Le Soldat Hissen Habré a perdu son ultime bataille contre la covid-19.

Xalimanews: Dictateur pour les uns, patriote pour les autres, le soldat Hissén Habré est tombé au front contre la covid-19. Même s’il était un personnage controversé, l’ancien homme du Tchad a eu un parcours atypiques.
Natif de Faya-Largeau issu d’une famille de bergers. Il avait été repéré par un commandant militaire français qui l’envoya, dès 1963, étudier à Paris. A l’Institut des hautes études d’outre-mer, tout d’abord, puis à Sciences Po où le jeune africain nourrit sa révolte et affine sa culture politique à la lecture de Franz Fanon, Che Guevara, Raymond Aron.
De retour au pays, en 1971, c’est surtout la loi des armes qu’il appliquera. Il s’installe alors dans le Nord où il s’attelle à la formation d’un groupe de guérilla dans les grottes volcaniques des montagnes noires du Tibesti, à quelque 800 kilomètres de N’Djamena. C’est là qu’il fait une incursion tonitruante sur la scène politique et médiatique. Là que d’avril 1974 à février 1977 il retint en otage l’ethnologue française Françoise Claustre. Là qu’il fit exécuter le commandant français Pierre Galopin envoyé comme émissaire. Là que le monde découvrit celui que les Américains considéraient comme « la quintessence du guerrier du désert ». Un guerrier mais surtout un commandant en chef farouchement déterminé à libérer son peuple.
Ce mardi 24 août 2021 le Soldat Habré a rendu le tablier et rejoint les cieux, mais il ne sera pas sans compagnie puisque son ancien lieutenant puis ennemi Idriss Deby y est déjà depuis le 19 avril dernier.