Le Sénégal n’a pas encore trouvé un traitement contre Ebola, mais son système de santé est en mesure de « faire le traitement des symptômes » de la fièvre causée par ce virus, a déclaré, mercredi à Dakar, la ministre sénégalaise de la Santé et de l’Action sociale, Awa Marie Coll Seck.
« Aujourd’hui, il n’y a pas de traitement. Le Sénégal n’a pas de traitement. Par contre, il a la capacité de faire le traitement des symptômes », a-t-elle dit lors d’une conférence de presse.
Mme Seck affirme qu’il n’existe actuellement pas de maladie à virus Ebola au Sénégal, le seul « cas importé » étant en état de convalescence au centre hospitalier universitaire de Fann, à Dakar.
Le Sénégal a annoncé le 29 août la présence sur son territoire d’un jeune Guinéen infecté par le virus et placé depuis lors en isolement à l’hôpital de Fann, où il se fait actuellement soigner.
« Actuellement, aucun médicament, aucun vaccin [contre la fièvre Ebola] ne sont homologués » au Sénégal, a rappelé la ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Elle souhaite que les cas suspects soient transférés de manière précoce dans les structures de santé où leur prise en charge sera gratuite.
Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ainsi que par animaux infectés. Il n’existe pas encore de traitement efficace, ni de vaccin contre la fièvre Ebola.
« Cette personne va rentrer dans son pays, parce qu’elle n’était pas venue pour rester au Sénégal », a-t-elle annoncé, expliquant que les autorités envisagent le retour au bercail du patient de nationalité guinéenne, de concert avec le ministère guinéen des Affaires étrangères.
« Nous voulons éviter toute discrimination ou action négative » envers les patients infectés par le virus Ebola, a-t-elle souligné.
Awa Marie Coll Seck affirme que « le Sénégal, en raison de l’éthique, de la démocratie et des relations de bon voisinage avec la Guinée, ne va pas utiliser une voie pénale et judiciaire » contre ce ressortissant guinéen entré dans son territoire après avoir contracté la maladie.
Le Sénégal a annoncé depuis plusieurs semaines qu’il a fermé ses frontières terrestres avec la Guinée, l’un des plus touchés par l’épidémie de fièvre Ebola.
« Par contre, nous voulons éviter cette genre de situation (…) Nous ne voulons pas être le réceptacle des malades », a ajouté la ministre de la Santé et de l’Action sociale.
La fièvre hémorragique à virus Ebola a entraîné la mort de 2.288 personnes en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, les trois pays les plus touchés par l’épidémie, selon un bilan arrêté samedi et publié mardi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Cette institution spécialisée des Nations unies signale que 4.269 personnes ont été infectées par le virus Ebola, dans ces trois pays d’Afrique de l’Ouest, de février à ce jour.
Selon l’OMS, 47% des décès signalés et 49% des cas de fièvre Ebola dénombrés l’ont été « lors de ces 21 derniers jours ».
aps