L’Etat a annoncé le gel des importations de sucre pour freiner l’ « inondation » du marché domestique et permettre à la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) d’écouler quelque 46 000 tonnes de sucre produites mais en souffrance. Louis Lamotte, responsable au niveau du groupe Mimeran, juge la mesure «tardive» et estime que «définitivement » la production locale restera invendue.
Un géant aux pieds d’argile. C’est ainsi que Louis Lamotte, de retour d’une mission dans la région Nord avec une délégation gouvernementale, qualifie la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) qui, rappelle-t-il, emploie plus de 6000 personnes et affiche 18 milliards de FCfa de salaires par an soi 1,3 milliard par mois. Or, telle que présentée, la situation de la CSS frôlerait cependant la « catastrophe » malgré une phase d’investissement en cours qui aurait déjà engrangé quelque 30 milliards de FCfa en fonds propres pour un projet d’un coût de 78 milliards de FCfa destiné à accroître ses capacités et assurer l’autosuffisance du marché national. Or, dans un contexte de marché dérégulé, à fin avril dernier, il y a encore un encours d’au moins 80 000 tonnes de sucre importé sur le marché.
Les chiffres avancés par M. Lamotte apparaissent d’autant plus affolants qu’à la faveur de la baisse conjoncturelle des cours, sur un an, le marché sénégalais aurait reçu deux fois plus de sucre importé soit quelque 230 000 tonnes de sucre. C’est comme qui dirait lorsque les cours sont au plancher tout le monde importe mais il suffit que les cours grimpe pour que le marché se trouve en situation de gap. La situation se serait posée en 2012 et il aurait été question, en accord avec les autorités, que les commerçants-importateurs importaient 25 000 tonnes et la Css 30 000 tonnes sur un gap total de 55 000 tonnes. «Mais les cours étant à ce moment-là assez hauts, les commerçants se sont désistés», indique M. Lamotte.
La Css ayant l’obligation contractuelle d’assurer l’approvisionnement correcte du marché, c’est elle qui importe le gap lorsque les commerçants-importateurs rechignent à le faire. A la lecture de son cahier des charges, la vocation de la Css n’est pas en fait d’importer du sucre mais de produire suffisamment pour approvisionner le marché. Rappelons que la consommation annuelle du Sénégal en sucre est de 140.000 tonnes dont environ 90.000 produites par la Css, le reste étant importé par les commerçants et, pour insuffisance de production, l’usine de Richard-Toll qui arrive tout de même, comme l’année dernière, à produire 105 000 tonnes de sucre en attendant ses nouvelles installations.
Or, pour ce projet dénommé KT 151, la Css, depuis 6 ans, buterait sur un problème de terres et courrait derrière un gap de 3000 ha réduit à 1500 ha, selon M. Lamotte. Or en 2013, selon son plan d’investissement, la Css devrait être au moins à une production de 140 000 tonnes, n’eût été le retard accusé pour les raisons citées plus haut. Mais les banques frappent déjà aux portes de la compagnie…
Dans un tel contexte, s’ajoute une dynamique gouvernementale de baisse des prix qui semble n’avoir eu d’effet que l’annonce tandis que l’Etat, entre autres denrées, avait, dans un premier temps et pour ce qui est du sucre, obtenu de la Css qu’elle baisse ses prix de 640 à 580 FCfa. Sauf que selon M. Lamotte, « Aucun dispositif n’a été mis en place pour faire appliquer cette baisse aux différents acteurs de la distribution. » Aujourd’hui, il serait question d’une deuxième mesure de baisse que préparerait le gouvernement, une baisse qui « tuerait définitivement » la Css
Le 09 mai dernier, le ministre du Commerce, de l’Industrie et du Secteur informel, Alioune Sarr, déclarait que « D’ici quatre mois, la Css va écouler son stock invendu ». En attendant, du côté de la Css, c’est un autre son de cloche qui résonne.
faw mou lamb sén sucre bi dafa cher.le kg de sucre pouvait couter 400f maximum.j’encourage les autres à importer.la css s’est trop sucré sur le dos des sénégalais .mon souhait est l’existence d’une autre usine de sucre sous peu.