme, femme à peau noire. C’est le nom donné spécialement aux habitants de certaines contrées d’Afrique… qui forment une race d’hommes noirs, inférieurs en intelligence à la race blanche, dite caucasienne.
L’infériorisation du Noir a atteint les limites du scandale : lorsque le 14e amendement à la constitution des États-Unis a été adopté en 1868 afin d’autoriser le vote des Noirs, la décision a été prise de considérer qu’un Noir équivalait à trois cinquièmes d’un être humain.
On peut aussi convoquer les théories racistes du comte de Gobineau qui déclarait :
Ainsi le Nègre possède au plus haut degré la faculté sensuelle sans laquelle il n’est point d’art possible ; et d’autre part, l’absence des aptitudes le rend complètement impropre à la culture de l’art même à l’appréciation de ce que cette noble application des humains peut produire d’élevé. Pour mettre ses facultés en valeur, il faut qu’il s’allie avec une race différemment douée.
Gobineau semble dire à travers sa théorie qu’il n’y a pas de différence entre le singe et le Noir. Étant dépourvus de raison, tous les deux sont incapables de produire une œuvre d’art véritable car celle-ci est un signe sensible de l’esprit humain.
III- Les évènements dramatiques de Minneapolis : un exemple de racisme diabolique.
Un regard lucide dans le passé nous rappelle que les Noirs des États-Unis d’Amérique ont toujours été victimes d’humiliation, de maltraitance et d’assassinat restés impunis. Les événements dramatiques qui se sont déroulés à Minneapolis dans la journée du 25 mai 2020 ne sont que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Le 26 février 2012 à Sanford (Floride), Trayon Martin, un adolescent de 17 ans non armé est abattu par un vigile, George Zimmerman, acquitté par un jury populaire qu’il convainc d’avoir agi en légitime défense.
Le 19 aout 2014 à Ferguson (Missouri), Michael Brown, un jeune de 18 ans non armé est abattu par un policier blanc. Les poursuites contre lui sont abandonnées en fin novembre 2015.
Le 17 juillet 2014, Éric Garner, un homme de 43ans et père de six enfants meurt étouffé lors d’une interpellation musclée à New York. Dans une vidéo amateur on le voit plaqué au sol répétant « je ne peux pas respirer ». Un grand jury décide de ne pas poursuivre le policier blanc inculpé.
Cette mort de Garner ressemble à tout point de vue à l’assassinat de George Floyd par le policier blanc Derek Chauvin. Ces images choquantes du bourreau étranglant sa proie durant huit minutes et quarante-six secondes ont heurté la sensibilité du monde entier qui se demande comment un homme doté de raison peut agir ainsi. Évidemment dans un milieu où la dignité du Noir a toujours été piétinée, où le Noir a toujours été ravalé au rang de l’animalité, certains agissements peuvent relever d’une extrême banalité. L’anormal devient à la limite normal.
Le manque de conscience et l’insensibilité du policier blanc se notent mêmes dans la froideur des gestes qui ont accompagnés l’exécution de George. Le genou appuyé et serré contre le cou de la victime, les mains menottées derrière le dos empêchant tout mouvement, l’attitude insolente du policier, mains dans les poches du pantalon qui semblent signifier : « je vais t’étrangler sans me salir, sale gueux! », les cris, râles et pleurs du pauvre George appelant sa défunte mère au secours, les convulsions violentes de la victime avant son dernier souffle, les cris des témoins alertant ce sauvage Chauvin et ses co-équipiers, tout ceci n’a eu aucun effet sur l’écervelé policier qui ne soulèvera son genoux qu’une fois son forfait accompli.
CONCLUSION
George FLOYD est aujourd’hui le symbole de tous ces Noirs victimes de violences policières. Ces Noirs qui ont pourtant bâti l’Amérique de leur sang et de leur sueur et qu’un système raciste a longtemps étouffés. Cest pourquoi au lendemain de cet assassinat et pendant des jours, des marées humaines se sont déferlées partout dans les grandes villes américaines, à New-York, Chicago, Washington, Boston, Californie, etc. pour contaminer d’autres comme la Norvège, les Royaumes –Unis. Leur maitre-mot est : « laissez- nous respirer! ».
Aujourd’hui, le silence des dirigeants des pays du monde, surtout ceux des pays africains est inquiétant. L’Afrique doit élever la voix pour condamner de tels agissements.
Par ailleurs, le racisme est devenu un phénomène extensif. Il existe partout dans le monde et ceux qui en sont victimes sont principalement les Noirs et les Maghrébins. On le retrouve de façon chronique en France, au Brésil. Récemment en Chine, la population noire faisait l’objet de stigmatisation et de marginalisation durant la pandémie du Covid-19. En Mauritanie, on note des survivances de l’esclavage, en Israël, se sont de jeunes palestiniens qui tombent tous les jours sous les balles de la police israélienne, En terre libyenne, ce sont des milliers d’immigrés noirs qui sont vendus.
Ce qui se passe dans les villes américaines doit trouver un écho favorable partout dans le monde. Les manifestations doivent dépasser le stade de simples campagnes d’indignation. Des résolutions fortes doivent être votées dans les instances internationales criminalisant un certain nombre de comportements racistes.
Dr. Ba, Professeur de Lettres Modernes au lycée de Mboro. Cadre Pastef.
Bel article !
Mais la source du racisme a pour
origine historique le Mahabharata en Asie c est a dire la guerre d emancipation des peuples Indo-Europeens blanches qui ont subi aussi une domination socio-culturelle des africains (egyptiens anciens, ka-nana ceux qui adorent la lune aujourd hui le Proche – orient, les soma dans la vallee Gan-ga ou Ganega aujourd hui l Inde, Ganwer – wala aujourd hui Pakistan et la Mesopotamie Wassu-kanu ou Sossu etait encore africaine
Jusqu en – 1700 jc avec l arrivee des
Hittites en Asie et les hyksos qui ont envahis Ta-mery (la terre mere en Sunu-nke parlant de l Egypte pharaonique).
Cette periode de domination africaine Mahabharata (-6000 jc jusqu a – 500 jc) n est pas enseigne
a l elite. Les africains parlaient
une seule langue au moment de la parole – donnee « a-nou « la langue netjer ou Na-ta-yeree autrement dit langue des soixante-dix = la Septante .
La Septante = egyptien ancien
La langue de Assuan = tout le monde = Sunu ce que nous avons en commun en walaf ancien nom de
Assuan /Elephantine.
Notre histoire etait belle et bien ecrite en hieroglyphe et en ecriture cuneiforme jusqu en Nippur III – 1700 jc ensuite les envasseurs ont commence a effacer inlassement les oeuvres culturelles africaines trouvees sur place en cachant les formes negro-africaines et en essayant de donner du contenu aux ecritures cuneiformes proto-sumeriennes. Le document de la prophetie egyptienne document 1116b de St petersburg datant du regne de Senefru fondateur de la 4e dynastie (pyramid de Gizeh, kheops)
Est directement lisiblement en Sunu-nke. Le document de l oignon est un melange de Walaf et de khaso-nke…
Difficile a admettre quand on ne cite
que ce l on apprend a l ecole arabo-berbere et occidentale.
Voila la premiere etape de la conscience africaine sinon c est cause perdue si on ne maitrise pas notre propre histoire. Commencons
l enseignement de l ancienne origine en Egypte antique.
Merci
WASSALAM