Ce sont des instructions fermes que le Président Macky Sall a donné au Général Pathé Seck en vue d’assurer la « sécurité et la quiétude » des populations. C’est du moins l’information qui a été livrée dans le texte du communiqué du Conseil des ministres tenu ce jeudi 14 mars.
Ainsi, pour parer à toute éventualité suite aux menaces proférées par les libéraux, suite à la convocation de Karim Wade, ce vendredi, par le procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, pour justifier de l’origine de sa supposée fortune « illicite », le chef de l’Etat veut, visiblement, éviter le syndrome Mbaye Ndiaye dans l’affaire mémorable des « Thantacounes casseurs». Qui ne se souvient des nombreuses démonstrations de force par lesquelles ces derniers se sont illustrés en octobre dernier, en réponse à l’interdiction de rendre visite à leur guide transféré alors de Thiès à Reubess.
Déployés sur les allées Pape Guèye Fall, ils s’en étaient pris à trois bus de la société de transport public qu’ils avaient jeté à la casse. Sur la corniche où ils avaient été en regroupement, ils s’en étaient pris à un autre bus à la hauteur de la porte du millénaire, sans compter la circulation qui était bloquée sur cet axe à grande circulation. La journée la plus mémorable était sans doute le mardi 23 octobre dernier, où ils avaient mis Dakar à sac, cassant une centaine de véhicules, réduit en miettes des feux tricolores et brûlés des pneus sur la voie publique le tout au nez et à la barbe des forces de l’ordre alors dirigé par Mbaye Ndiaye, ministre de l’Intérieur.
C’est à la suite de cette série d’exactions que la police était sortie pour occuper les points névralgiques de la capitale sénégalaise et pour venir à bout des Thiantacounes, il aura fallu réquisitionner la Brigade d’intervention polyvalente (Bip). Mais le mal était déjà fait.
Ces évènements malheureux avaient ainsi fait principalement une victime jusque dans le gouvernement avec le limogeage, ne semaine plus tard, du ci-devant ministre de l’Intérieur, alors sous le feu des critiques depuis les violentes manifestations. La presse et l’opinion avait en effet cloué au pilori l’Etat dans la gestion de cette affaire et très vite, le Président Macky Sall avait bandé les muscles, proclamant que le gouvernement « ne laisserait plus faire !»
L’arrivée du général Pathé Seck au ministère de l’Intérieur constituait alors l’une des nominations les plus positivement appréciées dans le gouvernement de Abdoul Mbaye et tout le monde avait vu dans la nomination de cet officier supérieur de gendarmerie une réponse aux impératifs sécuritaires qui se posent au ministère de l’Intérieur, avec visiblement un nouveau credo : « Parer à toute éventualité ».